En 60 ans, le nombre d’inscriptions dans l'enseignement supérieur a été multiplié par près de 10 (
tableau 10.01). On dénombrait 310 000 étudiants inscrits en 1960 et 2 969 000 à la rentrée 2021 (y compris les étudiants en apprentissage dans les sections de technicien supérieur). Les évolutions démographiques et de scolarisation devraient se traduire par une nouvelle progression dans les dix années à venir, avec des effectifs qui dépasseraient les 3 millions en 2030. Des évolutions dans la proportion de bacheliers dans une génération ou dans les taux de poursuite dans l’enseignement supérieur pourraient modifier cette progression.
La hausse du nombre d’étudiants inscrits a été dans un premier temps portée principalement par le dynamisme démographique des années 1950 et 1960. L'accès élargi au baccalauréat a été un moteur déterminant, particulièrement entre 1987 et 1995, période durant laquelle la proportion de bacheliers dans une génération est passée de 33 % à 63 %. Après une période de stabilité, cette proportion a augmenté fortement récemment, passant de 65 % en 2010 à 83 % en 2021 (
fiche 08). Ce développement de l’accès au baccalauréat est dû notamment à une diversification de l’offre, avec dans un premier temps la création du baccalauréat technologique (1968), suivie de celle du baccalauréat professionnel (1985). Ce dernier a contribué à l’essentiel de l’augmentation récente de la proportion de bacheliers dans une génération après l’important essor du nombre de bacheliers généraux entre 1988 et 1995. De plus, l’aspiration des jeunes et de leurs familles à un diplôme de l’enseignement supérieur a également contribué à la forte progression du nombre d’étudiants (
fiche 23). En 2021, 47 % des 25‑49 ans étaient diplômés de l’enseignement supérieur contre 27 % en 2003 (
graphique 10.02).
Au cours des années 1960, ce sont les filières longues de l'université qui ont porté le développement de l'enseignement supérieur (
tableau 10.01) : leur part est passée de 69 % en 1960 à 75 % en 1970 (hors préparations au
DUT). Puis elle a décru continûment pendant une quarantaine d’années, jusqu’à atteindre 56 % en 2010, et 52 % en 2021. Durant les années 1970 et 1980, les préparations au
DUT et surtout les
STS scolaires ont porté l’essentiel de la croissance de l’enseignement supérieur, en lien avec la forte progression du nombre de bacheliers technologiques puis professionnels. Entre 1970 et 2021, la part des étudiants des « autres établissements et formations » (voir définition) est passée de 15 % à 28 %, traduisant une diversification des filières d’accès à l’enseignement supérieur.
Depuis 2011, les inscriptions dans les établissements privés ont crû de 46 % (à dispositif équivalent), alors que les inscriptions dans le secteur public ont progressé de 16 % sur la même période (voir « avertissement »). Le secteur privé compte 736 800 étudiants inscrits en 2021, ce qui représente une inscription sur quatre (
graphique 10.03). Il accueille près d’un tiers des étudiants en
STS scolaire, un tiers des effectifs des écoles d'ingénieurs, sept étudiants sur dix dans les
STS en apprentissage et la totalité de ceux des écoles de commerce, gestion et comptabilité.
La croissance des inscriptions de l'enseignement supérieur français sur les 5 dernières années s'explique aussi en partie par l'accroissement du nombre d’étudiants étrangers en mobilité internationale (
graphique 10.04). Leur croissance annuelle a été plus élevée que celles des étudiants français entre les rentrées 2015 et 2019. Après un ralentissement en 2020‑21 du fait du contexte de crise sanitaire, le nombre d’étudiants étrangers en mobilité internationale croît de 9 % à la rentrée 2021 dépassant son niveau d’avant crise sanitaire. Ils représentent 10,8 % des étudiants de l’enseignement supérieur.