À l’échelle mondiale, les publications en économie connaissent des tendances similaires au total des publications toutes disciplines confondues. Les deux pays historiquement dominants dans la discipline, à savoir les États-Unis et le Royaume-Uni, voient leurs parts mondiales baisser sensiblement, passant respectivement de 39 % à 26 % et de 11 % à 8 % entre 2004‑06 et 2014‑16 (
graphique 50.01). Dans cette discipline, l’Allemagne (6,6 %) devance la Chine (5,7 %), l’Australie (3,9 %) et la France, dont la part a été stable entre 2004‑06 et 2014‑16 à 3,8 %.
La baisse de la part des deux premiers producteurs s’explique par la montée en puissance de la Chine qui a augmenté sa part de 1,5 % à 6 %, mais aussi de certains pays de l’Union Européenne. C’est notamment le cas de l’Allemagne dont la part a sensiblement progressé en 15 ans, mais aussi de l’Espagne (3,7 %), l’Italie (3,7 %) et la Roumanie (2,3 %). L’Inde n’est pas présente dans les 15 premiers pays producteurs en économie alors qu’elle est le 6ème plus grand producteur de publications scientifiques toutes disciplines confondues.
Les dynamiques de publication se traduisent par des évolutions des profils disciplinaires. La France a enregistré une nette progression de sa spécialisation en économie depuis le début des années 2000. Son indice de spécialisation en économie a augmenté de 0,9 à 1,2, ayant dépassé la moyenne mondiale en 2012 (graphique 1). L’indice de spécialisation de l’Allemagne passe de 0,9 en 2004‑06 à près de 1,5 en 2014‑16, se rapprochant ainsi de ceux du Royaume-Uni et des Pays-Bas fortement spécialisés (1,6). L’indice de spécialisation des États-Unis s’est à l’inverse tassé, passant de 1,4 en 2004‑06 à moins de 1,3 en 2014‑16. L’Italie enregistre une évolution similaire à celle de la France, son indice de spécialisation passant de moins de 0,8 en 2004‑06 à près de 1,2 en 2014‑16.
Les pays les plus spécialisés en économie tendent aussi à être spécialisés dans la recherche en finance et en management (
graphique 50.02). Parmi les six pays, le Royaume-Uni présente l’indice de spécialisation le plus élevé dans ces trois disciplines. L’Allemagne est spécialisée en économie et finance, mais pas en management. La France et l’Italie, spécialisées en économie, ne le sont pas les deux autres disciplines.
Parmi les principaux pays publiant en économie, les États-Unis ont l’indice d’impact le plus élevé (1,4), suivi du Royaume-Uni et des Pays-Bas (1,2). L’impact des publications de la France augmente en même temps que sa spécialisation en économie, passant de 0,7 en début de période à quasiment 0,9 en 2013‑15. L’Allemagne a suivi une évolution un peu plus forte, son indice d’impact passant de 0,7 à plus de 1 en 2013‑15.
La part des co‑publications internationales dans le total des publications tend à être plus faible en économie que dans la moyenne toutes disciplines confondues (
graphique 50.03), ce qui correspond à une caractéristiques des sciences sociales par rapport à des disciplines comme la physique ou la recherche médicale. Seules la Chine et la Corée du Sud ont un indice d’internationalisation plus élevé en économie. Tout comme pour l’ensemble de ses publications, le poids des co‑publications internationales de la France est élevé : il approche le double de la moyenne mondiale.