Les publications scientifiques dans le domaine du cancer représentent 8 % des publications mondiales en 2011‑2015 et près de 9 % en 2016‑2020. Entre ces deux périodes, le nombre de publications dans le domaine a augmenté de 30 % (
tableau 51.01). La croissance a été particulièrement forte pour la Chine et, dans une moindre mesure, pour l’Inde et le Brésil. De ce fait, la Chine compte 24 % des contributions mondiales sur le cancer et les États-Unis 21 %. Le Japon en compte 5,4 %, l’Italie et l’Allemagne plus de 4 %, la Corée du Sud et le Royaume-Uni plus de 3 %. En 2016‑20, l’Inde et la France comptent 2,8 % des contributions.
Les publications relatives à des recherches cliniques sont plus dynamiques que celles qui portent sur des recherches fondamentales. Entre 2011‑2015 et 2016‑2020, la part des premières dans le corpus cancer est passée de 18 % à 21 %, alors que la part des secondes est passée de 20,5 % à 21,5 %. Plus de la moitié des publications relatives au cancer ne sont pas classées en recherche fondamentale ou clinique. Elles peuvent correspondre à des travaux de recherche translationnelle d’épidémiologie ou de santé publique, mais aussi à des travaux aux frontières entre différents types de recherche qu’il n’a pas été possible de classer précisément.
Durant la période 2016‑2020, les publications des Pays-Bas, de l’Italie, de la France et du Japon sont plus orientées vers la clinique, alors que celles des États-Unis et de l’Australie portent relativement plus sur des thèmes de recherche fondamentale. Plusieurs pays ont des parts similaires de leurs publications dans les deux sous- domaines, comme la Chine, l’Allemagne ou le Canada.
Parmi les principaux pays publiant, le Japon et l’Italie sont les plus spécialisés dans le domaine du cancer : la part des publications de ces deux pays dans le domaine est 40 % supérieure à la part du corpus cancer dans le total des publications mondiales, soit un indice de spécialisation de 1,4 (
graphique 51.02). La Corée du Sud, Taïwan, la Chine, les États-Unis et les Pays-Bas ont des indices de spécialisation compris entre 1,2 et 1,3. La France et l’Allemagne ont une part des publications dans le domaine du cancer à la moyenne mondiale.
Au sein du domaine, les principaux pays publiant ont un engagement relatif dans les deux types de recherche détaillés proche de la moyenne mondiale. Le Japon et les Pays-Bas sont les plus spécialisés dans les domaines cliniques (indice 1,2) ; la France et le Royaume-Uni étant un peu moins spécialisés (indice 1,1). À l’inverse, l’Inde est très peu engagée dans la recherche clinique (indice 0,5). La Chine est spécialisée à la fois dans la recherche clinique et dans la recherche fondamentale, donc moins présente dans les autres champs. C’est l’inverse pour les États-Unis qui doivent être plus présents dans les recherches en cancer translationnelle, l’épidémiologie ou la santé publique.
L’impact moyen est mesuré par un indicateur normalisé des citations des publications (voir la méthodologie). Les États-Unis, le Royaume-Uni et les Pays-Bas ont des indicateurs d’impact supérieurs de 30 % à la moyenne mondiale dans le domaine du cancer (
graphique 51.03). Ces trois pays, ainsi que l’Australie, ont des indices d’impact entre 1,3 et 1,4 pour la recherche clinique. La France et le Canada sont aussi des pays qui ont un indice d’impact en recherche clinique (1,2) supérieur à leur indice dans le corpus cancer total (1,1). La Chine et l’Inde présentent un profil inverse : leurs publications de recherche clinique ont des indices d’impact faibles (respectivement 0,8 et 0,7). Le Japon, troisième pays publiant le plus sur le cancer et très spécialisé, présente des indices d’impact faibles.
Sur la base des familles de brevets déposés dans le monde, les États-Unis dominent la production technologique dans le domaine du cancer. En 2016‑2020, ils contribuent à 14 507 familles de brevets, soit près de 40 % du total mondial (
tableau 51.04). Ils sont suivis par la Chine (17 %), le Japon (7 %), la Corée du Sud (6 %), l’Allemagne (4 %) et le Royaume-Uni (4 %). Avec 1 104 familles, la France contribue à 3 % des dépôts, au 7ème rang des pays produisant des inventions relatives au domaine du cancer, devant le Canada et la Suisse.
En 2016‑2020, les pays les plus spécialisés en matière de brevets dans le domaine du cancer sont les États-Unis, Israël, l’Espagne et le Royaume-Uni, avec des indices compris entre 1,7 et 1,5 (
graphique 51.05). Entre 2011‑2015 et 2016‑2020 l’indice de spécialisation technologique de la France dans le domaine du cancer a baissé de 1,2 à 0,9. Les Pays-Bas et l’Italie sont aussi dans ce cas. L’indice de spécialisation de l’Inde baisse sensiblement, mais reste supérieur à la moyenne mondiale.