Près d’un étudiant sur deux a exercé une activité rémunérée au cours de l’année universitaire 2012-2013. Mais, l’exercice d’une activité rémunérée ne recouvre pas une réalité uniforme. Le travail remplit une fonction sociale distincte (raisons financières, épanouissement personnel) selon le profil des étudiants (âge, origine sociale) et concurrence plus ou moins les études selon sa nature (intégrée ou non aux études) et son intensité.
En 2012-2013, 46 % des étudiants ont exercé une activité rémunérée en période d’études et 54 % n’ont pas travaillé ou n’ont eu une activité rémunérée qu’en période estivale (graphique 14.01). Parmi les étudiants qui ont exercé une activité rémunérée depuis la rentrée universitaire, 29 % ont réalisé un stage rémunéré ou sont en alternance (dont 12 % cumulent avec une autre activité non liée aux études), 17 % exercent une activité liée aux études et 13 % exercent une activité très concurrente des études. Les activités exercées en période d’études sont donc relativement hétérogènes et se différencient notamment selon leur durée, leur régularité mais aussi selon la relation qu’elles entretiennent avec la formation suivie.
Parmi les facteurs de différenciation, l’âge (et les évolutions des modes de vie inhérentes) a une influence décisive sur le fait d’exercer une activité rémunérée. Plus l’étudiant est âgé et devient autonome (installation en couple, accès à un logement indépendant notamment), plus il a de chances d’exercer un travail (65 % des étudiants âgés de plus de 25 ans contre 20 % des étudiants âgés de 18 ans) et plus ce travail risque d’entrer en concurrence avec les études. Ainsi, parmi ceux qui travaillent pendant l’année universitaire, les étudiants âgés de plus de 25 ans sont douze fois plus nombreux que les étudiants âgés de 18 ans (36 % contre 3 %) à exercer une activité rémunérée fortement concurrentielle des études (au moins à mi-temps et au moins six mois par an).
Si l’exercice d’une activité rémunérée diffère assez peu selon l’origine sociale, le type d’activité exercée (plus ou moins compatible avec les études, en temps et en contenu) et le motif du recours au travail (financer des loisirs, enrichir son expérience et son curriculum vitae ou subvenir aux nécessités de la vie quotidienne) distingue les étudiants des classes populaires de ceux des classes supérieures. Ainsi, 18 % des étudiants issus des classes populaires contre 13 % des étudiants issus des classes supérieures exercent une activité concurrente ou très concurrente de leurs études (tableau 14.02).
Les caractéristiques qui influent sur l’exercice d’une forme d’activité rémunérée plutôt qu’une autre sont très différentes et bien spécifiques. Les étudiants les plus jeunes, ceux qui vivent dans leur famille, qui ont une bourse sur critères sociaux ou qui perçoivent des versements parentaux à hauteur de 100 à 250 € auront une probabilité plus forte d’exercer un « job ». Enfin, les étudiants qui ne sont plus cohabitants, ceux qui vivent en couple et les étudiants qui ne perçoivent aucun versement parental auront une probabilité plus grande d’exercer une activité rémunérée fortement concurrentielle de leurs études (tableau 14.03).
L’exercice d’une activité rémunérée en période d’études est susceptible d’avoir un impact sur les résultats de celles-ci (tableau 14.04). 21 % des étudiants qui exercent un « job » (activité rémunérée non liée aux études et à moins d’un mi-temps), et même la moitié des étudiants exerçant une activité rémunérée au moins à mi-temps et plus de 6 mois par an, déclarent que cette activité rémunérée a un impact négatif sur leurs résultats d’études. Parmi ces étudiants les plus pénalisés, on relève une surreprésentation d’étudiants d’origine populaire, qui sont également ceux qui considèrent le plus souvent que les ressources qu’ils tirent de leur activité rémunérée sont indispensables pour vivre.
Feres Belghith, Mathilde Ferro & Simon Le Corgne
Pour citer cet article :
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14.01 Degré d'activité rémunérée en 2012-2013 (en %)
1 Activité rémunérée non liée aux études et exercée moins d'un mi-temps.
2 Activité rémunérée non liée aux études, exercée au moins à mi-temps et moins de 6 mois par an.
3 Activité rémunérée non liée aux études, exercée au moins à mi-temps et plus de 6 mois par an.
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14.02 Origine sociale et activité rémunérée
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14.03 Probabilité d'exercer une activité rémunérée en 2012-2013
Pour identifier les facteurs susceptibles de déterminer le type d'activité rémunérée exercée, on a utilisé un modèle de régression logistique. Cette méthode a l'avantage d'isoler l'effet propre d'une variable en neutralisant les effets respectifs des autres variables intégrées au modèle.
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14.04 Perception de l'activité rémunérée par les étudiants par type d'activité exercée (en %)
48 % des étudiants exerçant une activité rémunérée non liée aux études considèrent que cette activité a un impact négatif sur leurs résultats d'études.
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