Les comparaisons internationales des dépenses d’éducation sont délicates du fait de la diversité démographique et socio-économique des différents pays et de la spécificité des systèmes éducatifs nationaux. Dans l’enseignement supérieur, cette difficulté est renforcée par la grande hétérogénéité des dispositifs éducatifs existants. Il est cependant possible d’apprécier la situation de la France au regard de quelques indicateurs généraux.
La part de la dépense d’éducation en pourcentage du Produit Intérieur Brut (
PIB) est l’indicateur qui permet d’évaluer de la façon la plus globale l’effort concrètement effectué par l’ensemble des financeurs en faveur des systèmes éducatifs nationaux (
graphique 02.01). Avec 1,5 % du
PIB consacré en 2018 à l’enseignement supérieur, la France dépasse légèrement la moyenne des pays de l’
OCDE. Elle devance des pays comme l’Espagne (1,3 %), l’Allemagne (1,2 %) ou l’Italie (0,9 %). Le Royaume-Uni (2,0 %), la Norvège (2,0 %), les Pays-Bas (1,7 %) y consacrent en revanche une part plus importante de leur
PIB. Deux pays réalisent un effort financier pour l’enseignement supérieur très au-dessus de la moyenne : les États-Unis (2,5 %) et le Canada (2,3 %).
La comparaison des dépenses annuelles par étudiant de l’enseignement supérieur (
graphique 02.02) ne donne pas tout à fait la même hiérarchie des pays que l’indicateur précédent. En 2018, les États-Unis (34 040
$PPA) se détachent nettement par le niveau élevé de dépense par étudiant, suivis du Royaume-Uni, de la Suède, de la Norvège et du Canada qui dépensent plus de 24 000
$PPA. La France consacre 17 420
$PPA par étudiant, soit légèrement plus que la moyenne des pays de l’
OCDE (17 070
$PPA). Sa dépense est supérieure à celle de l’Espagne ou de l’Italie, mais inférieure à celle du Japon, de l’Allemagne, ou de la Belgique. L’Allemagne dépense plus par étudiant que la moyenne des pays de l’
OCDE et de la France mais cela représente au total une plus faible part de son
PIB. A l’inverse, si la Corée du Sud dépense nettement moins par étudiant que la moyenne de l’
OCDE, elle consacre à l’enseignement supérieur une part importante de son
PIB.
En moyenne, dans les pays de l’
OCDE, la dépense annuelle par étudiant s’accroît de + 0,7 % entre 2012 et 2018 (
graphique 02.03). Aux États-Unis, elle progresse en moyenne de + 1,9 % par an, la hausse de la dépense (+ 0,8 %) s’accompagnant d’une baisse des effectifs étudiants (- 1,1 %). À l’inverse, la dépense moyenne par étudiant recule en France de – 0,5 % sur la même période car les dépenses d’éducation augmentent moins vite que les effectifs (respectivement + 1,6 % et + 2,2 %). En Allemagne, le recul est plus soutenu (- 0,8 %) car les effectifs étudiants (+ 2,7 %) y augmentent encore plus rapidement que les dépenses (+ 1,9 %).
La part relative des financements d’origine publique (État, collectivités locales et autres administrations publiques) est, en moyenne dans les pays de l’
OCDE, nettement supérieure à celle d’origine privée (ménages et autres financeurs privés tels que les entreprises) (
graphique 02.04). Les pays scandinaves et la Belgique affichent un financement des établissements d’enseignement supérieur quasiment exclusivement public (supérieur à 86 %). À l’opposé, pour le Royaume-Uni, le Japon, l’Australie, les États-Unis, et la Corée du Sud, le financement est majoritairement d’origine privée. La France, avec un financement public à hauteur de 78,3 %, se situe bien au-dessus de la moyenne des pays de l’
OCDE (+ 8,4 points).