16 la vie étudiante : situation économique et financière des étudiants   

En 2013, deux tiers des étudiants sont, au moins en partie, dépendants financièrement de leurs parents. Pour 40 % des étudiants, les aides des parents représentent même plus de la moitié de leurs ressources. Parallèlement, plus d’un étudiant sur deux déclare être confronté à des difficultés financières.

De manière générale, les revenus d’activités, l’aide de la famille et les aides publiques constituent l’essentiel des ressources des étudiants : pour les trois quarts des étudiants, ces trois sources constituent au moins 75 % de leurs ressources financières.

L'exercice d'une activité rémunérée augmente sensiblement les ressources des étudiants. Ceux qui exercent une activité rémunérée pendant l'année universitaire ont les ressources financières les plus élevées, avec un budget moyen mensuel de 750 € contre 533 € pour ceux qui n'en exercent aucune (tableau 16.01). En ce qui concerne le mode de logement, les ressources financières des étudiants décohabitants sont presque deux fois plus élevées que celles des cohabitants (750 € pour les premiers contre 376 € pour les seconds). Cet écart s’explique notamment par le fait que les étudiants décohabitants ont à assumer des dépenses de loyer (426 € par mois en moyenne) et, pour ce faire, exercent un peu plus souvent une activité rémunérée et reçoivent des aides familiales plus importantes que les cohabitants. Enfin, les montants des ressources varient également selon que les étudiants bénéficient ou non d’une bourse, avec un différentiel de 100 € à l’avantage des non-boursiers, qui tirent une part importante de leur ressource des revenus d'emploi (640 € en moyenne contre 315 € pour les boursiers).

Le fait de bénéficier de ressources financières diverses, fussent-elles importantes dans certains cas, ne signifie pas nécessairement indépendance financière. Ainsi, seulement un tiers des étudiants ne bénéficient d’aucune aide financière des parents (graphique 16.02) et pour 40 % d’entre eux, au moins la moitié de leurs ressources provient des parents. De plus, un peu plus de la moitié des étudiants reçoivent régulièrement des aides non matérielles et un quart ne reçoit aucune aide (tableau 16.03). Cependant, la part des ressources provenant d’aides des parents comme les aides non matérielles diminue avec le processus de décohabitation : 9 % des étudiants décohabitants ne bénéficient ni d’aides financières ni d’aides non matérielles contre 3 % des étudiants cohabitants.

Pour autant, une part non négligeable des étudiants déclarent avoir rencontré des difficultés financières : la moitié des étudiants déclarent avoir dû se restreindre au moins une fois depuis la rentrée scolaire, un tiers déclarent avoir eu au moins un découvert à la banque et un quart déclarent avoir demandé une aide exceptionnelle à leur famille (graphique 16.04). Si ces difficultés déclarées sont plus importantes avec l’avancée en âge des étudiants, cette augmentation n’est pas constante à mesure que les étudiants vieillissent, la proportion d’étudiants déclarant rencontrer des difficultés diminuant à partir de 25 ans. Cette évolution en cloche s’explique par la position particulière qu’occupent les 23-25 ans dans le processus d’autonomisation : en deçà de cette catégorie d’âges, les étudiants bénéficient encore de la protection familiale ; au-delà, les étudiants sont à un stade avancé dans leur transition vers l’indépendance résidentielle et économique. Le passage entre ces deux situations laisse apparaitre un risque de fragilisation financière momentanée des 23-25 ans.

Feres Belghith & Odile Ferry