Les enseignements secondaires puis supérieurs se sont fortement développés jusqu’au milieu des années 1990 avec une ouverture croissante à l’ensemble des milieux sociaux. Pour autant, des différences entre milieux sociaux demeurent.
En 2018, 74 % des jeunes âgés de 20 à 24 ans possèdent un baccalauréat (
graphique 22.01). La démocratisation des études au cours du 20e siècle a permis à tous les milieux sociaux d’obtenir plus souvent un baccalauréat. En effet, 64 % des enfants d’ouvriers ou d’employés âgés de 20 à 24 ans ont le baccalauréat alors que pour les enfants d’ouvriers ou d’employés âgés aujourd’hui de 45 à 49 ans, seuls 40 % possèdent ce diplôme. L’augmentation de l’obtention du baccalauréat s’observe également parmi les enfants dont les parents se situent en haut de l’échelle sociale, mais sa progression a été un peu moins forte : 85 % des enfants de cadres, de professions intermédiaires ou d’indépendants âgés de 20 à 24 ans ont un baccalauréat, contre 65 % de ceux âgés de 45 à 49 ans, soit un taux multiplié par 1,3. Malgré la baisse des écarts entre milieux sociaux, les enfants ayant des parents cadres, de professions intermédiaires ou indépendants restent, à tous les âges, plus nombreux à être bacheliers.
Dans la continuité de l’expansion de l’enseignement secondaire, l’enseignement supérieur a beaucoup élargi son recrutement au début des années 1990. En 2018, 60 % des jeunes âgés de 20 à 24 ans ont ou ont eu accès à l’enseignement supérieur (en y ayant obtenu un diplôme ou non) contre seulement 41 % des personnes âgées de 45 à 49 ans (
graphique 22.02). Cette progression de l’accès à l’enseignement supérieur est là aussi plus forte pour les enfants issus des milieux sociaux les moins favorisés, de sorte que les différences entre milieux sociaux se sont réduites. En effet, parmi les jeunes âgés de 20 à 24 ans, les trois quarts des enfants de cadres, de professions intermédiaires ou d’indépendants étudient ou ont étudié dans le supérieur, contre 45 % des enfants d’ouvriers ou d’employés (soit 1,7 fois plus). Ce rapport est de 1,9 pour les personnes âgées de 45 à 49 ans (56 % contre 29 %).
En 2017, parmi les jeunes âgés de 25 à 29 ans, 61 % des enfants de cadres, de professions intermédiaires ou d’indépendants sont diplômés du supérieur, contre 31 % des enfants d’ouvriers ou d’employés (
graphique 22.03). En outre, les premiers possèdent un niveau plus élevé : en 2016‑2018, 34% d’entre eux sont diplômés d’un master, d’un doctorat ou d’une grande école, contre seulement 11 % des enfants d’ouvriers ou d’employés. En revanche, le taux de diplômés de l’enseignement supérieur court professionnalisant varie peu selon le milieu social : 12 % des enfants de cadres, de professions intermédiaires ou d’indépendants ont obtenu un
BTS,
DUT ou équivalent contre 11 % des enfants d’ouvriers ou d’employés. En dix ans, dans un contexte de montée en charge de la réforme LMD, le taux de diplômés de l’enseignement supérieur des jeunes âgés de 25 à 29 ans a légèrement augmenté, passant de 42% à 44%, mais cette évolution ne bénéficie qu’aux classes favorisées (progression de 57 à 61%). Par ailleurs, la part de diplômés de master,
DEA,
DESS et doctorat a doublé, pour chacune des catégories sociales.
Enfin, les enfants issus de milieu moins aisé quittent plus souvent l’enseignement supérieur sans avoir obtenu un diplôme. En 2015‑2017, parmi les jeunes âgés de 25 à 29 ans ayant étudié dans le supérieur, c’est le cas de 11 % des enfants de cadres, professions intermédiaires ou indépendants contre 20 % des enfants d’ouvriers ou d’employés.