état de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation en France n°18
état de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation en France n°18
 
08

les salaires des personnels des EPSCP et des EPST

En moyenne, en 2023, les personnels des filières chercheurs des EPST perçoivent des salaires bruts plus faibles que leurs homologues des EPSCP, principalement du fait des primes, indemnités et rémunérations complémentaires. En revanche, les personnels des filières ingénieurs et techniciens et administratifs des EPST reçoivent des salaires bruts moyens plus élevés, en raison notamment d’un pyramidage favorable.
 
 
En moyenne, en 2023, tous âges et corps confondus, les chercheurs des EPST perçoivent un traitement brut de 4 480 € mensuels, contre 4 510 € pour les enseignants-chercheurs des EPSCP (tableau 08.02 et tableau 08.01). S’agissant des primes, indemnités et rémunérations complémentaires qui s’ajoutent à ce traitement brut, celles perçues en moyenne par les chercheurs sont inférieures à celles perçues par leurs homologues Enseignants-chercheurs des EPSCP (principalement les universités) : respectivement 810 € et 930€ mensuels, hors, le cas échéant, revenus complémentaires relevant d’un cumul d’activité. Rapportés au salaire, les taux de primes des chercheurs et des enseignants-chercheurs sont respectivement de 15 % et 17 %, plus faibles que pour les autres filières. Au final, un chercheur perçoit un salaire brut moyen de 5 290 € mensuels, contre 5 450 € pour un enseignant-chercheur.

En raison d’effets de structure, la comparaison des traitements bruts moyens des filières homologues des Ingénieurs, techniciens et administratifs (ITA) en EPST et des Ingénieurs et personnels Techniques de Recherche et de Formation (ITRF) en EPSCP doit être interprétée avec précautions. En effet, alors que les grilles indiciaires sont identiques, la part des corps de catégorie A prédomine parmi les ITA présents sur toute l'année (76 %, contre 39 % pour la filière ITRF), tandis que la catégorie C reste importante pour la filière ITRF (31 %, contre 2 % pour la filière ITA).

A corps équivalent, les primes et indemnités des ITRF sont généralement supérieures à celles des ITA. En effet, la partie indemnitaire du salaire, tenant compte des fonctions, des sujétions, de l’expertise et de l’engagement professionnel (RIFSEEP), est plus élevée pour les ITRF. Par ailleurs pour les ingénieurs, la part des primes dans le salaire brut augmente avec le niveau de qualification, et plus rapidement en université : à 24 % pour les Assistants ingénieurs (ASI) et 21 % pour les AI, elle atteint 27 % pour les ingénieurs de recherche en université et 23 % pour le même corps en EPST.

Au final, le salaire mensuel moyen brut d’un ingénieur (ingénieur de recherche, d’études ou assistant ingénieur) est plus élevé à l’université qu’en EPST. Toutefois, compte tenu du poids des ingénieurs de recherche parmi ces personnels en EPST (38 %, contre 18 % en EPSCP) le salaire moyen d’un ingénieur s’y établit à 3 990 €, contre 3 940 € en EPSCP.

De même, en raison notamment d’un pyramidage favorable en EPST, le salaire mensuel moyen brut au sein de la filière des techniciens y est de 2 750 €, un niveau bien supérieur à celui en université (2 560 €).

Enfin, le salaire brut mensuel moyen des enseignants du 2nd degré affectés dans le supérieur (ESAS) s'élève à 4 750 €, dont 19 % de primes et indemnités, un taux supérieur à celui des EC. En effet, les ESAS effectuent plus d'heures complémentaires.

Le salaire moyen des hommes est supérieur à celui des femmes dans toutes les filières, avec des écarts variables : 3 % pour les techniciens et adjoints techniques des EPSCP et jusqu’à 9 % pour les ingénieurs des EPST. Ces écarts par filière sont plus importants que ceux constatés au niveau de chacun des corps qui les composent (l’écart étant même en faveur des femmes dans le corps des CR, puisque leur indice moyen est supérieur de 0,4% à celui des hommes). Ceci est révélateur d’une présence des femmes souvent moindre dans les corps les plus qualifiés et, parfois, plus importante en sommet des corps les moins qualifiés.

Dans les filières ESAS, EC et techniciens (tant des EPST que des EPSCP), le montant moyen des primes et indemnités va croissant entre la tranche des moins de 35 ans et celle des 35‑54 ans, mais décroît légèrement dans la dernière tranche d’âge (55 ans et plus, tableau 08.03 et tableau 08.04). Une explication possible à cette baisse est le supplément familial de traitement. Dans les trois filières des chercheurs des EPST et des ingénieurs en revanche, le niveau des primes augmente encore pour les 55 ans et plus.
 
 
Les données de rémunération au sein des EPST proviennent du système d’information sur les agents des services publics (Siasp), produit par l’Insee et qui porte sur les agents des trois versants de la fonction publique. Pour les EPST, les données remontent dans Siasp via les déclarations sociales nominatives (DSN). Le champ porte sur les agents titulaires à temps complet et présents sur toute l'année 2023, alors que jusque 2022, il portait sur tous ceux présents au 31 décembre. Le salaire brut mensuel subit ainsi une rupture statistique : + 14 € en moyenne pour les chercheurs, + 24 € pour les ingénieurs et + 13 € pour la filière des techniciens. Sont exclus les agents en congé de fin d’activité, de longue durée ou en congé familial, les agents rémunérés sur des postes dits « annexes » (vacations, …) et ceux dont les principaux éléments de rémunération remontés présentent des incohérences.

Pour les EPSCP, les données sont issues de l’infocentre OREMS qui est alimenté par les directions régionales ou départementales des finances publiques chargées de la mise en œuvre de la paie des EPSCP passés aux RCE (95 % des effectifs). Les personnels retenus sont les agents titulaires à temps plein sur l’ensemble de l’année 2023, enseignants-chercheurs (hors filière hospitalo-universitaire), enseignants du second degré affectés dans le supérieur (ESAS) et ITRF des EPSCP passés aux RCE.

Les rémunérations correspondent uniquement au poste principal (hors cumul d’activités chez d’autres employeurs ou comme entrepreneur individuel).

Le protocole d’accord « rémunérations et carrières 2021‑2030 », du 12 octobre 2020, a instauré les mesures de revalorisation suivantes pour les titulaires, à partir de 2021‑22 :

- La grille indiciaire des chargés de recherche hors classe a été prolongée à la hors échelle B par l’instauration d’un échelon exceptionnel contingenté à 10 % des effectifs du corps à l’instar de ce qui existe pour les maîtres de conférences hors classe. L’accord prévoit également, pour les directeurs de recherche, d’augmenter le nombre d’accès à la classe exceptionnelle.

- Une voie de promotion temporaire ouverte sur la durée de la LPR permettra à 2000 maîtres de conférences expérimentés d’accéder au corps des professeurs des universités.

- Les chercheurs titulaires en début de carrière (chargé de recherche et maître de conférences), bénéficieront aussi de l’adaptation des modalités de classement dans les grilles indiciaires de la Fonction publique afin qu’aucun d’eux ne perçoit une rémunération inférieure à 2 SMIC.

- Convergence des montants indemnitaires perçus entre enseignants-chercheurs et chercheurs ; en outre, depuis le 1er janvier 2022, les chercheurs et les enseignants-chercheurs bénéficient du RIPEC, un régime indemnitaire.


MENESR OREMS-RCE
Insee (Système d’Information sur les Agents des Services Publics, SIASP), traitements MESR-DGESIP/DGRI-SIES, données provisoires mai 2025


Falilath Adedokun (DGRH A1-1)
Cyrille Funès (DGRH C1-1)
François Lafitte (DGRH C1-1)
Louis Meuric (SIES)
Bruno Reguigne (DGRH A1-1)

 
08.01
France entière
 
Filière Corps Effectifs 1 % par filière Traitement indiciaire brut mensuel (en €) Primes et indemnités 2 Salaire brut mensuel (en €) Ratio salaires H/F
Montant mensuel (en €) Part dans le salaire brut (en %)
Chercheurs Directeur de recherche 7 689 51 5 106 910 15 6 016 1,019
Chargé de recherche 7 274 49 3 815 712 16 4 526 0,996
Sous-total chercheurs 14 963 100 4 478 814 15 5 292 1,027
ITA : ingénieurs et techniciens Ingénieur de recherche 6 062 38 3 719 1 098 23 4 817 1,030
Ingénieur d'études 5 817 37 2 891 798 22 3 689 1,028
Assistant ingénieur 3 904 25 2 505 646 21 3 151 1,037
Ingénieurs 15 783 100 3 113 875 22 3 989 1,090
Technicien de la recherche 4 698 93 2 171 602 22 2 773 1,047
Adjoint technique de la recherche 371 7 1 910 563 23 2 473 1,046
Techniciens et adjoints techniques 5 069 100 2 152 599 22 2 751 1,041
Sous-total ITA 20 852 2 880 808 22 3 688 1,110
Total titulaires 35 815 3 547 810 19 4 358 1,124
 
1 titulaires à temps complet sur toute l'année 2023 et dont la déclaration sociale nominative (DSN) est cohérente. Changement de méthode : jusque 2022, le champ était plus large, portant sur tous les titulaires à temps complet rémunérés au 31/12. Le salaire brut mensuel subit une rupture statistique : + 14 € pour les chercheurs, + 24 € pour les ingénieurs et + 13 € pour la filière des techniciens.
2 y compris indemnité de résidence (IR) et supplément familial de traitement (SFT), autres rémunérations complémentaires.
3 et corps assimilés
Source Insee (Système d’Information sur les Agents des Services Publics, SIASP), traitements MESR-DGESIP/DGRI-SIES, données provisoires mai 2025

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08.02
France entière
 
Filière Corps Effectifs 1 % par filière Traitement indiciaire brut mensuel (en €) Primes et indemnités 2 Salaire brut mensuel moyen (en €) Ratio salaires H/F 3
Montant mensuel (en €) Part dans le salaire brut (en %)
Enseignants-chercheurs 4 Professeur des universités et assimilés 14 343 33 5 594 1 037 16 6 631 1,03
Maître de conférences et assimilés 29 330 67 3 983 883 18 4 866 1,01
Sous-total des enseignants-chercheurs 43 673 100 4 512 933 17 5 446 1,07
Enseignants du second degré affectés dans le supérieur (ESAS) Professeur agrégé 5 685 55 4 129 861 17 4 989 1,06
Professeur certifié et assimilés 4 686 45 3 524 922 21 4 446 1,09
Professeur de l'Ensam 51 0,5 4 359 845 16 5 203 1,10
Sous-total des ESAS 10 422 100 3 858 888 19 4 746 1,08
Enseignants titulaires 54 095 4 386 925 17 5 311 1,07
Ingénieurs Ingénieur de recherche 2 021 18 3 766 1 366 27 5 132 1,02
Ingénieur d'études 6 571 59 2 877 969 25 3 846 1,04
Assistant ingénieur 2 598 23 2 449 783 24 3 232 1,04
Sous-total Ingénieurs 11 190 100 2 938 997 25 3 936 1,06
Techniciens Technicien de recherche et formation 8 790 49 2 096 650 24 2 747 1,04
Adjoint technique de recherche et formation 9 067 51 1 893 483 20 2 376 1,02
Sous-total Techniciens 17 857 100 1 993 565 22 2 558 1,03
ITRF titulaires 29 047 2 357 732 24 3 089 1,10
 
"Champ : Établissements RCE.
"
1 Effectif : Champ restreint – Personnels à temps complet sur un corps dans l’année - Enseignants-chercheurs, ESAS et ITRF titulaires des établissements RCE.
2 y compris Indemnité de résidence et supplément familial de traitement (IR et SFT), autres rémunérations complémentaires.
3 Rapport entre le salaire brut moyen perçu par les hommes et celui perçu par les femmes.
4 Enseignants-chercheurs y compris corps spécifiques, hors corps de la filière hospitalo-universitaire.
Source Insee (Système d’Information sur les Agents des Services Publics, SIASP), traitements MESR-DGESIP/DGRI-SIES, données provisoires mai 2025

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08.03
 
Filière Âge Effectifs 1 % par filière Traitement indiciaire
brut mensuel (en €) Primes et indemnités 2 Salaire brut mensuel (en €)
Montant mensuel (en €) Part dans le salaire brut (en %)
Chercheurs Moins de 35 ans 599 4 3 163 665 17 3 828
de 35 à 54 ans 8 949 60 4 096 816 17 4 912
55 ans et plus 5 415 36 5 256 826 14 6 082
Sous-total chercheurs 14 963 100 4 478 814 15 5 292
Ingénieurs Moins de 35 ans 1 262 8 2 224 672 23 2 896
de 35 à 54 ans 9 714 62 2 996 878 23 3 874
55 ans et plus 4 807 30 3 585 923 20 4 508
Ingénieurs 15 783 100 3 113 875 22 3 989
Techniciens et adjoints techniques Moins de 35 ans 515 10 1 800 568 24 2 368
de 35 à 54 ans 2 659 52 2 084 607 23 2 691
55 ans et plus 1 895 37 2 344 596 20 2 939
Techniciens et adjoints techniques 5 069 100 2 152 599 22 2 751
Sous-total ITA 20 852 2 880 808 22 3 688
Ensemble 35 815 3 547 810 19 4 358
 
1 titulaires à temps complet sur toute l'année 2023 et dont la déclaration sociale nominative (DSN) est cohérente. Changement de méthode : jusque 2022, le champ était plus large, portant sur tous les titulaires à temps complet rémunérés au 31/12. Le salaire brut mensuel subit une rupture statistique : + 14 € pour les chercheurs, + 24 € pour les ingénieurs et + 13 € pour la filière des techniciens.
2 y compris indemnité de résidence (IR) et supplément familial de traitement (SFT), autres rémunérations complémentaires.
Champ : 6 EPST
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08.04
France entière
 
Filière Âge Effectifs % par filière ou catégorie Traitement indiciaire brut mensuel (en €) Primes et indemnités 1 Salaire brut mensuel (en €)
Montant mensuel Part dans le salaire brut (en %)
Enseignants-chercheurs 2 Moins de 35 ans 1 620 4 3 229 653 17 3 882
de 35 à 54 ans 26 116 60 4 147 960 19 5 107
55 ans et plus 15 937 36 5 241 919 15 6 159
Sous-total des enseignants-chercheurs 43 673 100 4 512 933 17 5 446
Enseignants du second degré affectés dans le supérieur (ESAS) Moins de 35 ans 429 4 2 748 714 21 3 462
de 35 à 54 ans 6 057 58 3 587 921 20 4 508
55 ans et plus 3 936 38 4 396 857 16 5 253
Sous-total des ESAS 10 422 100 3 858 888 19 4 746
Total Enseignants 54 095 4 386 925 17 5 311
Ingénieurs Moins de 35 ans 588 5 2 157 846 28 3 003
de 35 à 54 ans 7 410 66 2 828 1 002 26 3 830
55 ans et plus 3 192 29 3 338 1 014 23 4 352
Sous-total Ingénieurs 11 190 100 2 938 997 25 3 936
Techniciens Moins de 35 ans 1 264 7 1 795 554 24 2 348
de 35 à 54 ans 9 907 55 1 962 586 23 2 548
55 ans et plus 6 686 37 2 077 537 21 2 614
Sous-total Techniciens 17 857 100 1 993 565 22 2 558
Total ITRF 29 047 2 357 732 24 3 089
 
1 y compris Indemnité de résidence (IR) et supplément familial de traitement (SFT), autres rémunérations complémentaires.
2 Enseignants-chercheurs y compris corps spécifiques, hors corps de la filière hospitalo-universitaire.
Champ : Établissements RCE.
Source Insee (Système d’Information sur les Agents des Services Publics, SIASP), traitements MESR-DGESIP/DGRI-SIES, données provisoires mai 2025

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