Le volume de travail studieux des différentes filières, la superposition de plusieurs emplois du temps (études et vie professionnelle) ainsi que l’autonomisation grandissante au fil des études sont autant de facteurs qui accroissent les risques de fragilisation psychologique de la population étudiante.
Si les étudiants s’estiment globalement en bonne santé (73 %), nombreux sont ceux qui déclarent éprouver des symptômes de mal-être. Trois quart d’entre eux se déclarent fatigués et un sur deux nerveux. 35 % des étudiants se disent déprimés et un sur quatre souffre d’isolement (graphique 14.01). La poursuite d’études supérieures peut donc être une source de tension, plus ou moins exacerbée selon les filières et les caractéristiques des étudiants.
La charge de travail, variable selon les filières, influe sur les états de stress ou de fatigue. Les étudiants des Classes Préparatoires aux Grandes Écoles (CPGE) éprouvent, plus souvent que les autres, ce sentiment de mal-être qui se traduit notamment par des problèmes de sommeil ou de fatigue, de nervosité ou un isolement (tableau 14.02).
Un étudiant sur deux exerce une activité rémunérée durant l’année universitaire. La gestion de ce double emploi du temps est source de tension. Les étudiants travaillant au moins à mi-temps 6 mois dans l’année ou plus déclarent plus que les autres des problèmes de sommeil, de fatigue ou de nervosité. Pour autant, ils sont moins nombreux à se sentir isolés (20 % contre 26 %) ou déprimés (27 % contre 35 %). Le travail rémunéré en plus des études aurait donc pour effet d’accroître la fatigue par l’accumulation d’heures hebdomadaires mais réduirait dans le même temps l’isolement des étudiants-travailleurs par l’augmentation des relations sociales et des interactions professionnelles. Mais pour les étudiants qui déclarent éprouver des difficultés à concilier études et travail rémunéré, l’insertion dans le monde du travail ne réduit ni les états dépressifs ni le sentiment d’isolement (graphique 14.03). Ils se disent même plus souvent que les autres sujets à ces maux.
Enfin, les problèmes de sommeil et de nervosité ont tendance à augmenter avec l’avancée en âge tandis que les sentiments de fatigue et de déprime diminuent (graphique 14.04). Les jeunes étudiants vivant encore chez leurs parents développent des symptômes de mal-être plus proches de ceux des adolescents alors qu’à l’inverse, les plus âgés, plus fréquemment impliqués dans des dynamiques plurielles (notamment salariales), déclarent des symptômes plus proches de ceux des salariés classiques (fatigue, nervosité, sentiment d’être débordés). A contrario, les facteurs sociaux n’influencent que peu le jugement des étudiants sur leur santé.
Feres Belghith, Simon Le Corgne & Élise Verley
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14.01 Proportions d’étudiants ayant ressenti des symptômes de mal-être au cours de la semaine précédent l’enquête (en %)
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14.02 Symptômes de mal-être selon la filière (en %)
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14.03 Symptôme de mal-être selon l’activité rémunérée et la gestion travail/études (en %)
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14.04 Évolution des symptômes de mal-être selon l’âge et la décohabitation
1 Âge moyen de décohabitation.
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