En sept ans, les jeunes sortis de l’enseignement supérieur en 2010 ont vu leur situation sur le marché du travail s’améliorer mois après mois (
tableau 24.01). On constate une croissance continue du nombre de jeunes occupant un emploi, une baisse tout aussi continue du nombre de jeunes au chômage et une recrudescence annuelle du nombre de jeunes en reprise d’études à la fin de l’été. Après un recul au cours des deux premières années, la part des sortants de l’enseignement supérieur inactifs se stabilise autour de 2 % et concerne environ 10 000 jeunes.
Ces débuts de carrière demeurent nettement contrastés selon le niveau de sortie du système éducatif (
graphique 24.02). Ainsi, 67 % des jeunes sortis diplômés de l’enseignement supérieur en 2010 ont accédé rapidement et de façon durable à l’emploi à durée indéterminée (
EDI), quand seuls 43 % des jeunes sortis directement après leur baccalauréat ont connu ce type de parcours. Les jeunes bacheliers sortis non diplômés de l’enseignement supérieur sont proportionnellement encore moins nombreux dans ce cas (31 %), mais parallèlement la part de reprise d’études est pour eux très élevée (20%), bien plus que celle observée pour les autres niveaux de sortie.
Dans le détail, on observe une variété des parcours selon le diplôme et la spécialité de formation (
graphique 24.03).
L’accès rapide et durable à l’
EDI concerne avant tout les diplômés des écoles de commerce ou d’ingénieur (87 %) et les diplômés de Bac + 2 ou 3 de la santé ou du social (81 %). Y accèdent ensuite les diplômés de Master scientifique et technique (73 %), de Licence professionnelle (68 %) ou de Bac + 2 industriel (69 %). Les jeunes sortants non diplômés d’un premier cycle à l’université hors
DUT (25 %) parviennent le moins facilement à s’inscrire dans cette trajectoire d’
EDI durable, en retrait à la fois par rapport aux sortants non diplômés de
STS ou
IUT (42 %) et aux jeunes sortis avec une Licence générale (49 %).
Les trajectoires marquées par un accès différé à l’emploi ou par un enchaînement d’emplois à durée déterminée (
EDD) concernent tous les niveaux de diplôme. À l’exception des diplômés des écoles de commerce ou d’ingénieur et des formations Bac + 2 ou 3 de santé ou du social, aux différents niveaux de sortie de l’enseignement supérieur, entre 20 et 30 % des jeunes s’inscrivent en sept ans durablement dans la succession d’
EDD.
Les parcours dominés par le chômage ou l’inactivité touchent, au premier chef, les jeunes sortis non diplômés de Licence (13 %) ou de
STS et
IUT (15 %), mais concernent aussi largement les jeunes titulaires d’une Licence générale (12 %). 9 % des diplômés de Bac + 2 des spécialités tertiaires sont aussi concernés par cette trajectoire.
Les trajectoires-types caractérisées par de longues périodes de reprise d’études ou de retour en formation sont les plus fréquentes dans les parcours des jeunes ayant suivi une Licence à l’université, qu’ils en aient obtenu le diplôme (24 %) ou non (15 %). 12 % des jeunes sortis non diplômés des formations supérieures de niveau Bac + 2 connaissent également ce type de parcours.
En sept ans de carrière, l’accès rapide et durable à l’emploi stable après une formation de l’enseignement supérieur reste notablement lié au genre (
graphique 24.04), y compris en haut de la hiérarchie des diplômes. Ainsi, 73 % des hommes diplômés d’un doctorat ont connu ce parcours contre 68 % des femmes ayant décroché le même diplôme. Au niveau Master, bien que les hommes et les femmes soient quasiment aussi nombreux à connaitre un parcours dominé par l’emploi, 71 % des hommes sont parvenus rapidement à l’
EDI durable (62 % des femmes) alors que presque 30 % des femmes ont continué de multiplier les
EDD (20 % des hommes).