En 62 ans, le nombre d’inscriptions dans l'enseignement supérieur a été multiplié par plus de 9 (
tableau 10.01). On dénombrait 310 000 étudiants inscrits en 1960 et 2 935 000 à la rentrée 2022 (y compris les étudiants en apprentissage dans les sections de technicien supérieur). Les évolutions démographiques et de scolarisation devraient se traduire par une légère baisse dans les dix années à venir, avec des effectifs qui s’équilibrent autour des 2 900 000 en 2031. Des évolutions dans la proportion de bacheliers dans une génération ou dans les taux de poursuite dans l’enseignement supérieur pourraient modifier cette progression.
La hausse du nombre d’étudiants inscrits a été dans un premier temps portée principalement par le dynamisme démographique des années 1950 et 1960. L'accès élargi au baccalauréat a été un moteur déterminant, particulièrement entre 1987 et 1995, période durant laquelle la proportion de bacheliers dans une génération est passée de 33 % à 63 %. Après une période de stabilité, cette proportion a augmenté fortement récemment, passant de 65 % en 2010 à 80 % en 2022 (
fiche 08). Ce développement de l’accès au baccalauréat est dû notamment à une diversification de l’offre, avec dans un premier temps la création du baccalauréat technologique (1968), suivie de celle du baccalauréat professionnel (1985). Ce dernier a contribué à l’essentiel de l’augmentation récente de la proportion de bacheliers au sein d’une génération après l’important essor du nombre de bacheliers généraux entre 1988 et 1995. De plus, l’aspiration des jeunes et de leurs familles à un diplôme de l’enseignement supérieur a également contribué à la forte progression du nombre d’étudiants (
fiche 23). En 2022, 46 % des 25‑49 ans étaient diplômés de l’enseignement supérieur contre 27 % en 2003 (
graphique 10.02).
Au cours des années 1960, ce sont les filières longues de l'université qui ont porté le développement de l'enseignement supérieur (tableau 10.01) : leur part est passée de 69 % en 1960 à 75 % en 1970 (hors préparations au DUT). Puis elle a décru continûment pendant une quarantaine d’années, jusqu’à atteindre 56 % en 2010, et 51 % en 2022. Durant les années 1970 et 1980, les préparations au DUT et surtout les
STS scolaires ont porté l’essentiel de la croissance de l’enseignement supérieur, en lien avec la forte progression du nombre de bacheliers technologiques puis professionnels. Entre 1970 et 2022, la part des étudiants des « autres établissements et formations » (voir définition) est passée de 15 % à 29 %, traduisant une diversification des filières d’accès à l’enseignement supérieur.
Depuis 2017, les inscriptions dans les établissements privés ont crû de 36 %, alors que les inscriptions dans le secteur public ont progressé de 2 % sur la même période. Le secteur privé compte 766 900 étudiants inscrits en 2022, ce qui représente plus d’une inscription sur quatre (
graphique 10.03). La quasi-totalité des écoles de commerce, de gestion ou de comptabilité relève du secteur privé. Il accueille près de huit étudiants sur dix dans les
STS en apprentissage, quatre étudiants sur dix dans les écoles d’ingénieurs hors université et près de trois étudiants sur dix en
STS en parcours scolaires.
La croissance des inscriptions de l'enseignement supérieur français durant les cinq dernières années s'explique aussi en partie par l'accroissement du nombre d’étudiants étrangers en mobilité internationale (
graphique 10.04). Leur croissance annuelle a été plus élevée que celles des étudiants français entre les rentrées 2015 et 2019. Après un ralentissement en 2020‑21 du fait du contexte de crise sanitaire, puis une croissance importante en 2021‑22, le nombre d’étudiants étrangers en mobilité internationale augmente de 3 % à la rentrée 2022. Ils représentent 11,3 % des étudiants de l’enseignement supérieur.