Après avoir quitté l’enseignement supérieur en 2010, 16 % des jeunes diplômés et 31% des jeunes sortis sans diplôme redémarrent des études dans les trois années qui suivent leur formation initiale. Ces proportions ont presque doublé par rapport à la fin des années quatre-vingt-dix.
Depuis une quinzaine d’années, reprendre des études après avoir mis un terme à sa formation initiale devient de moins en moins rare, que ce soit pour les sortants de l’enseignement supérieur ou pour les jeunes ayant achevé leurs études dans le secondaire. Tous niveaux confondus, et même si l’on ne recense que les retours vers des établissements scolaires ou universitaires à temps plein ainsi que les entrées en alternance (apprentissage ou contrat de professionnalisation), près d’un jeune sur cinq qui avait mis un terme à sa formation initiale en 2010 a repris le chemin de l’école dans les trois années qui ont suivi (graphique 23.01). Les sortants du secondaire restent plus concernés que les diplômés du supérieur, mais ce sont les sortants sans diplôme de l’enseignement supérieur qui sont les plus nombreux à revenir rapidement aux études. Près du tiers d’entre eux sont désormais concernés. Parmi les sortants du supérieur, seuls les titulaires de diplômes du supérieur de la santé et du social et les jeunes les plus diplômés (à bac + 5 et plus) restent épargnés par le phénomène.
Les deux modalités de retours aux études recensées ici font pratiquement jeu égal pour les sortants du supé-rieur, tandis que l’alternance demeure la voie privilégiée pour les jeunes sortis de formation initiale plus préco-cement. Que ce soit pour les jeunes sortant du supérieur ou du secondaire, la montée en charge depuis une quinzaine d’années des retours aux études relève à la fois de la nette progression des contrats en alternance et de l’augmentation marquée des retours aux études plus classiques. Néanmoins, depuis le milieu des années 2000, les retours sur la voie des diplômes via l’alternance ont cessé de progresser parmi les sortants du secondaire. Ils se sont dans le même temps développés de façon notable auprès des jeunes déjà diplômés du supérieur, en particulier auprès des sortants des filières professionnelles courtes du supérieur (tableau 23.02). Pour ces derniers, les retours via l’alternance sont désormais près de deux fois plus fréquents que ceux intervenant dans des cadres universitaires ou scolaires à temps plein ; surtout, ces jeunes diplômés-là sont désormais aussi souvent concernés par ces tentatives de compléter leur cursus après coup grâce à l’alternance que les jeunes qui avaient quitté le système éducatif sans aucun diplôme.
L’interprétation de cette complexification des carrières d’étudiants n’est pas simple. Elle ne semble pas cepen-dant devoir être attribuée au seul versant d’un accroissement des difficultés d’insertion des jeunes débutants sur le marché du travail. Ainsi, pour ce qui concerne les jeunes sortis sans diplôme du supérieur, ces cheminements semblent, souvent, viser à mieux s’orienter, se réorienter, se professionnaliser, ou simplement correspondre à des délais d’accès aux formations souhaitées.
Par ailleurs, pour les principaux niveaux de diplômes de sortie caractérisés par l’importance des retours aux études, les jeunes femmes sont toujours plus concernées que les jeunes hommes par les reprises d’études « classiques ». En revanche, les femmes diplômées des voies disciplinaires longues reviennent moins fréquemment aux études via l’alternance que leurs homologues masculins. Hommes et femmes diplômés d’un BTS ou d’un DUT adoptent un comportement identique en terme de retour aux études.
Enfin, en sortie de l’enseignement supérieur, avoir un parent ouvrier diminue les chances de revenir rapi-dement aux études, ce non seulement sur un mode classique, mais aussi - et quoique dans une moindre mesure - par la voie de l’alternance (tableau 23.03).
Les travaux effectués à partir d’un suivi sur sept années des parcours d’insertion de jeunes sortis sans diplôme du supérieur en 2004, confirment que l’obtention de nouveaux diplômes améliore leur insertion professionnelle ultérieure. Les diplômes de l’enseignement supérieur - qui représentent moins de 60 % des nouveaux diplômes obtenus dans le cas considéré - font bondir les chances d’accès aux emplois de cadres ou professions intermédiaires. En revanche, les diplômes du secondaire, plus souvent obtenus pour pallier des difficultés d’insertion, ne les résolvent que partiellement. Comme lorsqu’ils sont acquis en formation initiale, les diplômes obtenus « après coup » ne présentent pas tous les mêmes qualités à l’arrivée sur le marché du travail.
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Chiffres clés
France métropolitaine + DOM
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23.01 Évolution de la fréquence de retour aux études et d'entrée en contrat d'alternance dans les 3 ans ayant succédés à l'arrêt de formation initiale selon le niveau de sorti (en %)
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23.02 Fréquence de retour aux études des hommes et des femmes dans les trois ans qui suivent l'arrêt de la formation initiale (en %)
Parmi les sortants sans diplôme de l'enseignement supérieur en 2010, 15,1 % des jeunes hommes et 16,4 % des jeunes femmes ont repris des études en établissement scolaire ou universitaire dès avant l'interrogation de 2013. Concernant les retours en alternance avant 2013, 14,1 % des jeunes hommes sortis non diplômés du supérieur étaient concernés, contre 16,9 % des jeunes femmes.
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23.03 Fréquence de retour aux études des jeunes comptant au moins un parent ouvrier et de ceux n'en comptant aucun dans les trois ans qui suivent l'arrêt de la formation initiale (en %)
Parmi les sortants sans diplôme de l'enseignement supérieur en 2010, 17,3 % des jeunes n'ayant pas de parent ouvrier ont repris des études en établissement scolaire ou universitaire dès avant l'interrogation de 2013, contre 12,4 % de ceux ayant un ou deux parent(s) ouvrier(s). Concernant les retours en alternance avant 2013, ces proportions étaient de 15,9 % pour ceux n'ayant pas d'ascendance ouvrière contre 14,7 % pou ceux en ayant.
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