En 2016, 600 000 personnes (en personnes physiques) ont participé en France aux activités de
R&D. Parmi ces personnels de recherche, 193 000 sont des femmes, soit un taux de féminité de 32,3 % (
tableau 35.01). Leur représentation est meilleure dans les administrations (46,9 %) (organismes publics, établissements d’enseignement supérieur et de recherche et institutions sans but lucratif) que dans les entreprises (22,8 %).
Les femmes sont proportionnellement moins nombreuses dans la fonction de chercheuses (28,0 %) que dans les professions de soutien à la recherche (40,8 %). Ce contraste dans la présence féminine au regard des qualifications des personnels de
R&D, est plus important en administration qu’en entreprise. Ainsi, en administration, parmi les personnels de soutien, la part des femmes est de 62,7 % contre 39,2 % pour les chercheurs, tandis que ces proportions sont respectivement de 27,3 % et 20,5 % en entreprise.
Indépendamment de leur secteur d’emploi, public ou privé, le rapport femmes-hommes diffère principalement par le domaine de recherche. La représentation féminine est meilleure dans les domaines de la médecine, de la chimie et de l’agronomie, débouchés naturels de leurs disciplines de formation, qu’elle ne l’est dans l’aérospatial, l’automobile et les technologies du numérique.
En 2016, hommes et femmes sont à parité parmi les chercheurs des centres hospitaliers (
CHU) et centres de lutte contre le cancer (
CLCC), de l’
Inserm, de l’Institut Pasteur et de l’
Inra (
graphique 35.02). En revanche, elles représentent au plus 20 % des chercheurs de l’Onera et de l’
Inria. Dans les entreprises (
graphique 35.03), les chercheuses sont plus nombreuses que leurs collègues masculins dans la branche « Industrie pharmaceutique » (60,3 %) et l’équilibre est proche en « Industrie chimique » (48,4 %). À l’opposé, les femmes sont peu présentes en « Construction aéronautique et spatiale » (17,3 %), « Fabrication d'équipements de communication » et « Industrie automobile » (13,3 %), ainsi qu’en « Fabrication de machines » (8,2 %).
Entre 2015 et 2016 (à champ constant), la place des femmes parmi les effectifs de recherche est stable. Pour autant, elle augmente en entreprise (+ 0,3 point) et dans les administrations (+ 0,2 point). Ce phénomène résulte d’un double effet de structure : le poids grandissant de la
R&D dans les entreprises par rapport aux administrations et de celui des chercheurs par rapport aux personnels de soutien. Or on observe une moindre proportion de femmes en entreprise par rapport aux administrations et une moindre proportion de femmes parmi les chercheurs par rapport aux personnels de soutien.
En matière de parité, la France ne se distingue pas des autres pays de l’
OCDE : les femmes y sont sous-représentées parmi les chercheurs, particulièrement dans les entreprises (
graphique 35.04). Portugal et Espagne s’approchent néanmoins de la parité hommes-femmes, les femmes y représentant au moins 40 % des effectifs nationaux de chercheurs. Dans ces deux pays, au moins 70 % des chercheurs travaillent en administration. A contrario, au Japon, en Corée du Sud, aux Pays-Bas et en France, les femmes représentent respectivement 16 %, 20 %, 25 % et 28 % des chercheurs. Dans chacun de ces pays, 60 % des chercheurs, ou plus, travaillent en entreprise.