Le nombre de publications scientifiques traitant de la protection de l’environnement a été multiplié par 3 dans le monde entre 2010 et 2020 (
tableau 53.01), soit une progression 4 fois plus forte que le total des publications. Depuis 2013, la Chine est le premier contributeur dans ce domaine (
image 53.02). Entre 2010 et 2020, elle a multiplié ses publications par 6 avec une part mondiale de 27 %, devant les États-Unis dont la part passe de 20 à 11 %. L’Inde a plus que quintuplé sa production pour devenir le 3e contributeur mondial, devant le Royaume Uni et l’Allemagne. La France, au 13e rang en 2020, est devancée par l’Espagne, le Brésil, l’Iran, l’Australie et le Canada.
Les pays émergents, où les enjeux environnementaux peuvent être particulièrement importants, ont renforcé leur spécialisation scientifique dans le domaine. L’indice de spécialisation de l’Iran passe de 0,9 en 2010 à 1,4 en 2020 (
tableau 53.01) et celui de l’Inde progresse de 25 % pour atteindre 1,4. La Chine maintient sa spécialisation dans la thématique, avec un indice 20 % au-dessus de la moyenne mondiale. La spécialisation des pays à hauts-revenus (tels que
définis par la Banque mondiale) est relativement faible et se tasse sur la période ; l’indice des États-Unis passe de 0,9 en 2010 à 0,6 en 2020, celui de la France de 0,9 à 0,8.
Parmi les principaux contributeurs, l’Australie et le Royaume-Uni ont le nombre moyen de citations par publication le plus élevé, soit des indices normalisés respectivement 44 et 32 % au-dessus de la moyenne mondiale (
tableau 53.01). Les États-Unis voient leur impact baisser de 1,4 à 1,2 alors que celui de la Chine passe de 0,9 à 1,2. L’Allemagne, l’Espagne, l’Italie, la France et le Canada ont un impact scientifique qui varie entre 1,1 et 1,3. L’impact des contributions de l’Inde et du Brésil reste en-dessous de la moyenne mondiale, alors que celui de l’Iran atteint 1,2 en 2019.
Le
graphique 53.03 fournit les 15 thématiques les plus représentées dans le corpus protection de l’environnement. La France n’est spécialisée que dans trois domaines : écologie, météorologie-climatologie et géosciences. Elle n’est pas spécialisée dans les sciences de l’environnement.
Le nombre de demandes de brevets dans les technologies relatives à la protection du climat à l’Office européen des brevets (
OEB) augmente de 32 % de 2010 à 2020 pour atteindre 16 242 en 2020, soit 9,4 % de l’ensemble des demandes en 2020 (
tableau 53.04). Avec 3 557 demandes, soit 22 % du total en 2020, les États-Unis devancent l’Allemagne, le Japon, la Corée du Sud, la Chine et la France (6e avec 1 003 demandes, 6,2 % du total). L’évolution du nombre de demandes de la Chine (+ 631 %) et celle de la Corée du Sud (+ 223 %) sont très fortes. En Europe, la dynamique des dépôts de brevets dans le domaine est la plus forte pour la Suède et le Danemark (+74 % et + 62 %). Les pays les plus spécialisés parmi les 15 premiers pays déposants sont le Danemark (indice 2,5), la Corée du Sud (1,8) et le Canada (1,2). La France est modérément spécialisée (indice 1,1). La Chine (0,9) et les États-Unis (0,9) ne sont pas spécialisés dans les technologies relatives à la protection du climat.
La spécialisation des pays varie selon le domaine d’application de ces technologies (
tableau 53.05). Sur la période 2010‑2020, la forte spécialisation du Danemark est due en grande partie de sa forte spécialisation (3,5) dans le sous-domaine majeur de la protection du climat qui a trait à l’Énergie, ainsi qu’à une spécialisation marquée en Production de biens (2,5). La forte spécialisation de la Corée du Sud est également liée à sa spécialisation dans l’Énergie (2,3) mais aussi dans les
TIC (2,3). La spécialisation modérée de la France est, elle, liée à celle dans le sous-domaine du transport (1,4), ce qui est le cas également du Japon. La Chine est spécialisée dans les
TIC pour l’atténuation du changement climatique (3,0). Enfin, malgré leur déspécialisation dans les technologies de la protection du climat, les États-Unis sont aussi spécialisés que le Danemark dans les technologies de l’adaptation au changement climatique (1,4).