Le profil disciplinaire des principaux pays publiant varie selon qu’il est observé dans le corpus de la littérature scientifique de diffusion internationale (corpus standard) ou dans un corpus élargi (corpus large) à des supports de publication de diffusion nationale, en langue nationale ou encore relativement récents (figurant dans un index supplémentarie dit de « sources émergentes »). Le corpus large comporte une part plus importante de publications en Sciences humaines et sociales (
SHS) et c’est pour ce domaine que les profils des pays varient le plus (
graphique 31.01a et
graphique 31.01b). Dans le corpus standard, la part des
SHS dans les publications du Royaume-Uni est deux fois plus élevée que la moyenne mondiale de cette part, soit un indice de spécialisation de 2,1. Cet indice baisse à 1,8 dans le corpus. Cette baisse correspond au fait que la moyenne mondiale de publications dans en
SHS augmente, comme celle de certains pays tels que l’Espagne dont l’indice de spécialisation atteint 2 dans le corpus élargi. Les indices de spécialisation en
SHS de l’Inde ou de l’Italie augmentent aussi, ce qui n’est pas le cas de la Chine. Le nombre de publications de la France augmente peu dans le corpus large et son indice de spécialisation en
SHS est de 0,9 dans les deux corpus.
Les profils de la France et de l’Allemagne ne changent pas entre les deux corpus. L’Allemagne a un profil très équilibré entre les trois grands domaines, avec un indice de spécialisation en
SHS supérieur à la France (supérieur à 1). Les indices de spécialisation des États-Unis, de l’Italie et du Japon en sciences de la vie sont 20 % au dessus de la moyenne mondiale dans les deux corpus. Dans le corpus large, la spécialisation de la Chine en sciences physique et ingénierie se renforce (indice 1,5), alors qu’elle baisse pour l’Inde (1,4) – ce qui est dû au fait que c’est la spécialisation de l’Inde en
SHS qui devient moins faible (0,4).
Au niveau plus fin des panels du Conseil Européen de la Recherche (
ERC), le profil de la France montre des écarts d’indices de spécialisation entre les deux corpus les plus forts au sein des
SHS (
graphique 31.02). La France a l’indice de spécialisation le plus élevé pour L’étude du passé humain (SH6), avec un indice de 2,1 dans le corpus standard et 1,9 dans le corpus large qui comporte plus de publications dans ce domaine à l’échelle mondiale. Symétriquement, c’est dans le corpus standard que la France apparaît plus fortement spécialisée dans certains domaines des sciences physiques : Sciences de l’univers ou Physique de la matière condensée par exemple. Ce phénomène concerne aussi des domaines de spécialisation en SDV, comme la Biologie cellulaire ou la Biologie intégrative.
Le
tableau 31.03 permet d’observer la spécialisation des principaux pays publiant dans les catégories scientifiques les plus dynamiques en matière de publication. La Chine a de forts indices de spécialisation dans 4 des 10 catégories : Intelligence artificielle (indice 1,6), Physico-chimie (1,9) et Métallurgie (1,8), Sciences de l’environnement (1,4). Le poids et la croissance des publications chinoises dans ces catégories influence la part mondiale de ces catégories et fait ainsi baisser les indices de spécialisation d’autres pays. La Chine et le Japon ont l’indice de spécialisation le plus élevé des principaux pays publiant en Oncologie, à 1,5. Le Royaume Uni et les États-Unis sont les plus spécialisés en Médecine générale et interne (indices 1,7‑1,8). L’Italie est très spécialisée en Neurologie clinique et, avec l’Espagne, en Sciences et technologies alimentaires. La France et l’Allemagne ne sont fortement spécialisées dans aucune des 10 catégories dont les publications croissent le plus vite. Elles n’ont des indices de spécialisation supérieurs à la référence mondiale (1) qu’en Neurologie clinique et en Économie.
Comme pour l’indice de spécialisation, l’indice d’impact varie surtout entre les deux corpus pour le domaine
SHS Dans le corpus large, l’indice d’impact pour les pays dont la part de publications baisse tend à être plus élevé : Royaume-Uni, États Unis, Allemagne, Chine (
graphique 31.04b). À l’inverse, les pays dont la part de publications en
SHS augmente dans ce corpus voient leur indice d’impact baisser car une part de publications peu citées sont intégrées à leur corpus : Italie, Espagne et Inde. L’indice d’impact de la France en
SHS est lui peu différent entre les deux corpus (
graphique 31.04a).