Les femmes, plus nombreuses que les hommes dans l'enseignement supérieur, s'inscrivent moins souvent dans les filières sélectives ou scientifiques et sont minoritaires en Doctorat. Leur taux de chômage en 2013, trois ans après leur sortie de l’enseignement supérieur, est plus élevé à presque tous les niveaux de diplôme, et leurs conditions d'emploi sont moins favorables.
Après une scolarité au cours de laquelle elles ont en moyenne de meilleurs résultats que les garçons, les filles sont plus nombreuses à obtenir le baccalauréat : en 2015 dans une génération, 83,2 % des filles deviennent bachelières contre 72,7 % des garçons 1.
Parmi les admis au baccalauréat 2015, 52,2 % sont des filles. Celles-ci poursuivent leurs études dans l’enseignement supérieur presque aussi souvent que les garçons, mais ne s’orientent pas vers les mêmes filières (graphique 13.01). En effet, dans le système Admission Post-Bac, 45 % des premiers vœux formulés par les femmes sont pour l’université (hors IUT), contre 31 % % de ceux des hommes. À l'inverse, elles demandent moins souvent des filières sélectives comme les CPGE (8 % contre 10 %), les IUT (11 % contre 17 %) ou les STS (26 % contre 32 %). A l’université (hors IUT), elles souhaitent moins souvent s’inscrire dans une filière scientifique ou sportive.
La mixité des formations de l'enseignement supérieur est par conséquent très variable : alors qu'en 2015-16 55,1 % des inscrits sont des femmes, elles ne représentent que la moitié des inscrits en STS, 39,5 % en IUT, et 42,1 % en CPGE (graphique 13.02). À l'inverse, les formations paramédicales et sociales comprennent 84,5 % de femmes. À l'université, elles sont 69,7 % dans les filières Langues, lettres et Sciences humaines. En dix ans, leur part a légèrement progressé dans les formations scientifiques à l’université, mais reste encore minoritaire. Elles sont cependant 60 % dans les formations de santé et en sciences de la vie, de la santé, de la Terre et de l'Univers (graphique 13.03). Alors qu'elles représentent 56 % des inscrits en Licence et 59 % en Master, elles ne sont que 48 % en Doctorat.
Parmi les femmes sorties de formation initiale en 2012, 2013 et 2014, la moitié ont obtenu un diplôme de l’enseignement supérieur, pour seulement 40 % des hommes. Les femmes diplômées de l’enseignement supérieur détiennent plus souvent des diplômes de niveau Bac + 5 universitaire et Bac + 3 paramédical ou social, alors que les hommes sont plus souvent diplômés d’écoles supérieures et de formations courtes de niveau Bac + 2 (BTS ou DUT) (tableau 13.04).
En 2013, trois ans après la sortie de l'enseignement supérieur et pour chaque niveau de diplôme (sauf les diplômes de niveau bac +2/+3 du secteur santé/social et le doctorat), le taux de chômage des femmes est légèrement supérieur à celui des hommes. Mais étant plus diplômées que les hommes, elles connaissent un taux de chômage global équivalent à celui des hommes. De manière inverse au taux de chômage, la part des trajectoires d’accès immédiat ou rapide à un emploi augmente avec le niveau de diplôme. La part de femmes ayant ce type de trajectoire devrait donc être supérieure à celle des hommes. En réalité, ces trajectoires sont moins fréquentes pour les femmes à chaque niveau de diplôme (excepté les diplômes de niveau bac +2/+3 du secteur santé/social), et ces trajectoires sont globalement un peu moins fréquentes que pour les hommes.
Malgré l’effet de structure lié au niveau de diplôme, leurs conditions d'emploi sont moins favorables : elles occupent moins souvent un emploi à durée indéterminée (54 % contre 61 %), travaillent plus souvent à temps partiel (15 % contre 7 %), et sont moins souvent cadres (27 % contre 32 %), ce dernier écart ayant toutefois nettement diminué depuis la dernière enquête réalisée trois ans plus tôt (tableau 13.05).
1 Proportion de bacheliers dans une génération : Il s’agit de la proportion de bacheliers dans une génération fictive de personnes qui auraient à chaque âge les taux de candidature et de réussite observés l’année considérée.
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Chiffres clés
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13.01 Répartition des premiers vœux formulés dans Admission Post-Bac en juin 2016 (%)
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13.02 Part des femmes dans les principales formations d'enseignement supérieur (en %)
1 y compris les formations d'ingénieurs dépendantes des universités, des INP, des universités de technologie et les formations d'ingénieurs en partenariat.
2 2014-15 à la place de 2015-16
MENESR-DEPP
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13.03 Part de femmes dans les disciplines scientifiques à l'université (en %)
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13.04 Répartition des sortants de formation initiale en fonction de leur diplôme le plus élevé en 2012, 2013 et 2014 (en %)
En moyenne sur 2012, 2013 et 2014, sur 100 femmes sorties de formation initiale, 49 sont diplômées de l'enseignement supérieur.
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13.05 Indicateurs d'emploi des sortants de l'enseignement supérieur - Situation en 2013 des sortants 2010 (en %)
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13 - gender equality in higher education - Christophe Jaggers