Élever le niveau général de connaissances et de qualification de la population, promouvoir l’égalité des chances et améliorer la réussite des étudiants, fixer les axes prioritaires de progrès des connaissances et des technologies, coordonner l’offre de formation et la stratégie de recherche et d’innovation, renforcer enfin les synergies et dynamiser le transfert de la recherche vers le monde économique, telles sont les principales ambitions du Gouvernement en matière d’enseignement supérieur et de recherche. Cette 7e édition de l’état de l’Enseignement supérieur et de la Recherche en France offre à la communauté et à ses partenaires un outil de qualité, valorisant l’information statistique sur l’enseignement supérieur et la recherche et la mettant à disposition de tous. Cette édition offre un contenu adapté à différents supports (papier, tablettes, micro-ordinateurs), qui facilite l’accès aux textes et illustrations mais aussi aux données utilisées.
Le lecteur trouvera, dans cet ouvrage, des mises en perspective lui permettant de mesurer l’évolution des principaux indicateurs et de comparer les résultats de la France avec ceux de ses voisins ou partenaires.
Les progrès en matière de réussite étudiante sont importants : 57 % des 20-24 ans ont fait des études supérieures contre 30 % seulement pour les 45-49 ans. Or un diplôme de l’enseignement supérieur améliore sensiblement les conditions d’entrée sur le marché du travail : parmi les jeunes sortis du système éducatif en 2004, 4,1 % seulement des diplômés de l’enseignement supérieur sont au chômage contre 16 % pour l’ensemble des jeunes. Pour illustrer cette insertion professionnelle, ce document s’est enrichi cette année d’un volet sur celle des docteurs.
L’attractivité de notre système éducatif d’enseignement supérieur et de recherche se mesure aussi à l’aune de ses liens avec d’autres pays : en 10 ans le nombre d’étudiants étrangers faisant leurs études en France a progressé de 31 %, en accueillant notamment plus d’étudiants chinois. La France est, à nouveau, le 3e pays d’accueil d’étudiants étrangers.
Le Gouvernement a engagé une réforme ambitieuse des bourses sur critères sociaux en direction des plus modestes et des classes moyennes avec 458 millions d’euros supplémentaires en trois ans pour ces aides. Dans le même esprit, la refonte de l’outil APB facilite les démarches et donc l’accès à l’enseignement supérieur pour tous les futurs étudiants. La simplification des intitulés de formation permettra de rendre nos formations universitaires plus accessibles et plus lisibles pour les jeunes, les familles, les employeurs ainsi qu’à l’international.
L’information et l’orientation des lycéens dès la classe de 1ère ont également été renforcées et la mise en œuvre de l’accueil prioritaire des bacheliers technologiques et professionnels s’est traduite, dès la rentrée 2013, par la présence accrue de ces étudiants en institut universitaire de technologie (IUT) et en section de technicien supérieur (STS).
En matière de recherche, la France fait partie des grandes nations : avec 3,6 % des publications scientifiques mondiales, elle se situe au 6e rang mondial et l’indice d’impact de ses publications augmente plus rapidement que la moyenne de ses compétiteurs. La recherche fondamentale est préservée et reconnue dans tous les domaines.
En matière d’innovation, la recherche publique gagnerait à mieux valoriser sa recherche technologique en rendant plus efficace le transfert de ses résultats vers le monde socio-économique, notamment vers les PME et les PMI. Depuis la loi de juillet 2013, le transfert des résultats de la recherche vers les secteurs socio-économiques est devenu une mission de l’enseignement supérieur et de la recherche publique. Un décret instaure le principe d'un mandataire unique pour les brevets en copropriété, ce qui fluidifie le transfert de la propriété intellectuelle issue de la recherche publique vers les entreprises. S’ajoute à ces nouveautés la stabilité des dispositifs Crédit Impôt Recherche et Jeunes Entreprises Innovantes, symboles eux aussi de notre volonté de rapprocher le monde de la recherche publique et le monde socio-économique, au bénéfice de l’émergence d’innovations et de la création d’emplois. Un nouveau volet de ce document concernant les dépenses de R&D des PME, ETI et grandes entreprises illustre cette action.
En février 2013, les équipes françaises avaient reçu 5 034 millions d'euros via le 7e programme cadre de recherche et développement (PCRD), soit 11,6 % du montant total distribué par la Commission européenne. Si ce résultat place la France au 3e rang des pays participants aux projets du PCRD, il ne reflète pas la contribution de la France au budget du programme puisqu’elle participe à hauteur de 16,7 % en 2012 du financement du budget communautaire. La communauté française de l’enseignement supérieur et de la recherche, s’est mobilisée de façon exceptionnelle pour participer à la définition des objectifs et des modalités de participation du nouveau programme Horizon 2020 et s’est organisée pour intensifier la présence des équipes françaises au côté de nos partenaires européens.
Cet ouvrage est donc un révélateur des forces et faiblesses de notre enseignement supérieur et de recherche et met en exergue les raisons qui fondent notre politique publique. Les données de la précédente édition ont d’ailleurs nourri le débat public qui a abouti à la loi relative à l’enseignement supérieur et à la recherche promulguée le 22 juillet 2013 et à l'ensemble des mesures d'application et des actions conduites.
En permettant d’étayer les choix et de déterminer les priorités sur des données tangibles et mises à jour, cette nouvelle édition de l’état de l’Enseignement supérieur et de la Recherche en France participera de façon décisive à l’élaboration, inscrite dans la loi, de la stratégie nationale de l’enseignement supérieur et de la stratégie nationale de recherche qui seront remises à l’été 2014 au ministère, après validation par les comités ad hoc.
Cette 7e édition servira enfin, nous l’espérons, à l’ensemble des acteurs, établissements et organismes, État et régions, pour éclairer leurs orientations et les politiques auxquelles ils contribuent, au service de l’avenir de notre pays
Benoît Hamon
Geneviève Fioraso