13 l’apprentissage dans le supérieur   

En 2013-14, 138 000 des 424 300 apprentis suivaient une formation de l’enseignement supérieur (soit 32,5 % des apprentis). Le nombre d’apprentis y a progressé de 95 % depuis 2005. La croissance est moins marquée cette dernière année (2 % contre 10,2 % l’année précédente). Quel que soit le diplôme préparé, le recrutement des apprentis se fait principalement dans la voie scolaire et reste majoritairement masculin.

À partir de 1987, l’apprentissage dans l’enseignement supérieur devient possible. Alors qu’il était jusqu’alors cantonné aux seuls CAP, la réforme Seguin l’ouvre à tous les niveaux de formation. Mais ce n’est qu’à partir de 1995 qu’il se développe vraiment.

Entre les rentrées 1995 et 2000, le nombre d’apprentis de niveaux III (préparation d’un diplôme Bac + 2), II et I (préparation d’un diplôme de 2e, 3e cycle ou grande école) passe de 20 050 à 51 200 (tableau 13.01). A partir de 2005, la croissance s’accélère avec l’apparition de la Licence professionnelle et du Master. Entre 2005 et 2013, le nombre de ces apprentis croît de 95,4 %, soit une progression de près de 9% par an en moyenne. En 2013-14, près d’un apprenti sur trois suit une formation dans le supérieur. Le nombre d’apprentis dans le supérieur atteint 138 000 à la rentrée 2013 soit 2,2 % des jeunes âgés de 18 à 25 ans. Le poids de l’apprentissage dans l’enseignement supérieur est alors de 5,5 %.

La croissance ralentit fortement entre 2012-13 et 2013-14 (+ 2,0 % avec notamment une baisse du nombre d’étudiants de BTS en apprentissage (- 1,5%). Le nombre d’apprentis continue d’augmenter pour les Master (+ 6,0 %) et les diplômes d’ingénieur (+ 9,4 %).

Le niveau III représente 54 % des apprentis du supérieur, le niveau II, 17 %, et le niveau I, 30 % (graphique 13.02). Près d’un apprenti de l’enseignement supérieur sur deux (44 %) prépare un BTS, un apprenti sur dix un diplôme d’ingénieur (13 %), une licence (11 %) ou un Master (10 %). Les autres se répartissent entre le DUT et les diplômes des écoles de commerce.

L’apprentissage dans l’enseignement supérieur, comme l’apprentissage en général, concerne essentiellement les garçons mais la part des filles y est plus importante que pour l’ensemble de l’apprentissage : 39 % contre 32 %. Celle-ci est particulièrement élevée pour les Masters (54 %) et Licences (45 %), diplômes davantage tournés vers le domaine des services (respectivement 76 % et 65 %) et plus faible pour le diplôme d’ingénieur plus orienté vers le domaine de la production (17 %) (graphique 13.03). L’âge moyen des apprentis de l’enseignement supérieur est de 21,4 ans.

En 2013-14, plus de la moitié des apprentis de 1ère année de formation dans l’enseignement supérieur vient d’une formation sous statut scolaire (60 %). Seulement 24 % était déjà apprenti l’année précédente et 16 % avait une autre situation (contrat de professionnalisation, emploi, chômage ou situation inconnue). En 1ère année de BTS, 47 % des apprentis étaient en terminale générale, technologique ou professionnelle sous statut scolaire l’année précédente et 20 % suivaient déjà une formation en apprentissage (graphique 13.04a). Les apprentis préparant une Licence viennent majoritairement d’une formation sous statut scolaire (60 %), principalement d’un BTS ou d’un DUT (respectivement 32 % et 19 %) tandis qu’un jeune sur quatre était déjà apprenti (graphique 13.04b). Les diplômes d’ingénieur recrutent également majoritairement des jeunes venant de la voie scolaire (66 %), essentiellement des DUT (33 %) ; un quart des jeunes étaient déjà apprentis l’année précédente (graphique 13.04c).

La part de l’enseignement supérieur dans l’apprentissage varie fortement selon les régions. En Ile-de-France, 55 % des apprentis suivent une formation dans l’enseignement supérieur, 38 % en Guyane, 30 à 35 % en région Alsace, Franche-Comté, Martinique, Nord-Pas-de-Calais, Picardie et Rhône-Alpes, contre 16 à 21 % en Auvergne, Basse-Normandie, Bourgogne et Limousin.

Aurélie Demongeot