En 2015, environ 600 000 personnes (en personnes physiques) ont participé en France aux activités de
R&D. Parmi ces personnels de recherche, 32 % sont des femmes (
tableau 38.01). Leur proportion est plus importante dans les administrations (46 %) (organismes publics, établissements d’enseignement supérieur et de recherche et institutions sans but lucratif) que dans les entreprises (23 %).
Les femmes sont proportionnellement moins nombreuses dans la fonction de chercheures (27 % sont des femmes) que dans les professions de soutien à la recherche (42 %). Ce contraste dans la présence féminine au regard des qualifications des personnels de
R&D, est plus important en administration qu’en entreprise. Ainsi, dans les administrations, parmi les personnels de soutien, la part des femmes est de 61 % contre 37 % pour les chercheurs, tandis que ces proportions sont respectivement de 27 % et 20 % en entreprise.
Indépendamment de leur secteur d’emploi, public ou privé, le rapport femmes-hommes diffère principalement par le domaine de recherche. Les femmes constituent une proportion plus importante dans les domaines de la médecine, la chimie et l’agronomie, débouchés naturels de leurs disciplines de formation, que dans l’aérospatial, l’automobile et les technologies du numérique.
Ainsi, en 2015, hommes et femmes sont à parité parmi les chercheurs des centres hospitaliers (
CHU - voir note méthodologique) et centres de lutte contre le cancer (
CLCC), de l’
Inserm, de l’Institut Pasteur et de l’
Inra (
graphique 38.02). Au contraire, elles représentent au plus 20 % des chercheurs de l’Onera et de l’
Inria. Dans les entreprises (
graphique 38.03), les chercheures sont plus nombreuses que leurs collègues masculins dans la branche « Industrie pharmaceutique » (59 %). L’équilibre est proche en « Industrie chimique » (49 %). À l’opposé, les femmes sont peu présentes en « Construction aéronautique et spatiale » (17 %), « Fabrication d'équipements de communication » et « Industrie automobile » (13 %), ainsi qu’en « Fabrication de machines » (9 %).
Au cours de la décennie 2005‑2015, la place des femmes parmi les chercheurs diminue d’environ 1,5 point de pourcentage (à champ constant). Il faut néanmoins être prudent quant à l’interprétation. En effet, la part des femmes s’accroît sur cette période dans les administrations (+ 1,4 %) et se maintient à un même niveau dans les entreprises. Le phénomène observé résulte d’un effet de structure : le poids grandissant des chercheurs en entreprise par rapport à celui des administrations, conjugué à une moindre proportion de femmes en entreprise par rapport aux administrations.
Les tendances observées sur le territoire français sont semblables à celles des autres pays de l’
OCDE. On constate une sous-représentation féminine parmi les chercheurs, particulièrement dans les entreprises (
graphique 38.04). Portugal, Estonie et Slovaquie s’approchent néanmoins de la parité hommes-femmes, les femmes y représentant plus de 40 % des effectifs nationaux de chercheurs. Dans ces trois pays, au moins 70 % des chercheurs travaillent dans les secteurs de l’État ou de l’enseignement supérieur.
A contrario, au Japon, Corée du Sud, Pays-Bas et France, les femmes représentent respectivement 15 %, 19 %, 23 % et 27 % des chercheurs. Dans chacun de ces pays, 60 % des chercheurs, ou plus, travaillent en entreprise.