Pour faire face à la pandémie de Covid-19 survenue au printemps 2020, une période de confinement a été décrétée de mars à mai 2020 qui s’est notamment traduite parque la fermeture des établissements d’enseignement supérieur.
Durant cette période, près de la moitié des étudiants (44 %) déclare avoir quitté le logement qu’ils occupaient habituellement durant une semaine de cours, principalement pour ne pas être seuls, se rapprocher de leur famille ou avoir un logement plus grand (
tableau 19.01). L’entourage familial a été le principal refuge puisque plus des trois quarts des étudiants ayant changé de logement ont été confinés avec au moins un de leurs parents.
Les difficultés ont aussi concerné la sphère de l’activité rémunérée. Durant le confinement, 58 % des étudiants qui exerçaient une activité ont ainsi arrêté, réduit ou changé leur activité rémunérée. Parmi ceux-ci, 36 % ont interrompu leur activité rémunérée (
tableau 19.02). Pour ces derniers, la perte de revenu est estimée en moyenne à 274 € par mois et 27 % ont bénéficié du dispositif de chômage partiel.
Un tiers des étudiants a déclaré avoir rencontré des difficultés financières pendant le confinement et parmi eux un étudiant sur deux (17 % de l'ensemble) les considère plus importantes qu’habituellement. Les étudiants étrangers, dont la situation se caractérise plus souvent par un éloignement de la famille, sont ceux qui ont été les plus durement affectés par la situation de confinement.
Les modalités d’enseignement traditionnelles ont été modifiées pour une grande majorité des étudiants. 8 étudiants sur 10 ont déclaré avoir reçu une information de leur école ou de leur université, 77 % ont eu des échanges avec leurs enseignants, 73 % ont reçu des documents ou des supports de cours et 69 % ont pu suivre des cours ou des réunions de travail en visioconférence (
tableau 19.03). Seulement 2 % des étudiants interrogés déclarent n’avoir bénéficié d’aucun aménagement (formel ou informel) de la part de leur établissement.
L’efficacité des dispositifs mis en place par les établissements dépend également de l’équipement dont disposaient les étudiants et des difficultés rencontrées. Ainsi, 92 % des étudiants ont disposé d’un ordinateur ou d’une tablette à usage personnel, 64 % d’une bonne connexion internet et 58 % d’un espace de travail isolé. Pour autant, 39 % des étudiants ont déclaré avoir rencontré des problèmes de connexion Internet durant le confinement, 20 % avoir eu des difficultés d’accès à la documentation et 17 % avoir eu des difficultés à utiliser les outils numériques mis à leur disposition.
Les conditions particulières de la période de confinement ont également eu des effets sur le ressenti et le bien-être des étudiants : près d’un étudiant sur trois (31 %) a présenté les signes d’une détresse psychologique pendant la période de confinement, notamment de la nervosité (34 % des étudiants se déclarent souvent ou en permanence très nerveux), de la tristesse et de l’abattement (28 % souvent ou en permanence) (
graphique 19.04). De même, la moitié des étudiants déclare avoir éprouvé un sentiment d’isolement ou de solitude pendant le confinement. Les étudiants ayant vécu seuls la période de confinement sont ceux qui ont le plus souffert d’isolement ou de solitude : 76 % d’entre eux contre 41 % de ceux qui ont passé la période de confinement avec leurs parents.