À partir de 1987, l’apprentissage dans l’enseignement supérieur devient possible. Alors qu’il était jusqu’alors cantonné aux seuls
CAP, la réforme Seguin l’ouvre à tous les niveaux de formation. Mais ce n’est qu’à partir de 1995 qu’il se développe vraiment.
Entre les rentrées 1995 et 2000, le nombre d’apprentis de niveaux III (préparation d’un diplôme Bac + 2), II et I (préparation d’un diplôme de 2e, 3e cycle ou grande école) passe de 20 050 à 51 200 (
tableau 19.01). A partir de 2005, la croissance s’accélère avec l’apparition de la Licence professionnelle et du Master. Entre 2005 et 2016, le nombre de ces apprentis a plus que doublé (+ 116 %). En 2016‑17, plus d’un apprenti sur trois (37,0 %) suit une formation dans le supérieur. Le nombre d’apprentis dans le supérieur atteint 152 500 apprentis à la rentrée 2016 : cela correspond à 2,4 % des jeunes âgés de 18 à 25 ans. Le poids de l’apprentissage dans l’enseignement supérieur est de 5,8 %.
L’effectif d’apprentis dans l’enseignement supérieur continue de progresser cette année (+ 5,9 %) à un niveau plus soutenu que l’année dernière (+ 3,8 %). Tous les niveaux de formation enregistrent une hausse. Le nombre d’apprentis augmente de 8,4 % pour les Master, 9,1 % pour les Licences, 6,5 % pour les diplômes d’ingénieur et 4,6 % pour les
BTS,
Le niveau III représente 50 % des apprentis du supérieur, le niveau II, 17 %, et le niveau I, 33 % (
graphique 19.02). 41 % des apprentis de l’enseignement supérieur préparent un
BTS, un apprenti sur dix un Master, 14 % un diplôme d’ingénieur et 12 % une Licence. Les autres se répartissent entre le
DUT et les diplômes des écoles de commerce.
L’apprentissage dans l’enseignement supérieur, comme l’apprentissage en général, concerne essentiellement les hommes mais la part des femmes y est plus importante que pour l’ensemble de l’apprentissage : 39 % contre 33 %. Celle-ci est particulièrement élevée pour les Masters (55 %) et Licences (46 %), diplômes davantage tournés vers le domaine des services (respectivement 73 % et 62 %) et plus faible pour le diplôme d’ingénieur plus orienté vers le domaine de la production (15 %) (
graphique 19.03). L’âge moyen des apprentis de l’enseignement supérieur est de 21,3 ans.
En 2016‑17, plus de la moitié des apprentis de 1ère année de formation dans l’enseignement supérieur vient d’une formation sous statut scolaire (63 %). 22 % était déjà apprenti l’année précédente et 15 % avait une autre situation (contrat de professionnalisation, emploi, chômage, …). En 1ère année de
BTS, 49 % des apprentis étaient en terminale générale, technologique ou professionnelle sous statut scolaire l’année précédente et 19 % suivaient déjà une formation en apprentissage (
graphique 19.04a). Les apprentis préparant une Licence viennent majoritairement d’une formation sous statut scolaire (62 %), principalement d’un
BTS ou d’un
DUT (respectivement 31 % et 21 %) tandis que près d’un jeune sur quatre était déjà apprenti (
graphique 19.04b). Les diplômes d’ingénieur recrutent également majoritairement des jeunes venant de la voie scolaire (62 %), essentiellement des
DUT (29 %) ; près d’un quart des jeunes était déjà apprentis l’année précédente (24 %) (
graphique 19.04c).
La part de l’enseignement supérieur dans l’apprentissage varie fortement selon les régions-académiques. En Ile-de-France, 61 % des apprentis suivent une formation dans l’enseignement supérieur, 30 à 40 % dans les régions académiques de Guyane, Martinique, Hauts-de-France, Grand-Est, Centre-Val de Loire, Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes et Guadeloupe. La part du supérieur est comprise entre 26 et 30 % dans les autres régions-académiques sauf à Mayotte où il n’y a pas d’enseignement supérieur.