Durant l’année universitaire 2020‑21, les conditions de vie des étudiants ont évolué selon les modalités du stop and go sanitaire (rentrée en présentiel puis fermeture des établissements et généralisation de l’enseignement à distance jusqu’en février, suivi d’une réouverture partielle et conditionnée à partir de février 2021, avec des formes d’enseignement hybrides). Ces conditions évolutives ont profondément bouleversé les habitudes et conditions de vie de la population étudiante.
À la rentrée 2020, un peu plus de la moitié des étudiants (51 %) ont déclaré vivre en location, colocation ou sous-location pendant une semaine normale de cours, soit sensiblement le même taux qu’à la rentrée précédente. Par la suite, 29 % des étudiants ont déclaré avoir changé de logement dans le courant de l’année 2020‑21 en raison des périodes de confinement et de couvre-feu (
tableau 18.01). Les étudiants ayant quitté leur lieu habituel de résidence ont massivement traversé ces épisodes avec leurs parents (60 %).
Alors que le confinement du printemps 2020 avait entrainé une baisse importante de l’activité rémunérée chez les étudiants, la part d’étudiants exerçant un job ou un emploi s’élève à nouveau à la rentrée universitaire 2020‑21, mais demeure inférieure à son niveau d’avant crise puisque seulement 38 % (contre 46 % avant crise) exercent une activité rémunérée durant l’année universitaire 2020‑21 (
graphique 18.02). De fait, 30 % des étudiants ont encore dû arrêter ou réduire leur activité rémunérée durant l’année. La structure des activités exercées par les étudiants a également été transformée par la crise. Ainsi les « jobs étudiants » (activités à moins d’un mi-temps) ont particulièrement été affectés. Seuls 18 % des étudiants ont exercé ce type d’activité contre 31 % avant la crise sanitaire.
Un quart des étudiants déclare avoir rencontré des difficultés financières importantes ou très importantes durant l’année universitaire 2020‑21 (
graphique 18.03), soit 4 points de plus que l’année 2019‑20 (21 %) mais 8 points de moins que durant le premier confinement (33 %). L’autonomie vis-à-vis des parents apparait comme un des critères permettant d’expliquer ces difficultés : les étudiants étrangers et les étudiants les plus âgés apparaissent les plus touchés.
Les difficultés économiques durant l’année ont logiquement eu des répercussions sur les dépenses des étudiants : 37 % des étudiants ayant rencontrés des difficultés financières déclarent avoir dû se restreindre sur des dépenses de première nécessité et 38 % plus spécifiquement sur les dépenses alimentaires.
Les conditions particulières de cette année 2020‑21 ont eu des répercussions sur le bien-être des étudiants. Une importante partie des étudiants a rencontré des difficultés d’ordre psychologique. 43 % des étudiants présentant les signes d’une détresse psychologique dans les quatre semaines qui précèdent leur réponse à l’enquête. Dans le détail, les étudiants indiquent particulièrement avoir éprouvé de la nervosité, de la tristesse et de l’abattement ou du découragement (
graphique 18.04). Ces fragilités psychologiques se traduisent en partie par un recours à des structures dédiées (dans 14 % des cas) et/ou à des professionnels de santé (pour 24 % des étudiants).
Durant l’année universitaire 2020‑21, les modalités d’enseignement traditionnelles ont également été profondément modifiées puisque seulement 3 % des étudiants déclarent avoir eu uniquement des cours en présentiel. L’enseignement à distance s’est très largement diffusé : un tiers des étudiants (33 %) n’a eu que des cours en distanciel et 65 % ont connu une hybridation de cours en présentiel et de cours en distanciel selon différents agencements. Ces conditions particulières se retrouvent dans la manière dont les étudiants évaluent leur formation, marquée par une très nette dégradation de la satisfaction. De manière générale, seulement 31 % des étudiants se déclarent « satisfaits ou très satisfaits » de la formation qu’ils ont reçue cette année et 35 % se déclarent « pas ou peu satisfaits ».