les étudiants en situation de handicap dans l’enseignement supérieur

À la rentrée 2022, les établissements d’enseignement supérieur publics sous tutelle du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, les établissements d’enseignement supérieur privé d’intérêt général (EESPIG) et les formations d’enseignement supérieur des lycées publics et privés, comptabilisent près de 59 000 ESH (hors-doubles inscriptions simultanées). Cette hausse de l’effectif (+ 8 000 ESH) est principalement liée à une évolution du périmètre de l’enquête : cette édition de l’enquête marque la première participation des EESPIG, qui recensent à la rentré 2022 un peu moins de 5 400 ESH. À périmètre constant, à la rentrée 2022 (hors EESPIG), on comptabilise environ 53 5000 ESH, soit une augmentation de 4,9 % par rapport à l’année dernière.

La grande majorité des ESH (82,9 %) sont inscrits à l’université (tableau 14.01). En moyenne, sur les 5 dernières rentrées, le nombre d’ESH inscrits à l’université augmente de 12,5 % par an (graphique 14.02). À l’université, les ESH s’inscrivent principalement dans les filières de Lettres, Langues et Sciences Humaines, puis dans les filières de Sciences et enfin les filières de Droit, d’Economie-Gestion et d’Administration Economique et Sociale. Ces trois filières comptabilisent 87,8 % des ESH inscrits (graphique 14.03).

La part des hommes parmi les ESH est nettement inférieure à celle des femmes (15 points d’écart). De plus, hommes et femmes ne s’orientent pas vers les mêmes filières. 69,2 % des ESH inscrits dans une filière relevant des Lettres, Langues et Sciences humaines sont des femmes alors qu’elles sont 41,9 % dans les filières de Sciences et Informatiques et 17,9 % dans les BTS relevant de la production (graphique 14.04). Les logiques d’orientation des ESH dans l’enseignement supérieur selon le sexe semblent coïncider en partie avec celles de l’ensemble des étudiants du supérieur : le public féminin a tendance à être sous-représenté dans les filières scientifiques et dans les formations professionnalisantes de courte durée alors que le public masculin a tendance à y être surreprésenté.

Néanmoins, l’orientation des ESH se distingue de l’ensemble de la population universitaire étudiante sur les cycles de formation suivis, puisqu’ils sont proportionnellement plus nombreux en licence qu’en master ou en doctorat (graphique 14.05). En effet, 77,6 % des ESH inscrits en université le sont dans un cursus de licence contre près de 60 % pour l’ensemble des étudiants. Toutefois, cette situation s’améliore puisque depuis la rentrée 2018, les ESH sont un peu plus souvent inscrits dans un master (+ 2,7 points).

Les étudiants avec des troubles du langage et de la parole sont toujours les plus représentés parmi l’ensemble des ESH (21,6 %). Depuis 2018, parmi les étudiants dont le type de trouble est connu et divulgué, la part d’étudiants avec des troubles des fonctions cognitives et celle avec des troubles du psychisme augmentent respectivement de 5 et 3,8 points, tandis que la part d'étudiants avec des troubles des fonctions motrices diminue de 4,5 points.

Enfin, 79,1 % des ESH bénéficient, lors de leurs examens, d’au moins un aménagement des modalités de passation des épreuves. 50 % d’entre eux bénéficient de deux aménagements ou moins et, en moyenne, un ESH est bénéficiaire de 2 aménagements des épreuves d’examens. L’aménagement à l’examen le plus répandu est le temps majoré, suivis par l’utilisation d’autres matériels que ceux pédagogiquement adaptés à ces troubles de santé (respectivement, 84,1 % et 23 % des bénéficiaires y ont recours) (tableau 14.06).