En 2017, environ 745 000 jeunes ont quitté le système éducatif et parmi eux, 59 % sont sortis d’une formation de l’enseignement supérieur. Les jeunes sortant de ces formations sans y avoir obtenu aucun diplôme représentent 22 % des sortants de l’enseignement supérieur.
Pour ces jeunes de la Génération 2017, l’avantage du diplôme supérieur pour accéder à l’emploi s’observe tout au long des trois années qui suivent la sortie du système éducatif (
graphique 25.01). Le taux de chômage des sortants du secondaire avoisine encore les 30 % en février 2020, quand celui des diplômés du supérieur est tombé à 11 %. Néanmoins, le déclenchement de la crise sanitaire en mars 2020 fait immédiatement apparaître un rebond du taux de chômage, quel que soit le niveau de sortie.
En octobre 2020, après six mois de crise sanitaire, le taux de chômage a augmenté pour la quasi-totalité des niveaux de sortie de l’enseignement supérieur, par rapport à février 2020 (
tableau 25.02). Cette augmentation est particulièrement nette pour les sortants diplômés et non diplômés de
BTS, tertiaire comme industriel, ainsi que pour les diplômés de master en spécialités lettres et sciences humaines.
Toujours en octobre 2020, soit environ quarante mois après avoir quitté le système éducatif, les sortants de l’enseignement supérieur occupant un emploi bénéficient d’une meilleure qualité d’emploi que l’ensemble de la Génération (
graphique 25.01) : plus souvent en emploi à durée indéterminée (
EDI) ou dans une position de cadre ou profession intermédiaire, ils sont aussi plus rarement à temps partiel et perçoivent un salaire plus élevé. Sur ces quatre indicateurs et aux cinq niveaux de sortie que sont le
BTS, le
DUT, la licence professionnelle, la licence générale et le master, on observe systématiquement un net avantage des spécialités industrielles ou scientifiques et techniques, par rapport aux spécialités tertiaires ou des lettres et sciences humaines.
À partir du premier confinement, en mars 2020, les conditions de travail se modifient pour un grand nombre de jeunes en emploi (
tableau 25.03). L’usage du télétravail est de plus en plus fréquent à mesure que le niveau de diplôme augmente, à deux nuances près : les diplômés des spécialités industrielles ou scientifiques et techniques ont moins souvent recours à cette modalité de travail que leurs homologues des spécialités tertiaires ou des lettres et sciences humaines ; et les diplômés du secteur de la santé, particulièrement au niveau doctorat, font très peu usage du télétravail en comparaison des diplômés de niveau comparable.
Pour les jeunes occupant un emploi salarié, l’obligation faite par l’employeur de prendre des congés payés se développe particulièrement parmi les diplômés des écoles d’ingénieur ou de commerce ainsi que d’une licence professionnelle. Parmi les jeunes détenant un diplôme de l’enseignement professionnel court (
BTS, licence professionnelle), ce sont ceux issus des spécialités industrielles qui sont les plus concernés par cette pratique. Quant au recours par l’employeur au dispositif d’activité partielle, il diminue au fur et à mesure que le niveau de diplôme augmente. Les diplômés du secteur de la santé, au niveau du supérieur court comme du doctorat, ne sont quasiment pas concernés, ni par la crainte de perdre leur emploi ni par des évolutions profondes de leurs conditions de travail.
Plus souvent que les diplômés, les non-diplômés de l’enseignement supérieur en emploi ont connu une interruption totale de leur activité pendant le premier confinement (
graphique 25.04). Enfin, si les non-diplômés de l’enseignement supérieur sont les plus nombreux à avoir connu une baisse de revenus pendant le premier confinement, ils sont aussi plus nombreux à avoir connu une hausse de ces revenus (
graphique 25.05).