À partir de 1987, l’apprentissage dans l’enseignement supérieur devient possible. Jusqu’alors cantonné aux seuls
CAP, la réforme Seguin de 1987 l’ouvre à tous les niveaux de formation. Mais ce n’est qu’à partir de 1995 qu’il se développe vraiment.
Entre les rentrées 1995 et 2000, le nombre d’apprentis de niveaux 5 (préparation d’un diplôme Bac + 2), 6, 7 et 8 (préparation d’un diplôme de 2e, 3e cycle ou grande école) passe de 20 050 à 51 200 (
tableau 19.01). A partir de 2005, la croissance s’accélère avec l’apparition de la Licence et du Master professionnels. Entre 2005 et 2020, le nombre de ces apprentis a plus que quadruplé (+ 358 %), et en 2020‑21, la majorité des apprentis (51,4 %) suivent désormais une formation dans le supérieur. Les 323 300 apprentis de l’enseignement supérieur de l’année scolaire 2020‑21 correspondent à 4,8 % des jeunes âgés de 18 à 25 ans et à 11,6 % des étudiants de l’enseignement supérieur.
L’effectif d’apprentis dans l’enseignement supérieur continue de progresser fortement cette année (+ 58,6 %) à un niveau nettement plus soutenu que l’année dernière (+ 13,4 %). Tous les niveaux de formation enregistrent une hausse importante : le nombre d’apprentis augmente de 51,4 % pour les Licences, 38,2 % pour les
BTS, 31,3 % pour les Master, 15,3 % pour les
DUT et 6,2 % pour les diplômes d’ingénieur. Les autres types de diplômes, notamment les certifications professionnelles délivrées par des écoles privées de l'enseignement supérieur, ont également connu une forte croissance, avec près de 70 000 apprentis supplémentaires en 2020‑21 par rapport à l’année précédente.
Un tiers (34 %) des apprentis du supérieur préparent un diplôme de niveaux 7 et 8, 24 % un diplôme de niveau 6, et 42 % un diplôme de niveau 5 (
graphique 19.02). Dans le détail, 34 % des apprentis de l’enseignement supérieur préparent un
BTS, 11 % une Licence, 9 % un Master et 8 % un diplôme d’ingénieur. Les autres se répartissent entre le
DUT et les diplômes des écoles de commerce.
L’apprentissage dans l’enseignement supérieur, comme l’apprentissage en général, concerne essentiellement les garçons mais la part des filles y est plus importante que pour l’ensemble de l’apprentissage : 44 % contre 37 %. Celle-ci est particulièrement élevée pour les Masters (55 %) et Licences (45 %), diplômes davantage tournés vers le domaine des services (respectivement à 69 % et à 57 %) et plus faible pour le diplôme d’ingénieur plus orienté vers le domaine de la production (à 38% contre 14 % pour les services) (
graphique 19.03). L’âge moyen des apprentis de l’enseignement supérieur est de 21,6 ans.
En 2020‑21, plus de la moitié des apprentis de 1ère année de formation dans l’enseignement supérieur vient d’une formation sous statut scolaire (57 %). 20 % étaient déjà apprenti l’année précédente et 24 % avaient une autre situation (contrat de professionnalisation, emploi, chômage…). En 1ère année de
BTS, 54 % des apprentis étaient en terminale générale, technologique ou professionnelle sous statut scolaire l’année précédente et 14 % suivaient déjà une formation en apprentissage (
graphique 19.04a,
graphique 19.04b,
graphique 19.04c). Les apprentis préparant une Licence viennent majoritairement d’une formation sous statut scolaire (59 %), principalement d’un
BTS ou d’un
DUT (respectivement 30 % et 18 %) tandis qu’un jeune sur quatre était déjà apprenti. Les diplômes d’ingénieur recrutent également majoritairement en apprentissage des jeunes venant de la voie scolaire (60 %), essentiellement des
DUT (29 %) ; près d’un quart des jeunes était déjà apprentis l’année précédente (23 %).
La part de l’enseignement supérieur dans l’apprentissage varie fortement selon les régions-académiques. En Ile-de-France, 72 % des apprentis suivent une formation dans l’enseignement supérieur, cette part varie de 35 à 57 % dans les toutes les autres régions, sauf à Mayotte qui accueille pour la deuxième année des apprentis dans l’enseignement supérieur (16 %).