Le domaine de la science de la durabilité mobilise des travaux de recherche de nombreuses disciplines. La première est la science de l’environnement, dont les publications représentent 10 % du total, suivie de la physico-chimie (9 %) et de l’économie (6 %). D’autres domaines variés contribuent à la science de la durabilité : des recherches sur l’énergie, la construction ou les ressources en eau, ou encore dans les domaines du management et de l’écologie (
graphique 55.02).
Les publications dans le domaine de la science de la durabilité connaissent une forte croissance : + 80 % entre 2019 et 2023, soit nettement plus que le total des publications mondiales (
graphique 55.03). Cette croissance est notamment tirée par la science de l’environnement, dont les publications ont été multipliées par plus de 2 durant la même période. En conséquence, la part mondiale de publications relevant de la science de la durabilité a augmenté de 3,1 % en 2019 à 5,1 % en 2023 (
tableau 55.01).
La Chine et les États-Unis sont les deux premiers pays contributeurs, comme pour le total des publications mondiales, mais la part américaine est plus faible que pour les publications toutes disciplines confondues (voir
fiche 31). En effet, le pays n’est pas spécialisé, avec une part de ses publications dans le domaine plus de 30 % inférieure à la part du domaine dans le monde (indice 0,65 en 2023). De plus, sa part relative de publications dans le domaine baisse, alors que l’indice de spécialisation de la Chine augmente et approche de la valeur neutre, 1 (
tableau 55.01). La Chine a ainsi doublé le nombre de ses publications en quelques années. L’Inde l’a quasiment triplé pour devenir le 3ème contributeur, devant le Royaume Uni, l’Italie et l’Allemagne. Au sein des principaux pays contributeurs, ceux qui sont spécialisés sont aussi bien des pays émergents (Inde, Malaisie), que des pays à hauts revenus (Australie, Portugal, Italie, Suède). La dynamique est en revanche plus positive pour les pays émergents. Il est possible qu’au sein du domaine, ces pays très différents soient spécialisés sur des sous-domaines spécifiques, liés par exemple à leur contexte naturel ou à des engagements en faveur des Objectifs de Développement Durable.
La France n’est pas spécialisée dans la science de la durabilité, et voit même son indice de spécialisation baisser de 0,79 à 0,73 au cours des années récentes. Le
tableau 55.01 souligne que la France n’est spécialisée que dans 3 des principales disciplines contributrices à la science de la durabilité : économie, écologie et sciences des polymères. Elle n’est notamment pas spécialisée en science de l’environnement.
Parmi les principaux contributeurs, la Chine présente l’indice d’impact de ses publications le plus élevé, à 23 % au-dessus de la moyenne mondiale (
graphique 55.04). L’indice des États-Unis baisse de 1,10 à 0,98 alors que le Royaume-Uni, l’Australie, les Pays-Bas et la Suède maintiennent un indice supérieur à la moyenne mondiale. L’Allemagne, l’Espagne, l’Italie, la France et le Canada ont un impact scientifique qui reste en deçà de la moyenne mondiale en 2022. L’impact des contributions de la plupart pays émergents restent en-dessous de la moyenne mondiale, mais ceux de l’Iran et de la Turquie augmentent au-dessus de 1.