Le dispositif
JEI bénéficiait, lors de sa création en 2004, à 1 300 entreprises. En 2016, selon l’Acoss, 3 575 entreprises bénéficient de 171 millions d’euros (M€) d’exonérations au titre de ce dispositif. Ce montant est en hausse de 4 % entre 2015 et 2016, soit une hausse moyenne de 2 % par entreprise. Les
JEI réalisent 979 millions d’euros (M€) de dépenses intérieures de
R&D en 2016 et emploient 13 084 personnels de
R&D en équivalent temps plein (
ETP).
En raison de leur statut (cf. méthodologie), les jeunes entreprises innovantes sont des entreprises de taille modeste : neuf
JEI sur dix emploient moins de 20 salariés. De ce fait, il est intéressant de les comparer à l’ensemble des entreprises qui emploient moins de 20 salariés et mènent des travaux de
R&D.
En moyenne, les jeunes entreprises innovantes réalisent des dépenses internes de
R&D plus importantes que l’ensemble des entreprises de moins de 20 salariés actives en
R&D et elles consacrent en moyenne une part beaucoup plus importante de leur chiffre d’affaires à leurs dépenses internes de
R&D (47 % contre 9 %) (
tableau 32.01).
Les jeunes entreprises innovantes emploient une part importante de leur personnel à des activités de
R&D (près de sept salariés sur dix en 2016). Elles mobilisent en moyenne 3,6 emplois en équivalent temps plein (
ETP), tous niveaux de qualifications confondus, pour leurs travaux de
R&D, contre 2,4 pour les entreprises de moins de 20 salariés menant des travaux de
R&D. En outre, ce personnel est plus qualifié puisque les chercheurs et ingénieurs de
R&D y occupent en moyenne 2,6 emplois en
ETP et représentent 55 % de l’effectif total des
JEI, contre 1,6 dans les entreprises de moins de 20 salariés, soit 41 % de leur effectif total.
Les
JEI coopèrent fréquemment avec les autres acteurs de la recherche : 37 % d’entre elles externalisent des travaux de recherche à des organismes publics ou à des entreprises, même si leurs dépenses extérieures restent faibles. Cette proportion n’est que de 30 % pour les entreprises de moins de 20 salariés.
L’essentiel des financements perçus par les jeunes entreprises innovantes pour leur activité de
R&D (hors mesures fiscales telles que le dispositif
JEI ou le crédit d’impôt recherche) sont des financements publics (80 %), à hauteur de 212 M€ en 2016 (
graphique 32.02). Elles perçoivent également 42 M€ en provenance de l’étranger (soit 16 % de leurs ressources externes) et 12 M€ en provenance d’entreprises implantées en France (5 %). Les financements publics couvrent 17 % des dépenses totales de
R&D des
JEI (y compris l’achat de travaux de
R&D réalisés par d’autres entreprises ou des organismes publics), contre 12 % pour les entreprises de moins de 20 salariés (
tableau 32.03). Plus de 92 % des financements publics reçus par les
JEI correspondent à des crédits incitatifs émanant des ministères et organismes publics. Les
JEI comme les entreprises de moins de 20 salariés qui mènent des travaux de
R&D reçoivent peu de financements liés à la Défense ou aux grands programmes technologiques.
Comme dans l’ensemble des entreprises de moins de 250 salariés, les travaux de
R&D menés par les jeunes entreprises innovantes concernent essentiellement des activités de services. En 2016, les trois premières activités de recherche des
JEI sont, par ordre décroissant de dépenses internes engagées : les « Activités spécialisées, scientifiques et techniques », les « Activités informatiques et services d’information », et l’« Édition, audiovisuel et diffusion » (
graphique 32.04). Ces trois branches de recherche concentrent 82 % des dépenses internes de
R&D des
JEI, contre 64 % pour les entreprises de moins de 20 salariés actives en
R&D.