Pendant leurs six premières années de vie active, les jeunes ayant quitté l’enseignement supérieur en 2017 ont connu une succession de situations sur le marché du travail dont le recensement permet d’identifier des trajectoires typiques en début de carrière (
graphique 29.01).
Les deux premières trajectoires correspondent à un accès plus ou moins direct mais durable à l’emploi à durée indéterminée (
EDI). Les sortants du supérieur qui connaissent le plus souvent un accès rapide à ce type d’emploi sont ceux diplômés d’une école d’ingénieur (70 % d’entre eux), d’une école de commerce (66 %) ou d’une licence professionnelle industrielle (64 %) – trajectoire 1. Ces diplômes apparaissent donc comme les plus favorables à une insertion professionnelle rapide et pérenne. Les jeunes diplômés d’un diplôme d’une école de la santé ou du social ou d’un
DUT tertiaire sont ceux qui empruntent le plus souvent une trajectoire d’accès durable mais plus tardif à l’
EDI (37 % et 36 %) – trajectoire 2.
Une petite partie (6 %) des jeunes connaissent une trajectoire de sortie de l’
EDI (auquel ils avaient accédé en tout début de carrière) vers de l’emploi à durée déterminée (
EDD). Cette trajectoire 3 est globalement aussi fréquente à tous les niveaux de diplôme. Ce passage de l’
EDI vers l’
EDD en seconde partie de parcours peut relever d’une situation transitoire, par exemple à l’occasion d’une reconversion professionnelle (
graphique 29.03).
Les jeunes sortant non diplômés de l’université sont parmi ceux qui suivent le plus souvent la quatrième trajectoire, caractérisée par un enchaînement d’emplois à durée déterminée (
EDD). Dans cette trajectoire on retrouve également 20 % des docteurs hors santé et 18 % des détenteurs d’une licence générale de lettres et sciences humaines (
LSH). Au total, 82 % des jeunes sortis de l’enseignement supérieur en 2017 ont connu un des quatre parcours dominés par des situations d’emploi.
Les parcours marqués par un accès tardif à l’activité (trajectoire 5), du chômage persistant (trajectoire 7), ou de l’inactivité (trajectoire 8) concernent 11 % des sortants de l’enseignement supérieur. Ces trois parcours sont davantage fréquents parmi les jeunes qui n’avaient pas obtenu de diplôme du supérieur (20 % d’entre eux), notamment ceux qui sortent d’une formation universitaire. Ils concernent également les sortants qui se sont présentés sur le marché du travail avec une licence en
LSH (17 %) ou les détenteurs d’un
DUT ou d’un
BTS industriel (16 % et 14 %).
Enfin, 7 % des jeunes ont suivi un parcours marqué par un retour en études ou en formation, les sortants sans diplôme d’une licence universitaire étant davantage concernés par cette trajectoire (23 % d’entre eux).
Ces différents résultats traduisent aussi bien l’effet de la hiérarchie des diplômes sur le début de carrière – globalement, plus le niveau de diplôme s’élève et plus l’insertion professionnelle est rapide et de qualité – que certaines différenciations à niveau donné. La plus criante s’observe au niveau licence. Si les trajectoires des diplômés de licence professionnelle sont particulièrement favorables, celles des sortants de licence générale, en particulier à l’issue des filières
LSH, se caractérisent par leurs difficultés sur le marché du travail, au point d’être parfois comparables aux parcours des non-diplômés de l’enseignement supérieur. Dans le supérieur long, la différenciation s’opère également à travers la spécialité de formation : l’avantage à l’insertion des formations scientifiques ou techniques est systématique en comparaison de celles littéraires ou tertiaires.
Les écarts d’insertion entre hommes et femmes s’observent à presque tous les niveaux de sortie (
graphique 29.04). Les femmes connaissent moins souvent la trajectoire d’accès durable à l’
EDI que les hommes. Par exemple, à l’issue d’une école d’ingénieurs, 77 % des hommes accèdent rapidement à l’emploi stable quand c’est le cas de seulement 60 % de leurs consœurs. Parmi les diplômés d’une école de commerce, l’écart est également conséquent (respectivement 72 % et 61 %).