état de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation en France n°16
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vie étudiante : Des étudiants psychologiquement fragilisés par la crise sanitaire

Durant l’année 2020‑21, la crise sanitaire a eu d’importantes répercussions sur le ressenti et le bien-être des étudiants. Une part importante des étudiants a notamment présenté des signes de détresse psychologique, en particulier de la nervosité, de la tristesse ou de l’abattement ou du découragement. Pour autant, cette situation n’a pas entrainé un recours massif à des structures dédiées ou à des professionnels de santé.
 
 
La crise sanitaire a profondément bouleversé les conditions de vie étudiante. Durant l’année universitaire 2020‑21, les conditions de vie des étudiants se sont transformées selon l’évolution des mesures sanitaires prises au cours de l’année. Ces conditions évolutives ont particulièrement affecté le bien-être des étudiants. Une importante partie des étudiants a rencontré des difficultés d’ordre psychologique : 43 % des étudiants ont présenté les signes d’une détresse psychologique dans les quatre semaines qui précèdent leur réponse à l’enquête graphique 18.01). Cet indicateur est en nette augmentation par rapport aux précédentes enquêtes : en 2019‑20, 29 % des étudiants présentaient les signes d’une détresse psychologique (30 % lors de la période du 1er confinement et 28 % en 2016).

Dans le détail (graphique 18.02), les étudiants indiquent particulièrement avoir éprouvé de la nervosité (49 % des étudiants se déclarent souvent ou en permanence très nerveux), de la tristesse et de l’abattement (38 % souvent ou en permanence) ou du découragement (24 % souvent ou en permanence). À ces signes de détresse s’ajoutent d’autres types de difficultés : 60 % se déclarent souvent ou en permanence épuisés au cours des quatre dernières semaines et 30 % déclarent avoir souffert de solitude ou d’isolement. Quatre catégories d’étudiants apparaissent particulièrement fragiles (leurs caractéristiques pouvant se cumuler) : les étudiants en difficulté financière (65 % présentent les signes d’une détresse psychologique), les étudiants étrangers (53 %), les étudiants âgés de 26 ans et plus (53 %) et les étudiantes (48 %).

Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phénomène, la plus grande attention accordée à la santé mentale dans le débat public peut favoriser les déclarations des étudiants sur le sujet et donc rendre visible une détresse jusqu’alors ignorée. Ces résultats peuvent aussi tenir à un mouvement de fond allant vers une dégradation effective de la santé mentale des étudiants. Enfin, les conditions singulières de cette dernière année – marquée par le stop and go sanitaire et durant laquelle les étudiants ont été soumis à davantage de restrictions que le reste de la population – ont pu aussi accentuer la tendance, davantage encore que le confinement.

Ces fragilités se traduisent en partie par un recours à des dispositifs ou structures d’aides dédiées ou à des professionnels de santé (tableau 18.03). Ainsi, 26 % des étudiants déclarent y avoir eu recours pour des problèmes émotifs, nerveux, psychologiques ou comportementaux au cours des douze mois qui précèdent leurs réponses à l’enquête (38 % des étudiants présentant les signes d’une détresse psychologique contre 17 % de ceux qui n’en présentent pas les signes). Plus précisément, le recours à des professionnels de santé pour des problèmes émotifs, nerveux, psychologiques ou comportementaux au cours des douze derniers mois a concerné 24 % de l’ensemble des étudiants. Parmi ces derniers, 56 % ont consulté un psychologue, 41 % un médecin généraliste et 23 % un psychiatre. Parallèlement, 15 % des étudiants déclarent avoir utilisé des services ou lieux d’aide pour des problèmes émotifs, nerveux, psychologiques ou comportementaux, préférentiellement via un service de médecine préventive universitaire ou un bureau d’aide psychologique universitaire (24 % d’entre eux), via un centre médico-psychologique (23 %) ou en allant chercher de l’aide sur un site internet (18 %). Le dispositif spécifique « chèque psy », mis en place en février 2021 a été utilisé par 11 % des étudiants ayant utilisé des services ou lieux d’aide. A contrario, durant l’année 2020‑21, 9 % des étudiants ont indiqué ne pas avoir consulté ni reçu de soins médicaux (tout problème de santé confondu) alors qu’ils en avaient besoin (ils étaient 10 % dans ce cas lors du confinement de mars 2020).
 
 
L’enquête La vie d’étudiant en temps de pandémie a été réalisée par l’Observatoire national de la vie étudiante (OVE) entre le 28 juin et le 15 juillet 2021 auprès des étudiants ayant accepté d'être recontactés à la suite de l'enquête Conditions de vie des étudiants 2020. Près de 45 000 étudiants ont été contactés par mail pour participer à l’enquête et ont été invités à répondre à un questionnaire sur internet et 4 901 étudiants y ont participé.

Pour garantir une meilleure représentativité, les données brutes sont pondérées en référence aux données centralisées par les services statistiques des ministères de tutelle sur les inscriptions effectives dans les établissements.

Les enquêtés représentent ainsi les étudiants inscrits au cours de l’année universitaire 2019‑20 à l’université, dans les grands établissements, en écoles d’ingénieurs, de commerce, de la culture et en classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE).


Enquête « La vie d'étudiant confiné », OVE 2021


Feres Belghith (OVE)

 
18.01
2016
2020
2020 (confinement)
2021
 
Champ : Ensemble des répondants (n = 4 901).
Source Enquête « La vie d'étudiant confiné », OVE 2021

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18.02
Très nerveux /nerveuse
Triste et abattu·e
Calme et détendu·e
Épuisé·e
Heureux /heureuse
Si découragé·e que rien ne pouvait vous remonter le moral
En permanence
Souvent
Quelquefois
Rarement
Jamais
 
Champ : Ensemble des répondants (n = 4 901).
Source Enquête « La vie d'étudiant confiné », OVE 2021

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18.03
 
Professionnels de santé 24
Généraliste 41
Psychologue 56
Psychiatre 23
Psychothérapeute 9
Un autre médecin spécialiste 6
Dispositifs ou structures d'aides 15
Services de santé, de médecine universitaire, BAPU 24
Centre médico-psychologique 23
Site internet 18
Chèque psy 11
Ligne d'écoute 10
 
Champ : Ensemble des répondants (n = 4 901).
Source Enquête « La vie d'étudiant confiné », OVE 2021

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