Environ 550 implantations des bibliothèques de l’enseignement supérieur donnent accès à plus de 46 millions de documents imprimés, à des collections patrimoniales et à des millions de ressources électroniques sur place et à distance. Les plans de construction immobilière (schéma Université 2000, U3M, Plan Campus) et d’extension des horaires d’ouverture successifs (plan Renouveau des bibliothèques en 2010‑2013, plan Bibliothèques ouvertes + depuis 2016) ont amélioré les conditions d'accueil des lecteurs dans les bibliothèques. Ainsi, entre 1995 et 2017, les constructions ont permis d'augmenter les capacités d'accueil de plus de 650 000 mètres carrés. Pourtant, en raison de la progression du nombre d’étudiants inscrits à l’université, ces accroissements de capacité ne permettent pas à eux seuls une amélioration significative du nombre de places de lecture disponibles pour un étudiant. En 2017, on dénombre 11,9 étudiants pour une place assise contre 11,4 en 2011.
Par conséquent, améliorer la disponibilité des places de travail existantes en augmentant les horaires d’ouverture des bibliothèques est une orientation à suivre afin d’améliorer durablement l’accueil des publics au sein des bibliothèques. L’ouverture hebdomadaire moyenne des bibliothèques est ainsi passée de 40 heures dans les années 1980 à plus de 60 heures en 2017. Ce sont les bibliothèques les mieux dotées en places qui ouvrent le plus largement (
graphique 16.01).
La fréquentation des bibliothèques universitaires progresse à nouveau rapidement en 2017 et atteint près de 69,6 millions d’entrées (66,4 millions en 2016). Après une augmentation continue entre 2011 et 2014, elle avait légèrement diminué jusqu’en 2016, passant de 66 millions en 2014 à 64 millions d’entrées en 2016. Le nombre d’entrées annuelles par étudiant qui avait chuté en 2016 à 38,7 est lui aussi à la hausse en 2017 pour s’établir à 40,2, mais reste loin de son maximum de 2013 (41,6). Ces évolutions peuvent s’expliquer d'abord par un changement dans les pratiques : la consultation des collections physiques sur place est en partie remplacée par la consultation de ressources en ligne à distance. La fermeture liée à la rénovation de sites importants en 2015 et 2016 et la saturation des espaces, notamment en Île-de-France, sont aussi des facteurs susceptibles d’expliquer le plafonnement du nombre d’entrées enregistrées. L’année 2017 a été celle de la réouverture de ces sites et de la mise en œuvre du « plan bibliothèques ouvertes » (PBO+) qui soutient des extensions d’horaires d’ouverture, notamment en soirée et le week-end (
graphique 16.02).
La documentation électronique représente une part croissante de l’offre de ressources proposée par les établissements. Il peut s’agir de ressources acquises (abonnements auprès des éditeurs) ou produites (collections numérisées, archives institutionnelles). Les usages augmentent en conséquence : de 88 millions en 2011, le nombre de ressources téléchargées est proche de 150 millions en 2017 (+ 69 %). Cette progression est bien plus importante que celle du nombre d’usagers (+ 11 %). Ainsi, sur la même période, le nombre de téléchargements par usager est passé de 55,5 à 83,9 (
graphique 16.03).
En 2017, hors investissements, les dépenses documentaires s'établissent autour de 3,7 % des dépenses totales des établissements d'enseignement supérieur (fonctionnement et masse salariale). Cette part est plus importante pour les établissements assurant uniquement des formations de niveau master 2 ou troisième cycle (
tableau 16.04).