En 2023, 635 900 apprentis préparaient un diplôme de l’enseignement supérieur. Cela représente une hausse de 10 % en un an et de 33 % en deux ans. La croissance de l’apprentissage dans le supérieur en 2023 est avant tout portée par les formations en institut universitaire de technologie (
IUT) qui ont vu leurs effectifs presque tripler (+ 185 %) en un an en lien avec leur réforme et l’instauration des 3èmes années de bachelor universitaire de technologie (
BUT) impactant aussi, à la baisse cette fois-ci, les effectifs de licence professionnelle (- 43 %) (
tableau 22.01). Cette hausse est également portée par la catégorie « Autres », qui regroupe diverses formations essentiellement privées (+ 17 %). Les
STS continuent de représenter une part importante des apprentis du supérieur : 30 % en 2023, grâce à une hausse des effectifs d’apprentis de + 6 % entre les rentrées 2022 et 2023 (+ 21 % en deux ans). Par ailleurs, en 2023, 8 % des apprentis se trouvent en master, 3 % en licence professionnelle, 5 % en formation d’ingénieur, 6 % en
DUT/
BUT et 1 % en licence générale. Plusieurs facteurs peuvent expliquer la poursuite de cette hausse : le maintien des aides exceptionnelles accordées aux entreprises embauchant un apprenti, mises en place en juillet 2020 suite à la crise sanitaire (6 000 euros d’aide annuelle versée aux entreprises pour l’embauche d’un apprenti majeur depuis janvier 2023), le développement dynamique des formations en apprentissage et l’engouement des étudiants pour ce type de formation, permettant une première expérience dans le monde professionnel accompagnée d’une rémunération.
La forte progression de l’apprentissage se reflète dans la part des étudiants des différentes formations qui sont en apprentissage. Ainsi, en 2023 plus de quatre étudiants en
STS sur dix (46 %) effectuent leur année en apprentissage contre 38 % en 2021 (
graphique 22.02). En écoles de commerce, près d’un tiers (32 %) des étudiants sont en apprentissage contre 20 % en 2021. Un quart des étudiants en
IUT (
DUT/
BUT) sont en apprentissage en 2023 contre 9 % en 2021. Les progressions sont moins spectaculaires, en master et dans les formations d’ingénieur, où la part des étudiants qui effectuent un apprentissage est aussi plus modérée.
L’augmentation du nombre d’apprentis en France concerne presque toutes les académies (
graphique 22.03). Si l’augmentation des effectifs d’apprentis a été forte dans les académies de Rennes (+ 20 %), Normandie (+ 20 %), ce sont dans les plus petites académies (Mayotte, + 59 % ; Nice, + 58 % ; Guyane, + 37 %) qu’elle a été la plus dynamique. L’augmentation des effectifs d’apprentis a, en revanche, été modérée dans les académies d’Orléans-Tours (+ 4 %) et de la Réunion (+ 3 %) et en baisse dans celles de Poitiers (- 1 %) et d’Aix-Marseille (- 12 %).
Dans les écoles de commerce et les formations d’ingénieurs, les apprentis ont moins souvent des parents cadres, relativement à leurs homologues en cursus scolaire. En effet, dans les formations d’ingénieurs, 40 % des apprentis ont des parents cadres et 23 % des parents employés/ouvriers. Ces proportions s’élèvent à 57 % et 14 % pour les étudiants « scolaires » (
tableau 22.04). Et dans les écoles de commerce, 38 % des apprentis ont des parents cadres et 26 % des parents employés/ouvriers, contre respectivement 54 % et 13 % chez les étudiants « scolaires », avec toutefois un fort taux de
PCS non renseignées.
Les femmes constituent 48 % des apprentis de l’enseignement supérieur (
graphique 22.05) ce qui est inférieur au pourcentage de femmes parmi les étudiants de l’enseignement supérieur (57 %, voir
fiche 15). La proportion d’étudiantes en apprentissage varie considérablement selon le type d’études. Les femmes sont majoritaires parmi les apprentis en écoles de commerce (56 %) et en master (56 %), tandis qu’elles sont minoritaires parmi les apprentis en licence professionnelle (45 %), en
STS (45 %), en
IUT (38 %), et plus encore en formation d’ingénieurs (22 %).