Parmi les sortants de l’enseignement supérieur en 2017, 20 % ont suivi leur dernière année d’études par alternance (
graphique 26.01a). C’est en Licence professionnelle que l’alternance est la plus développée (55 % des sortants). À l’opposé, l’alternance est une voie de formation très peu fréquente dans certaines formations comme les formations sanitaires et sociales (4% des sortants), les formations Bac + 3/+4 hors licences professionnelles (8 %). Parmi les alternants, trois cinquièmes ont bénéficié d’un contrat d’apprentissage, les autres d’un contrat de professionnalisation.
La proportion de sortants d’apprentissage ou de contrat de professionnalisation varie également selon la spécialité de formation. Les filières industrielles ou scientifiques ont plutôt tendance à faire usage de l’apprentissage alors que les spécialités tertiaires ou littéraires ont un recours plus équilibré aux deux dispositifs (
graphique 26.01b).
En matière d’insertion, l’alternance tend à favoriser, par rapport à la voie scolaire, un accès plus rapide au 1er emploi : 63 % des sortants d’alternance accèdent immédiatement à leur 1er emploi alors que c’est le cas pour 45 % des sortants de la voie scolaire (
graphique 26.02). Cet écart entre les deux voies de formation tend toutefois à s’amenuiser au fur et à mesure que le niveau de diplôme augmente.
L’accès plus rapide au 1er emploi des sortants d’alternance trouve pour partie son origine dans le fait que ceux-ci sont, à formation égale, plus souvent que leurs homologues de la voie scolaire (43 % contre 33 %) embauchés par un employeur déjà connu dans le cadre de la formation via une expérience d’alternance, de stage, ou d’un travail parallèle aux études.
Les sortants d’alternance passent moins de temps au chômage au cours des trois ans qui suivent, comparativement aux sortants de la voie scolaire. Notamment, 52 % des premiers n’ont jamais connu cette situation contre 43 % des seconds (
graphique 26.03). Ici aussi, l’avantage distinctif de l’alternance sur la voie scolaire diminue à mesure que le niveau de diplôme augmente.
Les dynamiques d’insertion différenciées repérées dès l’entrée sur le marché du travail conduisent à observer des différences de situation professionnelle trois ans plus tard. En octobre 2020, les sortants d’alternance sont plus souvent en emploi (88 % contre 76 %) et moins souvent en recherche d’emploi (8 % contre 13 %), en formation (1 % contre 5 %) ou dans des situations aux marges ou en dehors de l’activité ou de la formation (3 % contre 6 %) (
graphique 26.04). Encore une fois, l’avantage distinctif de l’alternance sur la voie scolaire diminue à mesure que le niveau de diplôme augmente.
L’analyse des caractéristiques du 1er emploi comme de l’emploi occupé trois ans après la sortie conduit au même type de résultats. Concernant l’accès à l’emploi à durée indéterminée (
EDI) ou à un niveau d’emploi cadre ou intermédiaire, l’avantage distinctif de l’alternance s’observe dans toutes les formations. Mais cet avantage se réduit à mesure que le niveau de diplôme augmente et s’amenuise au cours du temps (
tableau 26.05 et
tableau 26.06).
À la sortie de l’enseignement supérieur, l’accès au 1er emploi à temps plein reste une norme très partagée (supérieur à 75 %) (
tableau 26.06). Après trois ans sur le marché du travail, la part des temps plein s’est encore renforcée pour tous les niveaux et toutes les voies de formation (supérieur à 85 %) (
tableau 26.06). L’écart entre les deux voies de formation s’est légèrement tassé pour l’ensemble des sortants.
Concernant les revenus médians perçus à l’embauche du 1er emploi, les jeunes alternants bénéficient de meilleures rémunérations que leurs homologues de la voie scolaire (1 517 € contre 1 398 €) (
tableau 26.05). Mais ici, les écarts ont tendance à croître avec l’augmentation du niveau de diplôme, exception faite des diplômés d’écoles de commerce et d’ingénieurs pour lesquels la différence de revenus est minime. En octobre 2020, 3 ans après leur sortie de l’enseignement supérieur, les écarts de revenus entre les deux voies de formation se sont accrus (14,4 % contre 8,5 % lors du 1er emploi) (
tableau 26.06).