En 2015, le nombre de demandes de brevets à l’
OEB dépasse 140 000, contre 118 000 en 2005, soit un taux de croissance annuel moyen de 2 % (
graphique 51.01). Les demandes ont augmenté à un rythme soutenu jusqu’en 2008 (+ 5% par an), se sont tassées de 2008 à 2011 du fait de la crise économique, pour repartir à la hausse depuis (+ 2 % par an).
Entre 2005 et 2015, la part des pays de l’Union européenne (
UE), du Japon et des États-Unis, diminue. La part de l’
UE est passée de 44 % en 2005 à 41 % en 2015. Cette diminution est liée au dynamisme de nouveaux entrants, la Corée du Sud dans un premier temps (+ 7 % par an), puis la Chine (dont la part passe de 0,5 à 4,5 %), l'Inde et Taiwan.
La part cumulée de l’Allemagne, de la France, du Royaume-Uni et de l’Italie baisse depuis 2005, passant de 34 % à 29 % (
graphique 51.02). Celle des autres pays de l’
UE augmente de 10 % à 12 %. En 2015, l'Allemagne totalise 15,8 % des demandes, suivie par la France (6,5 %), le Royaume-Uni (4,1 %) et l'Italie (3,1 %). La France est le seul de ces pays à avoir maintenu sa part depuis 2005.
En 2015, la part moyenne de co-inventions internationales à l’
OEB est de 8 %. La Suisse est le pays dont la part de co-inventions est la plus forte parmi les premiers déposants (38 %), devant le Royaume-Uni (25 %), les Pays-Bas et la France (18 %) (
graphique 51.03). L’Allemagne a une part un peu plus faible de 15 %. Hormis les pays asiatiques et les Pays-Bas, tous les pays voient leur taux de co-inventions augmenter depuis 2005. La baisse de la part des co-inventions de la Chine, de 28 à 16 %, pourrait s’expliquer par la dynamique de ses investissements en
R&D qui génère une forte croissance des publications et des brevets du pays, réduisant la part des collaborations internationales dans le total. La part élevée de la Suisse, du Royaume-Uni et des Pays-Bas peut être mise en relation avec la présence de nombreuses multinationales.
Dans les trois principaux pays européens, le taux de co-inventions internationales varie selon les domaines. Il est le plus élevé dans les technologies de la Chimie et des Matériaux, alors qu’il est le plus faible en Machines-mécanique-transports (
graphique 51.04).
La Communication numérique est devenue en dix ans, avec une croissance de 7 % par an, le premier sous-domaine technologique pour le nombre de demandes de brevets à l’
OEB, représentant près de 8 % des demandes en 2015 (
graphique 51.05). Cette croissance est fortement tirée par la Chine qui représente 41 % de cette augmentation dans un contexte de rattrapage technologique, notamment dans le secteur des smartphones. L’amélioration des produits chinois a permis une meilleure adéquation de la production locale à la demande interne, plus sensible au prix que celle des pays à hauts revenus. En nombre de demandes, la Chine reste cependant derrière l’
UE et les États-Unis en 2015.
Le sous-domaine Machines et appareils électriques, énergie électrique a également été dynamique (+ 5 % par an) et représente 7,2 % des demandes en 2015. L’
UE a contribué à 39% de la croissance. L’
UE a également très fortement contribué à la croissance des technologies médicales dans les demandes à l’
OEB. A l’inverse, les produits pharmaceutiques ont connu une baisse de leurs demandes (- 2 %), baisse observée dans les pays et régions à hauts revenus (États-Unis,
UE, Japon).
Au sein de l’
UE, la croissance des Machines et appareils électriques, a été tirée par l’Allemagne (34 %) et la France (16 %) (
graphique 51.06). La France a également significativement contribué à la croissance des techniques de mesure (33 %). Enfin, la hausse de la Communication numérique s’explique en grande partie par le dynamisme de la Suède (à 57 %), ce qui place le pays en première position des demandes de l’
UE dans ce domaine en 2015.