La mission interministérielle Recherche et enseignement supérieur (
MIRES) regroupe en un seul ensemble budgétaire l'essentiel des moyens consacrés par l'État à l'économie de la connaissance, sa production, sa diffusion ou sa transmission. Répartis en huit programmes, les crédits budgétaires de six départements ministériels englobent la quasi-totalité de l’effort de la recherche civile publique (
graphique 47.01).
En 2020, le budget recherche et développement technologique s’élève à 14,9 milliards d’euros (Md€), répartis entre les différents opérateurs de la
MIRES, organismes et structures de financement, cette enveloppe financière permettant à la France de financer ses engagements pris sur le programme Ariane 6.
L’analyse des crédits sous différentes perspectives permet une information complémentaire sur les ressources budgétaires mobilisées au bénéfice de la recherche et du développement technologique.
Une première approche, par répartition des crédits budgétaires selon de grands types d’actions (
graphique 47.02), montre que le premier poste (49 %) concerne les fonds attribués aux organismes publics de recherche et développement (
R&D), essentiellement les
EPIC et les
EPST, au titre de subvention pour charge de service public. La recherche conduite dans les établissements d’enseignement supérieur et de recherche (universités, grands établissements, écoles) est, en 2020, le deuxième poste et bénéficie de 28 % des crédits. Puis, la participation aux organismes internationaux, 13 % des crédits, rassemble les contributions françaises à différents programmes et organismes européens ou internationaux (
ESA,
ITER,
EUMETSAT,
LEBM, etc.). Enfin, les dépenses d’intervention et de pilotage s’élèvent à 1,4 Md€, soit 10 % des crédits. Elles viennent en appui des actions spécifiques des différents départements ministériels dans le cadre d’une politique globale de soutien à l'innovation et à la
R&D. Ces dépenses regroupent de nombreux dispositifs dont iLab, le concours national d’aide à la création d’entreprises innovantes, ou encore le soutien aux pôles de compétitivité.
Une deuxième approche des crédits budgétaires permet de mettre en relation les moyens dégagés et les finalités des politiques poursuivies, envisagées dans ce cas de manière transversale (
graphique 47.03). Ainsi, 59 % des crédits budgétaires sont dédiés à la recherche fondamentale réalisée principalement par les organismes publics de
R&D et les établissements d’enseignement supérieur et de recherche. Les finalités « Crédits incitatifs » et « Grands programmes », avec 18 % du budget, regroupent le financement ou le soutien à des actions mobilisatrices associant les secteurs public et privé, plus généralement mises en œuvre par l’
ANR et
Bpifrance. Les programmes finalisés représentent 19 %du budget et correspondent à des actions spécifiques de soutien d’un domaine ou un objectif particulier, tel que l’espace ou la recherche aéronautique civile.
Une troisième approche considère la répartition de ces mêmes crédits budgétaires par objectif socio-économique (
graphique 47.04), ce qui permet une décomposition du budget suivant les priorités scientifiques et technologiques des organismes. La recherche en sciences du vivant (santé, agriculture et sciences de la vie) représente 21 % des crédits. Avec 2,0 Md€, la recherche en sciences naturelles consomme 14 % des crédits budgétaires ventilés par objectif, dont 872 M€ en sciences physiques. La recherche en sciences humaines et sociales et vie en société absorbe 12 % des crédits soit 1,7 Md€. La recherche en sciences et technologies de l’information et de la communication (
STIC) mobilise 7 % des crédits budgétaires répartis à parts presque équivalentes entre les sciences pour l'ingénieur et la recherche pour les industries de la communication. Enfin, 2,0 Md€ de crédits budgétaires financent la recherche en productions et technologies industrielles et en énergie tandis que l’environnement et la recherche au service des PVD bénéficient respectivement de 816 M€ et de 312 M€. La recherche réalisée par les organismes publics en matière d’exploration et d’exploitation de l'espace dispose de 14 % des crédits avec 2,2 Md€. Cet objectif intègre les contributions françaises au titre de la recherche spatiale, servie aux organisations intergouvernementales que sont l’
ESA et
EUMETSAT. Les crédits budgétaires non répartis par objectifs concernent les crédits destinés à la recherche universitaire interdisciplinaire et transversale, les moyens communs des opérateurs et les moyens qui n’ont pas trouvé leur place dans la nomenclature des objectifs socio-économiques. Ils représentent 8 % de l’ensemble des crédits. Les moyens de pilotage, soit 4 % des crédits recherche, ne sont pas répartis par objectif.