Parmi l’ensemble des jeunes sortis de formation initiale en 2017, tous niveaux de diplôme confondus, 16 % obtiennent un nouveau diplôme au cours des six années qui suivent leur entrée sur le marché du travail. Parmi les sortants de l’enseignement supérieur, cette proportion est de 15 % et plus de 9 sur dix (92 %) de ceux ayant un nouveau diplôme sur cette période ont suivi une formation pour l’acquérir.
Les jeunes obtenant cette nouvelle certification sont, au premier chef, ceux dont la fin de formation initiale est associée à un échec au diplôme visé. Les sortants sans diplôme de l’enseignement supérieur constituent ainsi le groupe le plus enclin à obtenir un nouveau diplôme au cours de leurs six premières années de vie active (26 % contre 11 % des diplômés du supérieur), suivis par les sortants sans diplôme de l’enseignement secondaire (19 %) (
graphique 30.01). Parmi les sortants de l’enseignement supérieur, 24 % des jeunes n’ayant pas obtenu le diplôme préparé en 2017 ont obtenu un nouveau diplôme dans les six années suivantes contre seulement 10 % de ceux qui ont fini leurs études en validant le diplôme préparé. Ces diplômes acquis après la sortie font également plus souvent suite à une interruption de scolarité contrainte - en raison de difficultés personnelles – ou une poursuite empêchée (refus dans une formation, résultats insuffisants, formation éloignée du domicile, etc.) (
graphique 30.02).
L’obtention d’un nouveau diplôme en début de vie active est aussi plus fréquente chez les jeunes dont le diplôme détenu en 2017 a davantage un statut de diplôme intermédiaire orienté vers la poursuite d’études que de diplôme professionnalisant orienté vers l’insertion : c’est ainsi le cas de 23 % des diplômés de licence générale contre 9 % des licences professionnelles. De même, les titulaires d’un diplôme d’une école de commerce (7 %) ou d’ingénieurs (5 %) ainsi que les autres diplômés de niveau Bac + 5 ou d’un diplôme de Bac + 2/3/4 en santé social (9 %) sont les moins concernés (
graphique 30.01).
Le genre et la spécialité de formation ont également leur importance : à chaque niveau de diplôme, les femmes obtiennent plus souvent un nouveau diplôme (
graphique 30.03). À titre d’exemple, pour les diplômés de master, les jeunes issus de spécialités littéraires obtiennent deux fois plus souvent un nouveau diplôme (10 % contre 5 % dans les spécialités scientifiques).
Obtenir un nouveau diplôme correspond pour moitié à une élévation du niveau de diplôme acquis au moment de la fin des études ; dans 27 % des cas, le nouveau diplôme est équivalent au niveau antérieur atteint et pour 23 % des jeunes, il est de catégorie inférieure (
graphique 30.04). Les non-diplômés du supérieur et les diplômés de niveau Bac + 2 sont les plus nombreux à déclarer l’obtention d’un diplôme de niveau supérieur. Les diplômés de Bac + 5 et plus sont, eux, les plus nombreux à obtenir un nouveau diplôme de niveau équivalent.
De plus, l’obtention d’un nouveau diplôme intervient plus précocement pour les jeunes les plus diplômés : le délai d’obtention médian depuis la fin de formation initiale est ainsi d’un peu moins de 4 ans (47 mois) pour les diplômés de niveau Bac + 5 et plus, de 50 mois pour les diplômés de niveau Bac + 3/4 contre environ 5 ans pour les diplômés de niveau Bac + 2 et les sortants non diplômés de l’enseignement supérieur (respectivement 59 et 61 mois).
Enfin, 35 % des jeunes jugent que ce nouveau diplôme relève du même domaine que celui du dernier diplôme préparé en formation initiale. Pour 25 % il s’agit en revanche en partie d’une réorientation professionnelle et, pour les 40 % restant, un changement total d’orientation (
graphique 30.05). Les non-diplômés du supérieur sont les plus nombreux à déclarer un changement d’orientation professionnelle : 52 % totalement et 26 % en partie. À l’opposé, 52 % des diplômés de niveau Bac + 5 et plus considèrent que le nouveau diplôme obtenu ne correspond pas à changement d’orientation professionnelle.