Qu’ils aient été formés par alternance ou par la voie scolaire, les jeunes ayant quitté l’enseignement supérieur en 2017 ont connu une succession de situations au cours de leurs trois premières années de vie active. Sept trajectoires typiques peuvent être identifiées, des plus favorables - dominées par l’emploi à durée indéterminée - au plus éloignées du marché du travail (
graphique 26.01).
Les deux premières trajectoires correspondent à un accès plus ou moins rapide mais durable à l’emploi à durée indéterminée (
EDI). Les alternants se singularisent en accédant plus souvent de façon rapide et durable à l’
EDI (1ère trajectoire) que leurs homologues formés par la voie scolaire (54 % contre 34 %). L’avantage est particulièrement net parmi les alternants diplômés du supérieur court, comme parmi les titulaires d’un Master scientifique. Il s’amenuise fortement pour les sortants de Grandes écoles, s’effaçant même pour les diplômés d’école de commerce.
A contrario, les sortants formés par la voie scolaire suivent plus souvent la trajectoire caractérisée par un enchaînement d’emplois à durée déterminée (
EDD) (19 % contre 11 %). Dans l’ensemble, les jeunes alternants sont rarement maintenus aux marges de l’emploi (5 % contre 10 % par la voie scolaire). Ils sont également moins enclins à reprendre des études.
L’alternance facilite l’accès rapide et durable des femmes comme des hommes à l’
EDI, mais dans une proportion plus réduite pour les premières (+ 19 points pour les femmes contre + 23 points pour les hommes, par rapport respectivement à celles et ceux sortant de la voie scolaire) (
graphique 26.02) . Ce résultat s’observe à tous les niveaux de diplôme, à l’exception notable des diplômés de grandes écoles pour lesquels l’alternance permet un rapprochement conséquent entre hommes et femmes. Cependant, ce constat est davantage lié à la faiblesse du bénéfice que procure l’alternance en matière d’accès rapide et durable à l’
EDI parmi les hommes (+ 1 point) qu’à un effet de stimulation du parcours des femmes (+ 5 points).
Un facteur expliquant l’insertion accélérée des alternants concerne leur acculturation au marché du travail permise par leur alternance. Cette acculturation au marché du travail existe aussi pour les scolaires. L’importance du travail en cours d’études comme facteur facilitant l’insertion peut être mise en évidence du côté des jeunes formés par la voie scolaire, en distinguant celles et ceux déclarant avoir déjà travaillé pendant leurs études (emploi alimentaire en parallèle ou alternance antérieure au dernier cursus) des autres (
graphique 26.03). Les premiers accèdent de façon rapide et durable à un
EDI dans 40 % des cas, contre 30 % pour ceux n’ayant jamais travaillé au cours de leurs études. Ils sont également moins exposés aux trajectoires d’exclusion de l’emploi (6 % contre 12 %).
Le bénéfice de l’acculturation au marché du travail passe notamment, de façon concrète, par la proximité qui s’est créée
de facto entre les jeunes en études et les entreprises (via un stage, une alternance ou un emploi rémunéré). À l’issue de la formation, certaines entreprises recruteront ou prolongeront une partie de ces jeunes qu’elles auront pu observer et évaluer en amont. Le
graphique 26.04 met en évidence une corrélation positive entre proportion des premiers emplois obtenus dans une entreprise connue pendant le temps de la formation et part des trajectoires d’accès rapide et durable à l’
EDI.