Entrée sur le marché de l’emploi dans un contexte marqué par la crise, la Génération 2010 a vu sa situation s’améliorer au fil des années. Le taux de chômage des jeunes sortis diplômés de l’enseignement supérieur en 2010 a baissé quasi continuellement tout au long des 7 ans qui ont suivi (
graphique 24.01), pour tomber en fin de période en dessous des 5 %. Il reste supérieur à 10 % pour les bacheliers sortis non diplômés de l’enseignement supérieur, et supérieur à 20 % pour les bacheliers sortis sans s’engager dans la poursuite d’études supérieures.
En 2017, 90 % des jeunes sortis de l’enseignement supérieur en 2010 occupent un emploi (
tableau 24.02). C’est le cas de 70 % des jeunes sortis de l’enseignement secondaire et de 80 % de l’ensemble de la Génération 2010.
Les non-diplômés de l’enseignement supérieur représentent un cinquième des sortants du supérieur et connaissent, sept ans après leur sortie sans diplôme, les situations les plus difficiles : leur taux de chômage s'élève à 12 % et, parmi ceux en emploi, seuls 5 % des non-diplômés de
STS ou
IUT sont devenus cadres, et à peine les trois quarts des non-diplômés de licence ont accédé à un emploi stable (emploi à durée indéterminée,
EDI). Leurs salaires nets médians sont les plus bas du tableau des sortants de l’enseignement supérieur, à respectivement 1 500 et 1 610 euros.
Les filières professionnelles courtes (
STS et
IUT), souvent décrites comme facilitant l’accès à l’emploi, se distinguent entre les spécialités industrielles et tertiaires, l’avantage restant aux premières. Les diplômés de Bac + 2 tertiaire connaissent pour leur part un début de carrière plus délicat, avec un taux de chômage encore élevé après sept ans (8 %), un salaire médian parmi les plus faibles des jeunes en emploi (1 683 euros) et une part non négligeable (14 %) de jeunes estimant ne pas se réaliser professionnellement.
La situation des diplômés de licence générale apparaît largement similaire, à ceci près qu’ils sont (un peu) plus souvent cadres – 20 % d’entre eux – et moins souvent en emploi stable – seuls 82 % sont en
EDI. Par ailleurs, ils sont les plus nombreux, avec les diplômés d’autres Bac + 3/4 (en grande partie des diplômés de master 1), à considérer être employés en dessous de leur niveau de compétences. Le contraste avec la situation des sortants de licence professionnelle est notable, puisque ces derniers affichent un taux de chômage parmi les plus bas (1,4 %) et un salaire médian de 1 815 euros.
Sept ans après avoir obtenu leur diplôme, les sortants diplômés de Master des spécialités scientifiques et techniques (ST) conservent leur avantage sur les diplômés des spécialités de lettres, sciences humaines et sociales (
LSHS). Notamment, leur taux de chômage est plus faible (4,3 % contre 6,1 % en
LSHS) et ils sont rares à déclarer ne pas se réaliser professionnellement (6 %).
Aux plus hauts niveaux de diplôme se rencontrent les situations professionnelles les plus avantageuses : celles des diplômés des écoles d’ingénieur et de commerce, d’une part, qui perçoivent les salaires médians les plus élevés, à près de 2 800 euros ; et celles des docteurs, d’autre part, parmi lesquels on trouve la plus grande part de cadres (plus de 9 sur 10).
Entre la première interrogation en 2013 et la dernière en 2017, les situations des sortants de l’enseignement supérieur ont évolué différemment : si les diplômés de grandes écoles et de doctorat ont connu une belle évolution de salaire (
graphique 24.03), leur taux d’emploi n’a pas tant augmenté, ceci s’expliquant par un effet de plafond (
graphique 24.04). À l’opposé de la hiérarchie des niveaux de sortie, les non-diplômés de l’enseignement supérieur et les diplômés de licence générale ont vu leur taux d’emploi bondir en quatre ans, mais le salaire médian de ceux en emploi a assez peu évolué.