Le profil disciplinaire de la France est marqué par une forte spécialisation en Mathématiques : la part de la discipline dans les publications françaises est 70 % plus élevée que dans l’ensemble des publications mondiales (indice 1,7,
graphique 29.01). La part de la Physique, des Sciences de l’univers et de l’Informatique dans les publications françaises est de 10 à 20 % au-dessus de la moyenne mondiale. Cette part nationale est proche de la moyenne mondiale en Biologie fondamentale, Recherche médicale et Sciences pour l’ingénieur. Elle est inférieure d’environ 20 % à la moyenne mondiale en Chimie, Biologie appliquée-écologie et en Sciences humaines et sociales. Ce profil disciplinaire de la France a peu évolué entre 2005‑2006‑2007 et 2015‑2016‑2017 : son indice de spécialisation a légèrement baissé en Chimie et s’est renforcé en Sciences humaines et sociales (
graphique 29.01). L’observation du profil scientifique est tributaire à la fois de la base de données utilisée et de la nomenclature disciplinaire retenue pour classer les données. En particulier, la base Web of Science, sur laquelle est fondée cette analyse, renforce sans doute les faibles spécialisations mesurées pour les pays non anglophones en Sciences humaines et sociales, avec des effets différents selon les pays. L’Allemagne présente ainsi un profil relativement plus spécialisé que la France et l’Italie dans ces disciplines.
Le profil disciplinaire de l’Allemagne est équilibré, son indice maximal étant de 1,2 en Physique et son indice minimal de 0,8 en Biologie appliquée (
graphique 29.02). Le Royaume-Uni a au contraire, un profil contrasté, spécialisé en Sciences humaines et sociales (indice de 2) et non spécialisé en Chimie, Biologie appliquée, Sciences pour l’ingénieur, Physique et Mathématiques (indices inférieurs ou égaux à 0,7). L’Italie a également un profil équilibré, avec toutefois un indice de 1,3 pour la Recherche médicale. Elle est spécialisée en Mathématiques, Sciences de l’univers et Biologie fondamentale. Elle apparaît non spécialisée en Sciences humaines et sociales, avec un indice de 0,8 légèrement supérieur à celui de la France, et en Chimie (indice de 0,6).
Les États-Unis sont fortement spécialisés en Sciences humaines et sociales (1,5). Ils sont également spécialisés en Recherche médicale (1,3) et en Biologie fondamentale (1,2), mais non spécialisés en Chimie (0,6) et en Sciences pour l’ingénieur (0,7) (
graphique 29.03). Les profils disciplinaires de la Chine et du Japon présentent de forts contrastes. La Chine est fortement spécialisée en Chimie (1,7) et Sciences pour l’ingénieur (1,5) ; le Japon est spécialisé en Physique (1,4), Recherche médicale (1,3) et Chimie (1,2). Ces deux pays apparaissent très déspécialisés en Sciences humaines et sociales.
Au grain plus fin des domaines de recherche, le
graphique 29.04 fournit une sélection des disciplines pour lesquelles la France a plus de 500 publications en 2013‑2014‑2015, un indice de spécialisation supérieur à 1,2 et un indice d’impact supérieur à la moyenne mondiale. Le classement décroissant sur les indices de spécialisation des publications françaises souligne la forte spécialisation de la France en Géophysique-Géochimie et en Mathématiques fondamentales. La France est aussi très spécialisée en Mécanique et Astronomie et astrophysique. Les spécialités pour lesquelles la France a les impacts les plus élevés sont Géophysique-géochimie, Géosciences et Microbiologie.
Les publications françaises ont un indice d’impact supérieur à la moyenne mondiale de 10 à 30 % en Biologie appliquée, Sciences de l’univers, Sciences pour l’ingénieur, Physique et Mathématiques. Son indice d’impact est en revanche inférieur à la moyenne en Informatique, Sciences humaines et sociales. Les publications du Royaume-Uni ont un impact supérieur à celles de la France et de l’Allemagne dans toutes les disciplines. L’Allemagne a un impact supérieur à la moyenne mondiale dans toutes les disciplines, sauf en Sciences de l’univers et Sciences pour l’ingénieur (
tableau 29.05).