En 2014, les femmes représentent 30 % de l’ensemble des personnels de recherche et un peu plus d’un quart des seuls chercheurs. Par ailleurs, 36 % des chercheurs en administration sont des femmes contre 20 % en entreprise, contraste qui n’est pas propre à la France. Les proportions diffèrent selon le domaine de recherche, les plus féminisés étant ceux de la médecine, de la chimie et de l’agronomie.
En 2014, 576 000 personnes (en personnes physiques) ont participé en France aux activités de R&D. Parmi ces personnels de recherche, 30 % sont des femmes (tableau 36.01). Leur proportion est plus importante dans les administrations (42 %) (organismes publics, établissements d’enseignement supérieur et de recherche et institutions sans but lucratif) que dans les entreprises (22 %).
Les femmes sont proportionnellement moins nombreuses dans la fonction de chercheures (26 % sont des femmes) que dans les professions de soutien à la recherche (38 %). Ce contraste dans la présence féminine au regard des qualifications des personnels de R&D, est plus important en administration qu’en entreprise. Ainsi, en administration, parmi les personnels de soutien, la part des femmes est de 53 % contre 36 % pour les chercheurs, tandis que ces proportions sont respectivement de 27 % et 20 % en entreprise.
Indépendamment de leur secteur d’emploi, public ou privé, le rapport femmes-hommes diffère principalement par le domaine de recherche. Les femmes constituent une proportion plus importante dans les domaines de la médecine, la chimie et l’agronomie, débouchés naturels de leurs disciplines de formation, que dans l’aérospatial, l’automobile et les technologies du numérique.
Ainsi, en 2014, hommes et femmes sont à parité parmi les chercheurs de l’Inserm, de l’Institut Pasteur et de l’Inra (graphique 36.02). Au contraire, elles représentent moins de 20 % des chercheurs de l’Onera et de l’Inria. Dans les entreprises, les chercheures sont plus nombreuses que leurs collègues masculins dans la branche « Industrie pharmaceutique » (58 %). L’équilibre est proche en « Industrie chimique » (46 %) (graphique 36.03). A l’opposé, les femmes sont peu présentes en « Construction aéronautique et spatiale » (16 %), « Fabrication d'équipements de communication » et « Industrie automobile » (13 %), ainsi qu’en « Fabrication de machines » (8 %).
Au cours de la décennie 2004-2014, la place des femmes parmi les chercheurs diminue d’environ 1,5 point de pourcentage (à champ constant). Il faut néanmoins être prudent quant à l’interprétation. En effet, la part des femmes s’accroit sur cette période dans les administrations et se maintient à un même niveau dans les entreprises. Le phénomène observé résulte d’un effet de structure : le poids grandissant des chercheurs en entreprise par rapport à celui au sein des administrations, conjugué à une moindre proportion de femmes en entreprise par rapport aux administrations.
Les tendances observées sur le territoire français sont semblables à celles des autres pays de l’OCDE. On constate une sous-représentation féminine parmi les chercheurs, particulièrement dans les entreprises (graphique 36.04). Portugal, Estonie et Slovaquie s’approchent néanmoins de la parité hommes-femmes, les femmes y représentant plus de 40 % des effectifs nationaux de chercheurs. Dans ces trois pays, au moins 70 % des chercheurs travaillent dans les secteurs de l’État ou de l’enseignement supérieur. A contrario, au Japon, Corée du Sud, Pays-Bas et France, les femmes représentent respectivement 15 %, 18 %, 23 % et 26 % des chercheurs. Dans chacun de ces pays, 60 % des chercheurs, ou plus, travaillent en entreprise.
Alexis Boinet & Laurent Perrain
OCDE.
Pour citer cet article :
fermer
Chiffres clés
France entière
France entière
France entière
France entière
France entière
France entière
France entière
France entière
France entière
France entière
France entière
France entière
France entière
France entière
France entière
France entière
France entière
France entière
France entière
France entière
France entière
France entière
France entière
France entière
France entière
36.01 Effectifs total et part des femmes parmi les personnels de R&D en 2014 (en milliers de personnes physiques, en %) 1
1 Données semi-définitives.
2 Rupture de série en 2014 : les données sur la parité prennent désormais en compte l'ensemble des administrations (ajout des CHU-CLCC dans le calcul de la part des femmes).
Vous pouvez intégrer ce tableau à votre site Web ou à votre blog en copiant ce code HTML et en le collant dans le code source de votre site Web/blog :
fermer
36.02 Part des femmes dans les effectifs de recherche des administrations en 2014 (en %) 1
1 Données semi-définitives.
2 Rupture de série en 2014 : les données sur la parité prennent désormais en compte l'ensemble des administrations (ajout des CHU-CLCC dans le calcul de la part des femmes).
Vous pouvez intégrer ce graphique à votre site Web ou à votre blog en copiant ce code HTML et en le collant dans le code source de votre site Web/blog :
fermer
36.03 Part des femmes dans les effectifs de recherche des entreprises en 2014 (en %) 1
1 Données semi-définitives.
Vous pouvez intégrer ce graphique à votre site Web ou à votre blog en copiant ce code HTML et en le collant dans le code source de votre site Web/blog :
fermer
36.04 Part des femmes dans les effectifs de chercheurs de principaux pays de l'OCDE en 2014 (en %)
1 Données 2013.
Vous pouvez intégrer ce graphique à votre site Web ou à votre blog en copiant ce code HTML et en le collant dans le code source de votre site Web/blog :
fermer
Publications statistiques connexes
Ces chiffres clés permettent de mesurer les progrès accomplis mais aussi le chemin qui reste à parcourir et les leviers à mobiliser. Ils constituent ainsi, pour toutes et tous, un éclairage précieux pour l’action que nous avons à conduire, chacun à notre niveau de responsabilité.
La nouvelle édition 2016 permet de mieux connaître la recherche menée dans les organismes et les établissements d'enseignement supérieur et celle réalisée en entreprise. En effet, le rapport 2016 intègre une approche de l'emploi scientifique par grands champs disciplinaires avec une consolidation ou une mise en cohérence des données portant sur les établissements d'enseignement supérieur, les organismes de recherche (EPST/EPIC) et les entreprises.
Les données statistiques sont présentées selon des périmètres, conventions et unités communs, conformément aux conventions internationales édictées par le manuel de Frascati, dans les limites de la disponibilité des données.
En outre, au-delà de la seule observation statistique, la publication intègre une dimension prospective, qu'il s'agisse du vivier des chercheurs (doctorants) ou des projections de départs en retraite.
Traduction
36 - gender equality in research - Alexis Boinet & Laurent Perrain