La collectivité nationale (État, collectivités territoriales, autres administrations publiques, ménages et entreprises) a consacré 31,8 milliards d’euros à l’enseignement supérieur en 2018, ce qui représente 20,2 % de la dépense intérieure d’éducation (
DIE). Ce poids est stable depuis 2013 (
tableau 01.01). Sur cette période, la dépense augmente d’environ 2 % chaque année, sauf en 2015 où elle a légèrement reculé. En 2018, la hausse du financement des universités par l’État explique une partie de l’augmentation, également supportée par les ménages.
Tous financeurs confondus, les dépenses de personnel représentent 71,8 % de la dépense pour les établissements en 2018, dont 42,5 % pour les enseignants et 29,3 % pour les personnels non enseignants (
graphique 01.02).
Depuis 1980, la
DIE de l’enseignement supérieur a été multipliée par 2,7 (
graphique 01.03). Malgré cette forte augmentation, la dépense moyenne par étudiant n'a augmenté que de 34,9 % en raison du doublement des effectifs. Dans le même temps, la dépense moyenne par élève dans l’enseignement scolaire du second degré augmentait de 66,3 %. La période 2006‑2009, qui avait connu à la fois une augmentation rapide de la
DIE et un ralentissement de la croissance des effectifs inscrits, voit la dépense par étudiant augmenter de 3,5 % en moyenne par an. En revanche, depuis 2009, le ralentissement de la
DIE conjuguée à une forte hausse des effectifs se traduit par une baisse de la dépense par étudiant.
La dépense par étudiant est de 11 470 euros en 2018 (
graphique 01.04), son plus bas niveau depuis 2007. Si la comparaison directe du coût des formations est délicate, notamment en raison de l'intégration des dépenses liées à la recherche dans les universités, on constate des différences sensibles selon les filières de formation. Les coûts moyens par étudiant varient, en 2018, de 10 120 euros par an pour un étudiant à l’université à 14 180 euros pour un étudiant en
STS et 15 890 euros pour un étudiant en
CPGE. La dépense par étudiant en université reste inférieure à celles des autres formations bien qu’elle ait connu la croissance la plus forte depuis 1992 (+ 33,7 %, contre + 18,1 % pour les
STS et + 8,6 % pour les
CPGE). Ces dépenses moyennes ont ainsi eu tendance à se rapprocher, à partir du milieu des années 2000, mais elles s’écartent à nouveau depuis 2013 pour atteindre, en 2018, un écart de près de 5 800 euros entre le coût d’un étudiant en université et en
CPGE.
En financement initial, avant la prise en compte des transferts entre les agents économiques, la part de l’État est prépondérante dans le financement de la
DIE pour l’enseignement supérieur (67,6 %), loin devant celle des collectivités territoriales (10,4 %) et des ménages (9,6 %). En financement final, c’est-à-dire après intégration des bourses au budget des ménages, la part de ces derniers double quasiment (17,5 %). Certaines aides directes ou indirectes financées par l’État, et qui bénéficient aux étudiants ou à leur famille, n’apparaissent pas dans la
DIE pour l’enseignement supérieur : elles sont d’ordre fiscal (majoration du quotient familial) ou non directement liées au statut étudiant (allocation logement à caractère social). Leur prise en compte (hors versements des régimes sociaux) porterait en 2018 la dépense par étudiant de 11 470 euros à 12 580 euros.