Pendant leurs trois premières années de vie active, les jeunes ayant quitté l’enseignement supérieur en 2017 ont connu une succession de situations dont le recensement permet d’identifier mois par mois des trajectoires typiques en début de carrière (
graphique 25.01).
Les deux premières trajectoires correspondent à un accès durable (plus ou moins rapide) à l’emploi à durée indéterminée (
EDI). Les jeunes qui empruntent le plus souvent l’une de ces deux trajectoires les plus favorables sont diplômés d’une école d’ingénieur (80 %), d’une école de commerce (75 %), d’une licence professionnelle industrielle (74 %) ou d’un master économie-gestion-
AES (74 %). Ces diplômes apparaissent donc comme les plus favorables à l’insertion professionnelle.
Les diplômés de la santé et du social au niveau bac+2/3/4 sont parmi ceux qui suivent le plus souvent la troisième trajectoire, caractérisée par un enchaînement d’emplois à durée déterminée (
EDD). Dans cette trajectoire on retrouve également 30% des docteurs, quelle que soit leur spécialité, mais aussi un peu moins d’un quart des diplômés des spécialités littéraires de l’université. Dans l’ensemble, les diplômes universitaires de l’enseignement supérieur et notamment en Lettres, langues et sciences humaines (LLSH) de l’enseignement supérieur long, connaissent des débuts de carrière certes dominés par l’emploi, mais plus souvent instables.
Au total, 73 % des jeunes sortis de l’enseignement supérieur en 2017 ont emprunté un de ces trois parcours dominés par des situations d’emploi (
graphique 25.03).
Ce sont ensuite 21% d’entre eux qui se répartissent dans des parcours marqués par un accès tardif à l’emploi (trajectoire 4), une sortie de l’emploi vers le chômage ou l’inactivité (trajectoire 5), un maintien aux marges de l’emploi (trajectoire 6). Ces trois parcours concernent au premier chef les jeunes qui n’avaient pas obtenu de diplôme supérieur au baccalauréat (35 % d’entre eux) ou qui se sont présentés sur le marché du travail avec une licence en LLSH (28 %). Les titulaires d’un
BTS tertiaire sont également concernés par ces parcours difficiles (24 %).
Enfin, 5 % des jeunes ont suivi un parcours marqué majoritairement par un retour en études ou en formation, au premier rang desquels les sortants sans diplôme d’une licence universitaire (15% d’entre eux.
Ces différents résultats traduisent aussi bien l’effet de la hiérarchie des diplômes sur le début de carrière – globalement, plus le niveau de diplôme s’élève et plus l’insertion professionnelle est rapide et de qualité – que certaines différenciations à niveau donné. La plus criante s’observe au niveau licence : si les trajectoires des diplômés de licence professionnelle sont particulièrement favorables, celles des sortants de licence générale (qui ne représentent que 20% des détenteurs de ce diplôme dont la plupart a poursuivi des études), en particulier à l’issue des filières LLSH, se caractérisent par leurs difficultés sur le marché du travail, au point d’être parfois comparables aux parcours des non-diplômés de l’enseignement supérieur. Quel que soit le niveau de sortie, la différenciation s’opère également à travers la spécialité de formation : l’avantage à l’insertion des formations scientifiques ou techniques est systématique en comparaison de celles littéraires ou tertiaires.
Pour les femmes, l’inégalité d’insertion s’observe à presque tous les niveaux de sortie (
graphique 25.04) elles empruntent moins souvent la trajectoire d’accès rapide et durable à l’
EDI que les hommes. Par exemple, à l’issue d’une école d’ingénieurs, 70 % des hommes accèdent immédiatement à l’emploi stable quand c’est le cas de seulement 54 % de leurs consœurs. Après un master, l’écart est également conséquent (respectivement 50 % et 40 %).