les étudiants en situation de handicap dans l’enseignement supérieur

À la rentrée 2020, 39 786 étudiants en situation de handicap sont recensés dans les établissements d’enseignement supérieur publics sous tutelle du ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation et dans les formations d’enseignement supérieur des lycées publics et privés sous contrat. En un an, leur effectif a progressé de 6,1 % soit + 2 284 étudiants en situation de handicap. Une très forte proportion d’entre eux (88,2 %) est inscrite à l’université (tableau 14.01) et bénéficie d’un accompagnement au titre du handicap. En moyenne, à l’université, leur effectif a augmenté de 12,1 % par an depuis 2005 (graphique 14.02). Allongement de la durée des études, développement de la personnalisation des parcours et meilleure connaissance des dispositifs d'accompagnement expliquent cette progression.

La mixité des étudiants en situation de handicap dans les formations de l’enseignement supérieur est variable. À la rentrée 2020, les femmes représentent 57 % des étudiants en situation de handicap recensés. À l’université (y compris les écoles d’ingénieurs internes), 59,5 % des étudiants en situation de handicap sont des femmes pour seulement 39,1 % dans les écoles d’ingénieurs hors universités, 27,2 % en STS et 25,9 % en CPGE.

Si l’entrée dans l’enseignement supérieur se fait dans les mêmes proportions pour la population en situation de handicap que pour la population générale, la répartition selon les cursus de Licence, de Master et de Doctorat des étudiants en situation de handicap recensés se distingue de celle de l'ensemble des étudiants (graphique 14.03). Ils se concentrent en Licence et deviennent moins nombreux au fil du cursus universitaire. Néanmoins et tout au long du parcours de formation, une réduction significative de l’écart entre la répartition des étudiants en situation de handicap et celle de la population totale se confirme depuis plusieurs années. Cette amélioration dans les parcours suggère que l’accompagnement mis en œuvre répond aux besoins spécifiques de ces étudiants. En outre, la mise en place des politiques d’établissement en faveur du handicap, rendues obligatoires dans les universités depuis la loi du 22 juillet 2013, permet d’améliorer la réussite des étudiants en œuvrant pour la mise en accessibilité des formations et des services offerts aux étudiants.

Dans les universités, les étudiants en situation de handicap s'inscrivent plus fréquemment en IUT et en Lettres, Langues, Sciences humaines. On les trouve moins fréquemment dans les filières de Droit, Économie, Gestion et Santé (graphique 14.04). Ces écarts tendent à s’atténuer depuis plusieurs années, mais type de handicap et choix des parcours de formation choisies restent liés. Dans certaines filières, les étudiants avec certains types de troubles sont présents dans les mêmes proportions que l’ensemble des étudiants : c’est le cas des étudiants présentant des troubles viscéraux en Droit, Sciences Économiques, Gestion, AES. En revanche, les étudiants avec des troubles du spectre de l’autisme y sont sous-représentés. Si les étudiants en situation de handicap sont inscrits en STAPS dans les mêmes proportions que l’ensemble des étudiants, on peut noter que les étudiants en situation de handicap moteur y sont surreprésentés par rapport à d’autres types de troubles (graphique 14.05).

Depuis la rentrée 2006, conformément aux dispositions de l'article L. 123‑4-1 du code de l’éducation, les établissements d'enseignement supérieur sont chargés de mettre en place tous les accompagnements nécessaires aux étudiants en situation de handicap pour la réussite de leurs études et de leur insertion professionnelle. En 2020, 87,7 % des étudiants en situation de handicap bénéficient d’un plan personnalisé d’accompagnement pour le suivi des études pouvant inclure des aides humaines (preneurs de notes, interprètes, codeurs, soutien spécifique), des aides techniques, des aménagements de parcours. Enfin, 95,3 % des étudiants en situation de handicap bénéficient, lors des examens, d'un aménagement des modalités de passation (adaptation des épreuves, mise en accessibilité des supports, interprète en langue des signes française, codeur en langage parlé complété, temps majoré) (tableau 14.06).