La production mondiale d’articles scientifiques dans le domaine de l'
IA a été multipliée par 2,5 entre 2010 et 2019 (
tableau 53.01). Cette tendance caractérise la recherche
IA des différents pays mais avec de grandes disparités.
Depuis 2010, la Chine est le premier producteur de publications scientifiques en
IA (
image 53.02). Entre 2010 et 2019, elle a multiplié son nombre de publications par 3,6 et sa part mondiale dépasse 25%, contre 16 % pour les États-Unis. L’Inde a quadruplé sa production pour devenir le 3ème producteur mondial, devant le Royaume-Uni et l’Allemagne. La France, au 12ème rang mondial en 2019, est devancée par l’Iran, le Canada, l’Espagne et l’Australie.
La Chine est très spécialisée sur toute la période, avec un indice de 1,7 en 2010 et de plus de 1,3 en 2019 (
tableau 53.01). L’Inde et l’Iran sont encore spécialisés en
IA, l’Inde enregistrant l’indice le plus élevé en 2019, à 1,4. À l’inverse, les États-Unis comme les principaux publiants européens sont non spécialisés dans la thématique
IA (y compris ses applications), à l’exception de l’Espagne en début de période. L’indice de spécialisation de la France baisse sur la période, de 0,9 à 0,8. Cette baisse s’explique par le faible dynamisme des publications françaises comparées à celles d’autres pays en
IA, notamment en comparaison des grands producteurs (
tableau 53.01).
Parmi les principaux producteurs, l’Australie, le Royaume-Uni et l’Iran obtiennent les indices d’excellence les plus élevés : leur indice d’activité dans le Top 10 % est supérieur ou égal à 1,3 (
tableau 53.01). L’indice de la Chine progresse fortement sur la période (de 0,7 à 1,2) et s’approche de celui des États-Unis. À l’inverse, l’indice de l’Inde diminue. De même, les indices de plusieurs pays européens diminuent, dont la France et l’Allemagne, qui sont à plus de 10 % au-dessous de la référence mondiale de 1 en 2019.
Le nombre de demandes de brevets en
IA à l’Office européen des brevets (
OEB) augmente fortement : il a été multiplié par quatre de 2010 à 2019 pour atteindre 8 601, soit 5,2 % de l’ensemble des demandes (tableau 3). Alors que l’UE28 est restée à un niveau proche des États-Unis jusqu’en 2015, ceux-ci enregistrent une croissance plus forte depuis (
graphique 53.04). Avec 2 852 demandes en 2019, les États-Unis devancent le Japon, la Chine, l’Allemagne, la Corée du Sud et la France (6e).
À part les États-Unis qui restent spécialisés sur toute la période avec un indice de spécialisation de 1,3 en 2019, la plupart des pays qui étaient spécialisés en
IA en 2010 (Japon, Royaume-Uni, Suède) ne le sont plus en 2019 (
tableau 53.03). De nouveaux acteurs se sont affirmés, comme la Chine avec un indice de spécialisation passant de 0,8 à 1,5 ou la Corée du Sud avec un indice de spécialisation passant de 1,0 à 1,4. La spécialisation de l’Inde a le plus augmenté, passant de 0,6 à 2,7 sur la période – soit l’indice le plus élevé en
IA pour les demandes à l’
OEB. La part de l’
IA de l’Inde atteint 14 % de ses demandes de brevets en 2019, contre 5,2 % en moyenne à l’
OEB. L’Union européenne est peu spécialisée en
IA avec un indice qui a baissé de 0,8 à 0,7 sur la période. Ainsi, la France et l’Allemagne sont très peu spécialisés en
IA (indice de spécialisation de 0,7 en 2019). Comme pour les publications, l’indice de la France baisse sur la période passant de 0,8 à 0,7. Le Royaume-Uni a lui également vu baisser son indice de spécialisation durant la période passant de 1,1 à 0,9.