37 la parité dans la recherche   

En 2013, les femmes représentent 30 % de l’ensemble des personnels de recherche, et un peu plus d’un quart des seuls chercheurs. Par ailleurs, 40 % des effectifs de recherche en administration sont des femmes contre 22 % en entreprise, contraste qui n’est pas propre à la France. Les proportions diffèrent selon le domaine de recherche, les plus féminisés étant ceux de la médecine, de la chimie et de l’agronomie.

En 2013, 575 000 personnes ont participé en France aux activités de R&D. Parmi ces personnels de recherche, 30 % sont des femmes (tableau 37.01). Leur proportion est plus importante dans les administrations (40 %) (organismes publics, établissements d’enseignement supérieur et de recherche et institutions sans but lucratif) que dans les entreprises (22 %).

Les femmes sont proportionnellement moins nombreuses dans les fonctions de chercheures (26 %) que dans les personnels de soutien à la recherche (36 % sont des femmes). Ce contraste dans la présence féminine au regard des qualifications des personnels de la R&D, est plus important en administration qu’en entreprise. Ainsi, en administration, parmi les personnels de soutien la part des femmes est de 50 % contre 35 % pour les chercheurs, tandis que ces proportions sont respectivement de 27 % et 20 % en entreprise.

Le rapport femmes hommes diffère selon le domaine de recherche. Les femmes constituent une proportion plus importante dans les domaines de la médecine, la chimie et l’agronomie, débouchés naturels de leurs disciplines de formation, que dans l’aérospatial, l’automobile et les technologies du numérique.

Ainsi, en 2013, hommes et femmes sont à parité parmi les chercheurs de l’Inserm, de l’Institut Pasteur et de l’Inra (graphique 37.02). Au contraire, elles ne représentent respectivement que 16 % et 20 % des chercheurs de l’Onera et de l’Inria. Dans les entreprises, les chercheures sont plus nombreuses que leurs collègues masculins dans la branche « Industrie pharmaceutique » (59 %). L’équilibre est proche en « Industrie chimique » (47 %) (graphique 37.03). A l’opposé, les femmes sont peu présentes en « Construction aéronautique et spatiale » (17 %), « Activités informatiques » et « Industrie automobile » (13 %), ainsi qu’en « Fabrication de machines » (8 %).

De 2011 à 2013, la place des femmes en France parmi les personnels de R&D reste stable à près de 30 %. Il faut néanmoins être prudent quant à l’interprétation car la part des femmes s’accroit sur cette période à la fois dans les entreprises (+ 0,4 point) et les administrations (+ 0,1 point). La stagnation observée au niveau global résulte d’un effet de structure : le poids grandissant des entreprises par rapport aux administrations, dans les effectifs, conjugué à une moindre proportion de femmes en entreprise par rapport aux administrations. Ce phénomène, observé pour l’ensemble des personnels de R&D, l’est tout particulièrement pour les seuls chercheurs. Entre 2011 et 2013, le taux de féminité baisse de - 0,1 point pour l’ensemble des chercheurs en France, alors qu’il progresse à la fois dans les entreprises et les administrations (+ 0,2 point).

Les tendances observées sur le territoire français sont semblables à celles des autres pays de l’OCDE. On constate une sous-représentation féminine parmi les chercheurs, particulièrement dans les entreprises (graphique 37.04). Portugal, Estonie et Slovaquie s’approchent néanmoins de la parité hommes-femmes, les femmes y représentent plus de 40 % des effectifs nationaux de chercheurs. Dans ces trois pays, au moins 70 % des chercheurs travaillent dans les secteurs de l’État ou de l’enseignement supérieur. A contrario, en Corée du Sud, Japon, Pays-Bas et France, les femmes représentent respectivement 15 %, 18 %, 24 % et 26 % des chercheurs. Dans chacun de ces pays, 60 % des chercheurs, ou plus, travaillent en entreprise.

Laurent Perrain