A partir de 1987, l’apprentissage dans l’enseignement supérieur devient possible. Alors qu’il était jusqu’alors cantonné aux seuls
CAP, la réforme Seguin l’ouvre à tous les niveaux de formation. Mais ce n’est qu’à partir de 1995 qu’il se développe vraiment.
Entre les rentrées 1995 et 2000, le nombre d’apprentis de niveaux III (préparation d’un diplôme Bac + 2), II et I (préparation d’un diplôme de 2e, 3e cycle ou grande école) passe de 20 050 à 51 200 (
tableau 20.01). A partir de 2005, la croissance s’accélère avec l’apparition de la Licence et du Master professionnels. Entre 2005 et 2019, le nombre de ces apprentis a plus que doublé (+ 189 %), et en 2019‑20, 42,3 % des apprentis suivent désormais une formation dans le supérieur. 203 800 jeunes sont apprentis dans une formation du supérieur pour l’année scolaire 2019‑20, ce qui correspond à 3,1 % des jeunes âgés de 18 à 25 ans et à 7,5 % des élèves de l’enseignement supérieur.
L’effectif d’apprentis dans l’enseignement supérieur continue de progresser fortement cette année (+ 13,4 %) à un niveau plus soutenu que l’année dernière (+ 8,1 %). Tous les niveaux de formation enregistrent une hausse : le nombre d’apprentis augmente de 10,7 % pour les Master, 9,3 % pour les Licences, 9,1 % pour les
BTS, 6,2 % pour les
DUT et 4,9 % pour les diplômes d’ingénieur. Les autres types de diplômes, notamment les Titres homologués délivrés par des écoles privées de l'enseignement supérieur, ont également connu une forte croissance, avec plus de 10 000 apprentis supplémentaires en 2019‑20 par rapport à l’année précédente.
Près de la moitié (47 %) des apprentis du supérieur préparent un diplôme de niveau III, 19 % un diplôme de niveau II, et 34 % un diplôme de niveau I (
graphique 20.02). Dans le détail, 39 % des apprentis de l’enseignement supérieur préparent un
BTS, 11 % un Master, 11 % une Licence et 13 % un diplôme d’ingénieur. Les autres se répartissent entre le
DUT et les diplômes des écoles de commerce.
L’apprentissage dans l’enseignement supérieur, comme l’apprentissage en général, concerne essentiellement les garçons mais la part des filles y est plus importante que pour l’ensemble de l’apprentissage : 40 % contre 33 %. Celle-ci est particulièrement élevée pour les Masters (54 %) et Licences (44 %), diplômes davantage tournés vers le domaine des services (respectivement 69 % et 60 %) et plus faible pour le diplôme d’ingénieur plus orienté vers le domaine de la production (13 %) (
graphique 20.03). L’âge moyen des apprentis de l’enseignement supérieur est de 21,4 ans.
En 2019‑20, plus de la moitié des apprentis de 1ère année de formation dans l’enseignement supérieur vient d’une formation sous statut scolaire (63 %). 22 % étaient déjà apprenti l’année précédente et 15 % avaient une autre situation (contrat de professionnalisation, emploi, chômage…). En 1ère année de
BTS, 52 % des apprentis étaient en terminale générale, technologique ou professionnelle sous statut scolaire l’année précédente et 17 % suivaient déjà une formation en apprentissage (
graphique 20.04a,
graphique 20.04b,
graphique 20.04c). Les apprentis préparant une Licence viennent majoritairement d’une formation sous statut scolaire (60 %), principalement d’un
BTS ou d’un
DUT (respectivement 31 % et 20 %) tandis que plus d’un jeune sur quatre était déjà apprenti. Les diplômes d’ingénieur recrutent également majoritairement des jeunes venant de la voie scolaire (67 %), essentiellement des
DUT (31 %) ; près d’un quart des jeunes était déjà apprentis l’année précédente (23 %).
La part de l’enseignement supérieur dans l’apprentissage varie fortement selon les régions-académiques. En Ile-de-France, 65 % des apprentis suivent une formation dans l’enseignement supérieur, cette part varie de 30 à 55 % dans les toutes les autres régions, sauf à Mayotte qui accueille pour la première année des apprentis dans l’enseignement supérieur (5 %).