Depuis la réforme Seguin de 1987 et plus particulièrement depuis 1995, l’apprentissage dans l’enseignement supérieur se développe à un rythme soutenu.
Entre les rentrées 1995 et 2000, le nombre d’apprentis de niveaux III (préparation d’un diplôme bac + 2), II et I (préparation d’un diplôme de 2e, 3e cycle ou grande école) passe de 20 050 à 51 200 (
tableau 18.01). A partir de 2005, la croissance s’accélère avec l’apparition de la Licence professionnelle et du Master. Entre 2005 et 2017, le nombre d’apprentis dans le supérieur a plus que doublé (+ 135 %) pour atteindre 166 300 à la rentrée 2017. Ce sont 2,6 % des jeunes âgés de 18 à 25 ans qui sont en apprentissage dans l’enseignement supérieur. En 2017‑18, près de 40 % des apprentis suivent une formation dans le supérieur et l’apprentissage concerne 5,8 % des étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur français. Le niveau III représente 49 % des apprentis du supérieur, le niveau II, 18 %, et le niveau I, 33 % (
graphique 18.02). 41 % des apprentis de l’enseignement supérieur préparent un
BTS, 11 % un Master, 14 % un diplôme d’ingénieur et 12 % une Licence. Les autres se répartissent entre le
DUT et les diplômes des écoles de commerce.
L’effectif d’apprentis dans l’enseignement supérieur continue de progresser cette année (+ 9,1 %) à un niveau plus soutenu que l’année dernière (+ 5,9 %). Tous les niveaux de formation enregistrent une hausse. Le nombre d’apprentis augmente de 10,2 % pour les Master, 10,4 % pour les Licences, 7,9 % pour les diplômes d’ingénieur et 7,3 % pour les
BTS.
L’apprentissage dans l’enseignement supérieur, comme l’apprentissage en général, concerne essentiellement les garçons mais la part des filles y est plus importante que pour l’ensemble de l’apprentissage : 39 % contre 33 %. Celle-ci est particulièrement élevée pour les Masters (55 %) et Licences (46 %), diplômes davantage tournés vers le domaine des services (respectivement 72 % et 61 %) et plus faible pour le diplôme d’ingénieur plus orienté vers le domaine de la production (14 %) (
graphique 18.03). L’âge moyen des apprentis de l’enseignement supérieur est de 21,4 ans.
En 2017‑18, plus de la moitié des apprentis de 1ère année de formation dans l’enseignement supérieur vient d’une formation sous statut scolaire (64 %). 20 % était déjà apprenti l’année précédente et 16 % avait une autre situation (contrat de professionnalisation, emploi, chômage …). En 1ère année de
BTS, 53 % des apprentis étaient en terminale générale, technologique ou professionnelle sous statut scolaire l’année précédente et 17 % suivaient déjà une formation en apprentissage (
graphique 18.04a). Les apprentis préparant une Licence viennent majoritairement d’une formation sous statut scolaire (61 %), principalement d’un
BTS ou d’un
DUT (respectivement 33 % et 19 %) tandis qu’un peu plus d’un jeune sur cinq était déjà apprenti (
graphique 18.04b). Les diplômes d’ingénieur recrutent également majoritairement des jeunes venant de la voie scolaire (66 %), essentiellement des
DUT (30 %) ; près d’un cinquième des jeunes était déjà apprentis l’année précédente (19 %) (
graphique 18.04c).
La part de l’enseignement supérieur dans l’apprentissage varie fortement selon les régions-académiques. En Ile-de-France, 62 % des apprentis suivent une formation dans l’enseignement supérieur, 30 à 47 % dans les régions académiques de Guyane, Martinique, Hauts-de-France, Grand-Est, Centre-Val de Loire, Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes, Guadeloupe, Corse et Nouvelle-Aquitaine. La part du supérieur est comprise entre 27 et 30 % dans les autres régions-académiques.