La France présente un profil en Sciences physiques et ingéniérie comme en Sciences de la vie qui ne la distingue pas de la moyenne mondiale (indice de spécialisation de 1,0 par construction) (
graphique 33.01). En revanche, le profil de la France est caractérisé par une moindre spécialisation dans le domaine des Sciences humaines et sociales (0,9). L’Espagne et le Royaume-Uni présentent à l’inverse des indices de spécialisation élevés en SHS, respectivement 2,0 et 1,8. L’Allemagne a un profil équilibré, avec des indices proches de la référence monde dans les trois domaines du Conseil européen de la recherche (
ERC). Les États-Unis sont nettement spécialisés en Sciences de la vie et SHS (indices supérieurs à 1,2), alors que la Chine reste très engagée en sciences physiques et ingénierie (indice 1,4).
À un niveau plus fin (
graphique 33.02), la France est spécialisée dans 15 des 27 sous-domaines de la nomenclature
ERC. Dans 4 sous-domaines (Passé humain, Sciences de l’Univers, Mathématiques, Cultures et production culturelle) elle est davantage spécialisée que l’Allemagne et les États-Unis. Dans les 11 autres sous-domaines soit l’Allemagne (Biomolécules, Physique de la matière condensée), soit les Etats-Unis (Génome, Neurosciences) sont plus spécialisés.
Le
tableau 33.03 permet d’observer la spécialisation des principaux pays publiant dans les catégories scientifiques les plus dynamiques à l’échelle mondiale. Le poids et la croissance des publications chinoises font que la Chine a le plus d’indices de spécialisation élevés, particulièrement en physico-chimie, métallurgie et intelligence artificielle. La Chine et le Japon ont l’indice de spécialisation le plus élevé des principaux pays publiant en Oncologie, à 1,5. Les pays européens, les États-Unis et le Japon tendent à être plus spécialisés en Médecine générale et interne, Oncologie et Neurologie clinique. La Chine est spécialisée en Sciences de l’environnement (indice 1,4) et l’Espagne est à la moyenne mondiale, les autres pays n’étant pas spécialisés – la France a un indice 30 % au dessous de la moyenne mondiale.
Les publications françaises parues entre 2019 et 2022 ont un indice d’impact 10 % au dessus de la moyenne mondiale en Sciences de la Vie (indice 1,1) et inférieur à la moyenne mondiale en Sciences physiques et ingénierie (0,9) ainsi qu’en SHS (0,8) (
graphique 33.04). L’Espagne présente un profil comparable. L’Allemagne a des indices d’impact compris entre 1 et 1,1 selon les domaines. Le Royaume-Uni, les États-Unis et la Chine ont des indices d’impact de 10 à 40 % supérieurs à la moyenne mondiale selon les domaines. Parmi les pays étudiés, le Japon et l’Inde ont les indices les plus faibles.
A un niveau plus fin les indices d’impact de la France sont supérieurs ou égaux à la moyenne mondiale dans 6 de ses sous-domaines de spécialisation (
graphique 33.05). Son indice d’impact le plus faible parmi ces sous-domaines est pour l’Étude du passé humain. Le contraste entre cet impact faible et une spécialisation forte est dû au fait que les publications françaises dans ce sous-domaine sont souvent en français, ce qui limite leur audience à l’échelle internationale, et donc le potentiel de citation par d’autres publications. Les publications dans le sous-domaine Cultures, production culturelle sont dans une situation similaire du point de vue de la langue. Les quatre sous-domaines de spécialisation de la France où ses indices d’impact dépassent la moyenne mondiale de 10 % sont : Sciences de l’environnement, Sciences de l’Univers, Constituants fondamentaux de la matière et Sciences de la Terre. Dans les différents sous-domaines de spécialisation de la France, les États-Unis ont des indices d’impact supérieurs à la moyenne mondiale. C’est aussi le cas de l’Allemagne dans 12 de ces 15 sous-domaines.