les nouveaux bacheliers et leur entrée dans les filières de l’enseignement supérieur

Après le pic de la session 2020 en lien avec la crise sanitaire, le taux de réussite au baccalauréat continue de reculer à la session 2022 pour s’établir à 91,0 %, encore au-dessus de celui de la session 2019. Ainsi, 666 800 candidats ont obtenu le diplôme, ce qui porte à 79,6 % la part des bacheliers dans une génération (hors Mayotte, voir encadré) : 43,4 % des jeunes ont un baccalauréat général, 15,7 % un baccalauréat technologique et 20,5 % un baccalauréat professionnel (graphique 08.01). Cette proportion, inférieure de 3,4 points à celle de 2021, revient au niveau des sessions antérieures à la crise sanitaire. Depuis 1980, le nombre annuel de diplômés du baccalauréat a presque triplé et la proportion de bacheliers dans une génération a gagné plus de 50 points. Cette forte progression résulte surtout de la croissance du nombre de bacheliers généraux entre 1988 et 1995, mais aussi de l'important essor du baccalauréat professionnel, mis en place à partir de 1987.

En 10 ans, le nombre de bacheliers a augmenté de 9 % sous l’effet d’une croissance démographique soutenue, amenant à un nombre plus important de candidats à l’examen (hausse de 6 % du nombre de jeunes de 15 à 19 ans), et de la hausse continue du taux de réussite au baccalauréat. Cela a entrainé une hausse forte du nombre de néo-bacheliers s’inscrivant dans l’enseignement supérieur, avec 80 200 étudiants de plus entre 2012 et 2022 (+ 18 %, graphique 08.02). Ces évolutions sont toutefois différentes selon la série du baccalauréat. Pour les bacheliers généraux, la hausse du nombre de poursuivants (+ 23 % sur cette période) est élevée et presque identique à celle de leur nombre de bacheliers. Pour les bacheliers technologiques, les hausses sont plus faibles mais restent également du même ordre de grandeur pour les bacheliers (+ 5 %) et les poursuivants (+ 6 %). Les bacheliers professionnels en revanche, après un pic en 2012, connaissent une forte diminution de leur effectif (- 10 %) accompagnée d’une augmentation de 17 % du nombre de poursuivants entre 2012 et 2022. En 2022, les taux de poursuite des néo-bacheliers dans l’enseignement supérieur s’établissent à 92,6 % pour les bacheliers généraux (- 1,3 point par rapport à 2019), 80,7 % pour les bacheliers technologiques (+ 0,3 point) et 45,9 % pour les bacheliers professionnels (+ 4,1 points).

Conséquence des disparités de poursuite d’étude selon la série du baccalauréat, les bacheliers généraux représentent plus de la moitié des bacheliers en 2022 (55 %) et presque deux tiers (65 %) des nouveaux bacheliers entrant dans l'enseignement supérieur (tableau 08.03). Inversement, les bacheliers professionnels sont relativement moins nombreux dans le supérieur : ils représentent 26 % des bacheliers 2022 et 15 % des néo-bacheliers inscrits dans le supérieur à la rentrée suivante.

Un bachelier sur quatre est issu d'un milieu de cadres et professions intellectuelles supérieures en 2022 (25 %). Cette part est plus haute encore pour les bacheliers généraux (35 %) qui poursuivent le plus dans le supérieur. En conséquence, la proportion d’enfants de cadres et professions intellectuelles supérieures est la plus élevée parmi les néo-bacheliers inscrits dans l’enseignement supérieur : 29 % en 2022 (tableau 08.04). La part des enfants d’ouvriers, pourtant surreprésentés parmi les bacheliers professionnels (22 %), est sensiblement la même parmi les bacheliers que parmi les néo-bacheliers poursuivant des études supérieures (15 %). Les enfants d’employés poursuivent moins souvent leurs études dans le supérieur : ils représentent 23 % des bacheliers mais seulement 19 % des nouveaux bacheliers inscrits en études supérieures.