Depuis le plan Renouveau des bibliothèques de 2010, les bibliothèques universitaires et autres bibliothèques de l’enseignement supérieur (
BU) se sont modernisées ; elles offrent de meilleures conditions d’accueil, renforcent les liens entre pédagogie et documentation, entre recherche et documentation. Les constructions immobilières (plan Campus,
CPER) permettent d’offrir près de 147 000 places de travail mieux adaptées aux nouveaux usages : salles de travail en groupe (11,5 % des places), lieux modulables, offre de formation diversifiée, services à la recherche, participation à la vie de campus.
Les bibliothèques de l’enseignement supérieur donnent accès à plus de 49 millions de documents imprimés, à des collections patrimoniales et à des millions de ressources électroniques sur place et à distance.
La documentation électronique représente une part croissante de l’offre de ressources proposée et celle-ci a fait l’objet d’une valorisation particulière lors des confinements. Il s’agit de ressources acquises (abonnements auprès des éditeurs) ou produites (collections numérisées, archives institutionnelles). L’usage de la documentation électronique augmente tendanciellement : de 88 millions en 2011, le nombre de ressources téléchargées dépasse 184 millions en 2020 (+ 108 %). Cette progression demeure beaucoup plus importante que celle du nombre d’usagers (+ 19,4 %). Ainsi, sur la même période, le nombre de téléchargements par usager est-il passé de 55,5 à 96,6 (
graphique 17.01).
La crise sanitaire de 2020 a très fortement affecté la fréquentation des
BU et l’activité des personnels. En 2020, le nombre d’entrées est inférieur à 30 millions contre plus de 70 millions en 2019 et le nombre de visites par étudiant a été divisé par près de 3 (
graphique 17.02).
Dès la mise en place d’un premier protocole et durant toute cette première année de crise sanitaire, les efforts d’ouverture ont essentiellement porté sur les bibliothèques les plus faciles d’accès et offrant les plus grandes capacités d’accueil (
graphique 17.03). La distanciation sociale a conduit à condamner une place sur deux et la plupart des places de groupe. Le nombre de places réellement disponibles a ainsi oscillé entre 35 000 et 70 000 entre la rentrée universitaire de septembre et les congés de fin d’année, au lieu des 145 417 places recensées au 31 décembre 2020 (
graphique 17.04). Plusieurs bibliothèques ont proposé des horaires étendus d’ouverture pour compenser la diminution du nombre des places mais ces efforts n’ont pu être poursuivis en 2021 suite aux mesures de couvre-feu, selon l’implantation géographique et la période.
La situation sanitaire a logiquement affecté l’activité des personnels. L’accueil du public mobilise ainsi 150
ETP de moins que l’année précédente. L’activité se reporte principalement vers les « Autres » activités, au profit des activités internes comme l’informatique documentaire, des chantiers difficiles à conduire en présence du public (conservation, dépoussiérage) ou encore liées à la conjoncture comme la prévention. Les précisions qualitatives renseignent sur la nature de ces autres activités. Une partie des ETPT des personnels ne pouvant exercer à distance, totalement ou partiellement, et placés en ASA, a été comptée dans la catégorie « autres » qui progresse ainsi rapidement. La part de la communication (4,7 %) et celle de la formation (3,6 % en 2020 contre 3,7 en 2019) restent stables, preuve de la capacité des bibliothèques à réorienter en mode hybride ou distant leur offre de services (
graphique 17.05).