Parmi l’ensemble des sortants de l’enseignement supérieur en 2017, 16 % déclarent avoir interrompu temporairement leurs études au préalable : 14 % pour les sortants non diplômés et 16 % parmi les diplômés. La pratique de la césure, qui ouvre la possibilité aux étudiants de suspendre leur cursus pendant un semestre ou une année universitaire tout en restant inscrits dans leur établissement (voir méthodologie), concerne 6 % de ces jeunes (4,5 % des non-diplômés et 6,5 % des diplômés).
Les diplômés d’école de commerce au niveau Bac + 5 sont les plus nombreux à avoir interrompu temporairement leurs études (23 %). À l’opposé, les diplômés d’écoles d’ingénieurs ainsi que les docteurs en santé sont les moins concernés (
graphique 27.01). Les césures sont beaucoup plus répandues chez les diplômés de niveau Bac + 5 et plus et en particulier les diplômés d’école de commerce et d’ingénieur où elles représentent 71 % des suspensions d’études.
À tous les niveaux de diplômes, les jeunes issus des diplômes des spécialités littéraires ou tertiaires ont plus souvent que les autres interrompu temporairement leurs études avant leur sortie du système éducatif en 2017, qu’il s’agisse d’interruptions relevant de la césure ou non. À titre d’exemple, 19 % des diplômés de Master de spécialités littéraires ont connu une suspension d’études contre 13 % de leurs homologues de spécialités scientifiques.
Par ailleurs, les jeunes ayant réalisé leur dernière année de formation en 2017 en alternance (apprentissage ou contrat de professionnalisation) et ceux sortant d’un établissement privé ont plus souvent connu une interruption temporaire d’études (
graphique 27.02). En revanche, il ne semble pas y avoir d’écart selon le genre.
Quel que soit le niveau d’études, le motif principal invoqué pour justifier l’interruption temporaire d’études est le fait de travailler (45 %). Les motifs « apprendre une langue » et « faire une pause » sont également cités, représentant chacun 1 jeune sur 9 ayant réalisé une interruption d’études (
graphique 27.03). Finalement, le quart des jeunes sortants du supérieur mentionnent une « autre raison » correspondant pour une partie d’entre eux à l’impossibilité de poursuivre ses études (raisons personnelles ou financières, résultats scolaires insuffisants, etc.).
Les interruptions temporaires d’études pour travailler sont plus souvent le fait des diplômés de Licences professionnelles et des diplômés de niveau Bac + 5 hors Master. L’apprentissage d’une langue est plus souvent évoqué par les diplômés de Master et d’écoles d’ingénieur et de commerce. De plus, la proportion de bénévolat ou volontariat parmi les suspensions d’études est plus élevée pour les diplômés de Licence, de Master et d’école d’ingénieur. Les non-diplômés du supérieur et les diplômés de niveau Bac + 2 se distinguent par des motifs « faire une pause » et « une autre raison » plus souvent cités qu’en moyenne. Ce deuxième motif concerne également plus fréquemment les diplômés de niveau Bac + 3/4 hors Licences. La part des interruptions d’études pour des raisons de santé est 2,5 fois plus élevée pour les non-diplômés du supérieur qu’en moyenne, motif par ailleurs plus fréquemment mentionné par ces jeunes concernant leur décision d’arrêter leurs études en 2017.
Enfin, les césures se distinguent des autres suspensions d’études. D’une part, par leur motif (
graphique 27.04) : plus souvent pour apprendre une langue ou pour s’engager dans un bénévolat ou un volontariat. D’autre part, par la mobilité plus fréquente qu’elles induisent : 51 % des césures se font à l’étranger contre seulement 9 % des autres interruptions temporaires. Les sortants de niveau Bac + 5 et plus, en particulier les diplômés d’écoles de commerce ou d’ingénieur qui sont les plus nombreux à effectuer des césures, partent plus souvent à l’étranger lors de leur suspensions temporaires d’études (
graphique 27.05). Pour ces diplômés, les césures se réalisent très fréquemment à l’étranger: c’est le cas de 73 % de celles des diplômés d’écoles de commerce et d’ingénieur et 63 % de celles des diplômés de Master contre environ 30 % à 40 % de celles des diplômés de niveau inférieur à Bac + 5.